« L’Afrique se joint aux efforts visant à consolider des progrès gagnés de haute lutte pour mettre ses populations à l’abri d’Ebola. »

Selon une source del'OMS, quatre pays de la Région africaine homologuent un vaccin : une étape importante dans la prévention contre la maladie à virus Ebola qui tue la population dans une partie dela province du Nord-Kivu, et l'Ituri, en en République démocratique du Congo.

Donc la République démocratique du Congo (RDC), le Burundi, le Ghana et la Zambie ont homologué un vaccin contre la maladie à virus Ebola, 90 jours exactement après sa préqualification par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

L’enregistrement du vaccin dans d’autres pays est attendu dans les prochaines semaines.

L’homologation du vaccin signifie que le fabricant peut constituer des stocks et distribuer largement ce vaccin dans les pays africains exposés au risque de flambées de maladie à virus Ebola.

Une fois que les doses du vaccin homologué seront disponibles, l’utilisation du vaccin ne sera plus soumise à des essais cliniques ou à d’autres protocoles de recherche.

« L’approbation du vaccin anti-Ebola par ces pays marque une nouvelle étape dans la lutte contre cette maladie redoutable », a déclaré le Directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus.

L’OMS a accéléré l’homologation et le déploiement du vaccin anti-Ebola en certifiant qu’il était conforme aux normes de l’Organisation en matière de qualité, d’innocuité et d’efficacité, suivant le processus de préqualification le plus rapide jamais mené à bien, qui avait été annoncé en novembre 2019.

Cette accélération du processus a été possible grâce une approche différente, moyennant laquelle les procédures d’homologation nationales se sont déroulées parallèlement sur la base d’un processus unique d’examen scientifique.

Habituellement, ces processus se font indépendamment les uns des autres, ce qui peut prendre des années. Le processus a été mené par l’OMS avec la participation du Forum africain pour la réglementation des vaccins (un réseau africain réunissant des autorités nationales de réglementation et des comités d’éthique), l’Agence européenne des médicaments et la société Merck.

« L’approbation rapide du vaccin anti-Ebola par des pays de la Région africaine contribue à garantir que cet outil de prévention essentiel sera disponible au moment et là où on en a le plus besoin », a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour la Région africaine.

« Ce type de collaboration et d’innovation représente un modèle à suivre pour d’autres priorités sanitaires. »

Le vaccin injectable Ervebo est fabriqué par Merck (MSD en dehors des États-Unis et du Canada). Selon les résultats d’études préliminaires, il s’est révélé efficace à 97,5 %. Les données laissent également penser que la vaccination de personnes déjà infectées par le virus permet de réduire le risque de décès.

Dans le cadre de la riposte à la flambée de maladie à virus Ebola qui se poursuit en RDC, plus de 290 000 personnes ont été vaccinées conformément à des protocoles d’usage compassionnel.

Une fois que les doses du vaccin homologué seront disponibles, l’utilisation du vaccin en RDC ne sera plus soumise à ces protocoles.

Le Comité d’urgence sur la maladie à virus Ebola a jugé que la flambée épidémique en République démocratique du Congo continuait de constituer une urgence de santé publique de portée internationale, et j’ai accepté cette recommandation.

Comme je l’ai dit hier, tant qu’il reste ne serait-ce qu’un seul cas d’Ebola dans une zone aussi peu sûre et instable que l’est de la RDC, le risque demeure de voir l’épidémie prendre des proportions bien plus importantes.

L’OMS estime que le risque de propagation est élevé aux niveaux national et régional et faible au niveau mondial.

Néanmoins, les signes sont très positifs dans l’est de la RDC, et j’espère que la prochaine fois que le Comité d’urgence se réunira, nous pourrons déclarer la fin de l’épidémie.

Mais, tandis que la fin de cette épidémie approche, nous devons agir dès maintenant pour empêcher que la prochaine survienne.

Il ne faut pas oublier non plus que, si cette épidémie a tué 2249 personnes, la rougeole a fait plus de 6300 décès en RDC, en moins de temps.

Seule la moitié des établissements de santé ont accès à l’eau.

Renforcer un système de santé a peut-être moins de panache que combattre une épidémie, mais c’est tout aussi important.

Je me rendrai demain à Kinshasa, en RDC, pour discuter avec le Président Felix Tshisekedi et plusieurs ministres de haut rang des moyens de renforcer le système de santé national et de protéger et promouvoir la santé de son peuple.

Les flambées épidémiques peuvent faire surgir le meilleur comme le pire chez l’être humain.

La stigmatisation d’individus ou de nations entières ne fait que nuire à la riposte.

Au lieu de mettre toute notre énergie à combattre la flambée, la stigmatisation détourne notre attention et dresse les gens les uns contre les autres.

