La menace jihadiste se répand désormais jusqu'en toute Afrique ? Peut-être Union Africaine doit agir le plus vite...

Terrorisme en Afrique: «La solidarité est aujourd'hui le maître mot»

Face à ce défi, l'Union africaine (UA) va organiser un sommet extraordinaire. « Ce sera en mai en Afrique du Sud », annonce Smaïl Chergui, le commissaire Paix et Sécurité de l'UA, au micro de RFI.

RFI : Il y a dix ans, vous aviez dit : « 2020 sera l’année où l’on fera taire les armes ». Et malheureusement, les conflits continuent. L’objectif n’est pas atteint…

Smaïl Chergui : Effectivement, on serait tenté d’être d’accord avec vous. Et il faut d’abord dire que « faire taire les armes » est un appel pour la mobilisation de tous. Il est vrai que loin d’être modeste, beaucoup a été réalisé dans le continent.

Mais aujourd’hui, nous faisons face à de nouvelles menaces. Heureusement que les guerres entre États sont derrière nous. Maintenant, ce sont des guerres asymétriques. Nous avons à faire surtout à ce phénomène de terrorisme qui malheureusement s’élargit, améliore ses techniques.

Et il faut le dire, les terroristes sont en avance sur les États-membres parce qu’ils ont globalisé leurs moyens et leur modus operandi. Durant ce sommet, il s’agira que nos chefs d’État décident de réellement s’attaquer à toutes les causes, d’abord de ces conflits, s’interroger sur le pourquoi de l’extension de certains conflits.

Est-ce que réellement, nous avons promu cette gouvernance politique et économique qui puisse nous permettre d’éviter de nouvelles crises ou l’aggravation de certaines ? Après ce sommet, nous allons avoir deux réunions régionales : une en Guinée équatoriale et une autre au Kenya.

Le 33e sommet des chefs d’État de l’Union africaine s’ouvre ce dimanche 9 février. Plusieurs dizaines de chefs d’État et de gouvernement sont attendus dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba, qui abrite le siège permanent de l’organisation. Parmi les temps forts de ce rendez-vous, l'appel à plus de solidarité africaine pour un objectif exigeant : faire taire les armes.

« Absolument, je suis optimiste », sans détour le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, confie son état d’esprit face au thème ambitieux de ce sommet : faire taire les armes. Une thématique loin d’être nouvelle au sein de l’organisation panafricaine qui en avait fait, il y a plusieurs années déjà, son objectif à l’échéance 2020.

Et pourtant sur le papier le constat est sans concession comme l’a signalé dans son discours, ce jeudi, à la tribune de l’Union africaine, la Camerounaise Vera Songwe, secrétaire exécutive de la commission économique pour l’Afrique des Nations unies. « Comparé à 2005 quand il n’y avait que six pays engagés dans un conflit sur le continent, quinze ans plus tard, nous avons contre-performé. Le nombre de conflits armés est passé, entre 2005 et 2018, de 7 à 21, selon le Peace Research Institute d’Oslo (PRIO). »

Une liste de conflits armés que le président de la Comission de l’UA a tenu à rappeler : « Le conflit en Libye, les menaces jihadistes shebabs en Somalie, et au Mozambique, dans la région du Sahel et dans le pourtour du bassin du lac Tchad, la montée du populisme marquée par les replis nationalistes et ethno-identitaires, l’extrémisme et le radicalisme, pour ne citer que ceux-là. »

Avec des massacres en cours dsns la partie est dela RépublIque  démocratique du Congo, déjà on parle d'au moins huit personnes dont quatre femmes ont été tuées à la machette vendredi

à Makusa, localité située dans le territoire de Mambasa (Ituri), à 12 kilomètres de la localité de Mangina (Nord-Kivu).

Les autorités locales attribuent cette attaque aux combattants ADF, actifs ces derniers jours dans la région et dans l'ouest de la cité d’Oicha, selon le bourgmestre de la commune voisine de Mangina, les corps ont été retrouvés à Sibé.

Joint par ACTUALITE.CD ce samedi matin, Kandondo Ephraim précise que tous les corps sont maintenant à la morgue de Mangina en attendant leur inhumation.

Cette attaque a provoqué le déplacement de la population. Depuis vendredi, plusieurs habitants de Mangina ont déserté la localité. Ils se dirigent vers les localités voisines et dans la ville de Beni.

