L’épidémie du virus Ebola en République démocratique du Congo (RDC) reste une urgence de santé publique de portée internationale a estimé mercredi l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

L’épidémie d’Ébola reste une urgence de santé publique internationale (OMS)

« Le Comité d'urgence sur le virus Ebola a indiqué que l'épidémie en République démocratique du Congo reste une urgence de santé publique de portée internationale, et j'ai accepté ce conseil », a déclaré le Directeur général de l’Organisation, le Docteur Tedros, lors d’un point de presse à Genève.

« Tant qu'il y aura un seul cas d'Ebola dans une région aussi instable et peu sûre que l'est de la RDC, le potentiel d'une épidémie beaucoup plus importante subsistera », a-t-il ajouté

Selon l'évaluation des risques de l'OMS, le risque de propagation est élevé aux niveaux national et régional, et faible au niveau mondial.

« Néanmoins, les signes sont extrêmement positifs dans l'est de la RDC, et j'espère que d'ici à ce que le comité d'urgence se réunisse à nouveau, nous serons en mesure de déclarer la fin de l'épidémie », a indiqué le Docteur Tedros.

Renforcer un système de santé n'est peut-être pas aussi sexy que de répondre à une épidémie, mais c'est tout aussi important - Docteur Tedros, Directeur géhéral de l'OMS
Le patron de l’OMS, tout en notant que l’on se rapproche de la fin de cette épidémie d’Ébola en RDC, a jugé nécessaire d’agir maintenant pour prévenir la prochaine.

Rappelant que cette épidémie d'Ébola a tué 2 249 personnes, il a toutefois souligné qu’en moins de temps, la rougeole avait tué plus de 6300 personnes en RDC.

Le Docteur Tedros a fait valoir que seulement la moitié des établissements de santé en RDC ont accès à l'eau et a insisté sur la pertinence de disposer d’un système de santé performant.

« Renforcer un système de santé n'est peut-être pas aussi sexy que de répondre à une épidémie, mais c'est tout aussi important », a-t-il déclaré.

Le patron de l’OMS a estimé que l'épidémie actuelle de COVID-19 met en lumière les raisons pour lesquelles la situation est si critique, affirmant que la plus grande crainte de l’Organisation concerne les dommages que ce coronavirus pourrait causer dans un pays comme la RDC.

« Demain, je me rendrai à Kinshasa, en RDC, pour m'entretenir avec le président Felix Tshisekedi et d'autres ministres de haut rang sur la manière de renforcer le système de santé de la RDC et de protéger et promouvoir la santé de sa population », a-t-il annoncé.

« Alors même que les flammes d'une épidémie commencent à s'éteindre, nous luttons contre un autre front de feu », a-t-il conclu.

L’une des meilleures protections contre Ebola consiste à se laver régulièrement les mains, mais comment faire quand on n’a déjà pas assez d’eau pour boire ?

Pour Nadine, jeune mère de famille de 20 ans, le quotidien consistait à parcourir chaque jour plus de dix kilomètres pour aller chercher de l’eau à la source la plus proche. « Il me fallait toute une journée pour récupérer les 20 litres d’eau nécessaires pour tout le monde à la maison », se rappelle-t-elle.

Quand l’épidémie d’Ebola a été déclarée en République démocratique du Congo en août 2018, le fardeau sur ses épaules s’est alourdi : pour éviter la contamination, elle a appris que le lavage des mains est indispensable. Mais cela impliquait de rapporter encore plus d’eau à la maison.

La jeune femme vit à Goma, au bord du lac Kivu, mais il n’y a aucune infrastructure de distribution d’eau dans la partie de la ville où elle habite. Impossible pour cette mère de famille de faire un nouveau fastidieux trajet pour récupérer des litres d’eau supplémentaires.

C’est dans ces moments-là que l’intervention d’UNICEF est décisive. Pour protéger Nadine, ses enfants, et bien d’autres familles contre le virus Ebola, nous avons procédé à l’implantation de points d’eau dans les parties les plus à risque de la ville de Goma. Maintenant qu’il y a de l’eau potable près de chez elle, Nadine n’a plus besoin d’effectuer de longs trajets pour s’approvisionner en eau. Et en tant que mère, elle n’a plus à s’inquiéter sur la qualité de l’eau qu’elle donne à boire à ses enfants.

Pour la population de la région du lac Kivu, ces avancées signifient moins de maladies et une meilleure qualité de vie. Un plus grand nombre d’enfants peut également être scolarisé puisqu’il n’est plus nécessaire de dédier des journées entières à la récupération d’eau. Entre août 2018 et aujourd’hui, plus de 22 000 personnes ont désormais un accès à de l’eau potable.

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