Au Nord-Kivu-Rdc, face au phénomène ADF c'est ne pas facile de vivre en ville de Beni disent certains déplacés.

Vu la situation des groupes armés qui endeullent la région dépuis 2014 la plus part des habitants quittent la campagne pour s'installer en ville !

Des expériences parfois douloureuses et pas faciles selon un habitant de Beni-Ville contacté par votre rédaction.

Parfois synonyme carrément de pauvreté et de souffrance. Reportage à Beni en RDC.

Assis dans la cour de sa parcelle, Ézéchiel Kisongora se lamente de la vie misérable qu'il mène avec sa famille en ville, après avoir quitté son champ à Mayangose.

C'était il y a une année. Il parle de ses hectares de champs de cacao qui pourrissent aujourd'hui pendant que lui, sa femme, et ses 10 enfants, passent des jours sans manger.

"À Mayangose je vivais dans la tranquillité parce que j'y avais bien préparé mon avenir en cultivant le cacao, manioc ainsi que les légumineuses que j'ai dû abandonner"
Un abandon forcé.

Ses champs et ceux de ses voisins se sont retrouvés occupés par les rebelles Ougandais de l'ADF auteurs de plusieurs massacres dans les villages abandonnés.

DOSSIER THÉMATIQUE

Congo (RDC)

La ville n'est pas la campagne.

Aujourd'hui Ézéchiel, sa famille ainsi que ses voisins qui avaient fui Mayangose mènent une vie misérable à Beni.

Pour avoir quelque-chose à se mettre sous la dent, Ézéchiel Kisongora est obligé de faire des petits travaux rémunérateurs.

Il regrette ses sacs de cacao qu'il récoltait chaque mois.

"Chaque mois je récoltais deux sacs et demi de cacao, ce qui me permettait de payer les frais scolaires de mes enfants.

Mais aujourd'hui je suis locataire et si je ne travaille que pour les autres, mes enfants n'auront rien à mettre sous la dent et c'est pas aussi facile de trouver des petits travaux rémunérateurs."

Et pourtant Ézéchiel Kisongora vit mieux que certains anciens habitants de Beni.

Certaines filles qui avaient dû quitter les villages, elles aussi pour la ville, se livrent désormais à la prostitution. À certain niveau, on les aperçoit souvent dans les grandes artères de Beni, où les balcons des magasins qui leurs servent d'hôtels.

Certaines sont même mineures, exposées aux maladies et aux violences sexuelles en tous genre.

Une situation qui révolte ici.

Alors pour tenter d'éviter cette vie misérable aux victimes de l'exode rural, le porte-parole de l'association africaine de défense des droits de l'homme, Asadho dans le Nord-Kivu Kizito, Bin Hangi, demande au gouvernement de la RDC de restaurer la paix dans les zones affectées.

"L'état congolais doit imposer une paix durable pour que dans la campagne la situation s'améliore, parce que c'est dans les villages qu’on trouve la nourriture, pour subvenir aux besoins des habitants qui sont dans la ville."

En attendant une solution durable, le calvaire des victimes de l'exode rural continue et l'espoir de retourner dans leurs villages s'éloigne à causes des groupes armés dans leurs villages respectifs.

Le coût de la nourriture n'est pas le même partout. Il faut aussi s'adapter aux transports, à ses voisins et bien d'autres aspects de l'urbanisme. Comment y parvenir ?

Odette est commerçante. Cela fait près de 10 ans qu'elle a quitté son village pour s'installer à Beni. Elle fait du commerce pour payer ses factures et malgré tout, elle a du mal à prendre le rythme de la ville.

"Quand je suis arrivée ici à Beni, la vie n'était pas facile. Manger, la location…

À mayangos, je louais une maison de 10 milles FC. Arrivée à Beni, je me suis retrouvée avec une maison de 20- 25 milles FC. 

Les dépenses que je faisais dans mon village ne sont pas les mêmes que je fais ici. Je regrette. Ici c'est chacun pour soi or à Mayangos on vivait en communauté", explique la commerçante.

"Au village on n'achète rien"
Comme Odette, ils sont nombreux ces ruraux qui ont du mal à s'habituer aux réalités urbaines.

Chantal vit dans un studio avec ses 03 enfants et son époux. L'accès à un travail décent est difficile. Elle souhaite retourner dans son village.

"La ville est tellement difficile par rapport à la campagne. Au village on n'achète rien.

Les légumes on les prend au champ à volonté, pareil pour les tubercules."

Chantal regrette qu'en ville, tout est à acheter. "Le manioc de 500 ne peut pas faire le repas de 3 personnes en ville.

C'est trop cher. Je souhaite retourner au village mais malheureusement je n'ai pas encore assuré mes arrières parce-que même les maisons, l'école... tout est chère en ville."

L'influence de la ville sur les ruraux
La forte influence que la ville exerce sur certains ruraux peut rendre leur retour hypothétique en milieu rural.

C'est le cas de Javis Nguemnang qui a réussi à se faire une place dans la capitale. Il est moto taximan, il n'envisage pas de rentrer dans son village.

"Au village il trop de manque d'emploi. Du côté de la ville par contre, il y a bien des facilités. Il faut juste chercher, se battre. Moi je m'en sors parce-que je cherche beaucoup."

La vie en campagne ou en ville a ses réalités. Toutefois, il convient de souligner que le développement de la ville ne doit pas se faire au détriment de la campagne.

D'où la nécessité pour le gouvernement congolais de développer des stratégies et actions pour permettre aux ruraux de se sentir à l'aise dans leur milieu.

"Aujourd'hui je suis locataire et si je ne travaille que p...




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