Diminution des conflits inter-États ?

Alors que des produits

 alimentaires fabriqués par PAM au Rwanda retrouvés dans le sac d’une ADF tuée (Jean-Baptiste KASEKWA).

Une femmes combattante appartenant au mouvement terroriste d’origine Ugandaise d’ADF était tuée par des forces d’autodéfense ce jeudi 06 février 2020 a Chanichani non loin de la localite Mayimoya rapporte le Député national de l’opposition/Ecidé Muhindo Kasekwa Jean-Baptiste dans un poste sur son compte tweeter.

Ce deuxième meilleur élu a la législative nationale dernière en ville tourristique de Goma alerte sur certaines denrées alimentaires dont 6 paquets “Super Cereal” fabriqué par World Good Programme (PAM) au Rwanda, retrouvées dans le sac de celle-ci une piste selon lui qui pourra aider comme piste pour couper la chaîne de ravitaillement de ces auteurs du génocide qui se vit en territoire de Beni.

Pour rappel, a pllusieurs reprises, le Rwanda à toujours été cité comme étant un des pays commanditaires et qui alimentent différents groupes armés qui déstabilisent la partie est de la République du Congo. Des accusations que ce pays de Paul Kagame a toujours rejetté.

Au sortir de son discours à la tribune, Moussa Faki Mahamat souligne tout de même quelques avancées. « Nous n’avons presque plus de conflit inter-États sur le continent. » Désormais, la principale menace, c’est le défi du terrorisme pour le président de la Commission de l’UA. Il faut trouver d’autres moyens, « construire la paix autrement, en mettant en œuvre des solutions innovantes qui relativisent la solution militaire et le tout dans la solidarité ».

Pour un haut diplomate de l’Union africaine, il faut en effet plus d’engagement des États sur la question sécuritaire. « Au Sahel, ce n’est plus un conflit, c’est une guerre et des pays sont menacés d’effondrement » et, selon lui, les autres États du continent ont un rôle à jouer. « Il faut qu’il y ait plus de solidarité », insiste-il ajoutant que seul le Rwanda a versé un million de dollars pour le G5 Sahel et qu’aucune des grandes nations militaires du continent ne participe encore, sur le terrain, à l’effort de guerre.

C'est bien que l'Afrique prenne toute sa place, joue tout son rôle dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Ce qui se joue au Sahel n'est pas l'affaire du seul Sahel, c'est l'affaire de l'Afrique toute entière.

Le ministre des Affaires étrangères malien, Tiébilé Dramé, appelle à solidarité africaine
« Ce qui se joue au Sahel, n’est pas l’affaire du seul Sahel, estime Tiébilé Dramé, le ministre des Affaires étrangères du Mali. C’est l’affaire de l’Afrique tout entière, et de la communauté internationale. Le monde entier doit prendre la mesure de ce qui se passe et monsieur Moussa Faki est dans son rôle quand il appelle à plus de solidarité africaine. Et de poursuivre :  J’espère qu’à partir de ce sommet, nous aurons davantage d’indications sur le rôle que l’Afrique entend jouer dans ce combat contre le terrorisme. »

Nouvelle dynamique

Le haut diplomate de l'Union africaine, après une présidence égyptienne assez passive, compte désormais sur une présidence sud-africaine plus dynamique pour faire entendre la voix de l’Afrique sur les gros dossiers et notamment sur la Libye. Et de plaider pour sortir d’une médiation centrée sur deux protagonistes, le maréchal Haftar et le Premier ministre reconnu par la communauté internationale Fayez al-Sarraj, mais plutôt d’impliquer d’autres acteurs comme les khadafistes ou encore la société civile.

Un message qu’il faudra absolument faire passer lors de ces deux jours de sommet pour que le thème choisi devienne une réalité. « C’est ambitieux, ajoute Tiébilé Dramé, et toute l’Afrique est derrière cet objectif ambitieux. » « Je compte sur vous pour aboutir à des résultats pour travailler à un monde meilleur pour nos populations », a lancé devant ses pairs le chef de la diplomatie égyptienne, Sameh Hassan Shoukry. Le ton est donné, presque comme un défi, mais la tâche s’annonce énorme.

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