Je ne cesserai de le répéter : dans un moment comme celui-ci, il faut afficher notre solidarité, et refuser toute stigmatisation.

Comme vous le savez, le forum sur la recherche et l’innovation sur la COVID-19 s’est terminé cet après-midi.

J’ai été vraiment réconforté de voir avec quelle énergie et quelle vitesse les milieux de la recherche mondiale se sont saisis de ce nouveau défi.

Au moment où je vous parle, des groupes de recherche rencontrent les principaux bailleurs de fonds pour la recherche afin que les travaux sur les questions les plus urgentes puissent commencer dès maintenant.

Parmi ces questions figurent des tests de diagnostic faciles à utiliser, les meilleures approches pour la prévention de l’infection, les thérapies susceptibles d’être utilisées pour traiter les patients, les candidats vaccins existants et la meilleure manière d’accélérer leur mise au point, ainsi que la gestion de l’information sur la flambée épidémique.

Nous menons aussi des investigations plus approfondies pour identifier la source du virus et prévenir de nouvelles transmissions de l’animal à l’homme.

L’OMS élabore actuellement un plan-cadre pour coordonner les essais cliniques et veiller à leur réalisation de manière cohérente et homogène.

Entretemps, nous continuons à soutenir les pays en leur fournissant les outils et le matériel dont ils ont besoin maintenant pour diagnostiquer les cas et protéger les agents de santé.

Nous avons expédié des kits de diagnostic vers les laboratoires du monde entier, et nous continuerons à le faire.

Et nous expédions aussi des cargaisons de masques, de gants, de blouses et d’autres équipements de protection individuelle pour protéger les agents de santé en première ligne dans 18 pays qui ont besoin de notre soutien, et d’autres expéditions sont en cours de préparation.

L’engagement de Kinshasa pour la couverture sanitaire universelle et la présentation de la stratégie nationale pour la CSU sont des étapes essentielles et pratiques dans la quête de la santé pour tous.

Le Président Tshisekedi, l’OMS et la famille des Nations Unies ont beaucoup œuvré ensemble à la promotion et à la protection de la santé.

Beaucoup d’entre vous ignorent peut-être que le chemin que nous empruntons aujourd’hui a pour origine une réunion organisée à Addis‑Abeba en février 2019, en marge de l’Assemblée de l’Union africaine, et une réunion organisée par la Fondation Elumelu à Abuja (Nigéria) en juillet 2019. Lors de ces deux réunions, le Président a été très clair. Il m’a fait part de sa détermination à garantir la couverture sanitaire universelle en RDC.

Nous avons poursuivi notre route, à New York en septembre dernier, au cours de l’Assemblée générale des Nations Unies, au cours de laquelle les dirigeants mondiaux ont adopté la première déclaration politique sur la couverture sanitaire universelle.

Ce fut un honneur pour moi que le Président Tshisekedi exprime, avec d’autres chefs d’État, son soutien et son engagement sans faille en faveur de la CSU.

C’est grâce à sa vision et à son enthousiasme que nous sommes ici aujourd’hui.

Les citoyens de la RDC sont confrontés à de nombreux problèmes sanitaires: paludisme, rougeole – avec l’une des plus terribles flambées depuis 50 ans –, malnutrition et maladie à virus Ebola.

Depuis le début de la flambée en août 2018, plus de 3400 personnes ont contracté la maladie et plus de 2200 en sont mortes.

La plus grande partie de nos efforts porte sur le continent africain, où nous renforçons les systèmes de santé pour qu’ils soient en mesure de faire face le cas échéant, tout jetant les bases, si nécessaire, en vue d’une préparation plus solide face aux situations d’urgence.

En fin de compte, la meilleure défense contre une flambée, quelle qu’elle soit, est un système de santé solide.

C’est la raison de notre présence ici.

Nous devons collaborer pour renforcer le système de santé de la RDC afin de défendre et de protéger la population de ce grand pays – car c’est ce qu’elle mérite.

C'est-à-dire, surtout, mettre en place un système de soins de santé primaires solide qui puisse offrir à toutes les communautés des services de promotion de la santé, de prévention des maladies et de traitement.

C'est-à-dire, aussi, garantir l'accès à un personnel de santé qualifié; et à des médicaments sûrs, efficaces et abordables;

Et cela passera par des investissements durables pour construire et équiper des hôpitaux, des dispensaires et des laboratoires.

Mais la réalisation de la couverture sanitaire universelle est d'abord et avant tout un choix politique.

C'est le choix auquel nous assistons ici aujourd'hui.

Monsieur le Président, votre engagement montre que vous faites passer la santé de votre population en premier. Vous avez dit que vous ne voulez pas d'une stratégie qui paraît magnifique sur le papier, mais qui finit par prendre la poussière sur une étagère. Ce que vous voulez, ce n'est pas seulement une stratégie, mais des mesures concrètes.

Ma sœur, la Dre Moeti, Directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique, et notre dévoué Bureau de pays, soutiennent le Gouvernement de la RDC dans cette démarche depuis de nombreuses années.

Les trois niveaux de l'OMS sont tous prêts à soutenir la RDC dans la mise en œuvre du Plan stratégique en faveur de la CSU, et la réalisation de ses principaux objectifs:

Améliorer l'efficacité des services sanitaires à tous les niveaux du système de santé;

Offrir une protection financière à toute la population;

Renforcer l'approche d'intégration de « la santé dans toutes les politiques » pour réduire le fardeau des maladies et assurer la pérennité du système de la CSU;

Favoriser la bonne gouvernance et la bonne gestion du système national de la CSU;

Et mobiliser les ressources nécessaires pour mettre en œuvre la CSU.

Pour soutenir ces objectifs, je voudrais insister sur trois mesures à prendre pour que la République démocratique du Congo réussisse à atteindre la couverture sanitaire universelle.

De nombreuses communautés ont été en proie à des craintes et à de l’angoisse alors que les gens ont essayé de se protéger du virus et souvent de l’insécurité qui a entravé les opérations de riposte.

Le Gouvernement – sous la conduite du Président – a fait front à cette situation. Le Président s’est rendu en personne dans les communautés touchées pour diriger une riposte qui a pris d’immenses proportions.

L’Organisation des Nations Unies, l’OMS et la communauté internationale dans son ensemble ont été aux côtés de la RDC. Nous avons participé avec vous à une campagne visant à combattre le virus à sa source et à endiguer sa propagation.

Nous avons des raisons d’espérer. La flambée de maladie à virus Ebola touche à sa fin.

Quatre cas à peine ont été notifiés la semaine dernière, contre 120 au cours d’une semaine d’avril 2019, au plus fort de la flambée.

Mais tant qu’il y aura ne serait-ce qu’un seul cas en circulation, la flambée ne peut pas être considérée comme terminée.

Cette semaine, le Comité d’urgence sur la maladie à virus Ebola a été d’avis que la flambée constituait toujours une urgence de santé publique de portée internationale. J’ai accepté cet avis.

Mais je suis sûr que si les progrès se poursuivent au rythme actuel, nous déclarerons bientôt la fin de cette flambée. Bien entendu, les membres du Comité d’urgence ont fermement soutenu le Gouvernement et ses avancées, grâce auxquelles la flambée de maladie à virus Ebola est sur le point d’être vaincue.

C’est pourquoi le Président Tshisekedi et son Gouvernement prennent les mesures nécessaires pour planifier « l’après-Ebola » en RDC. Nous sommes sûrs que si les progrès se poursuivent au rythme actuel, la flambée sera bientôt terminée.

Mais alors même que nous continuons à agir pour mettre un terme à cette flambée, nous devons prendre des mesures dès maintenant pour qu’une telle flambée ne se reproduise jamais.

Et nous devons aussi nous préparer à d’autres crises, comme la flambée actuelle de COVID-19.

Depuis que les autorités chinoises ont notifié cette flambée à l’OMS, nous avons travaillé sans relâche avec la communauté internationale pour riposter et préparer les pays à une extension de la propagation internationale.

Comme pour la maladie à virus Ebola dans l’est de la RDC, notre stratégie consiste à attaquer le virus à son épicentre en Chine, où 99% des cas ont été notifiés. À peine plus de 400 cas ont été signalés dans 24 autres pays, un chiffre particulièrement faible par rapport au nombre de cas en Chine. C’est parce que la Chine fait tout son possible pour endiguer la propagation du virus à sa source.

Ainsi, le reste du monde peut se préparer. Nous ne devons pas laisser passer cette occasion. Nous devons remercier la Chine de ces efforts et de faire tout ce qu’elle peut pour limiter la propagation du virus dans le reste du monde.

Nous sommes très inquiets pour les communautés et les pays dont les systèmes de santé sont fragiles et qui peuvent être plus vulnérables face à l’importation du virus.

Nous concentrons donc nos efforts sur le renforcement des moyens de diagnostic et sur la livraison de fournitures telles que masques, gants et tabliers pour protéger les agents de santé qui s’occupent de personnes qui ont contracté le virus.

Pour terminer, notre première équipe envoyée en Chine a bien avancé dans son travail pour finaliser sa composition et la portée de ses travaux. Nous espérons pouvoir vous en dire bientôt davantage.


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