Que faites les ADF avant de s'attaquer aux habitants d'un village où un agglomération vers l'est dela Rép dém du Congo ?

Avant d’attaquer, les ADF dépêchent la 1ère équipe pour espionner et préparer le terrain à la seconde chargée de tuer et piller, révèle un ex-otage.

Sorti sain et sauf des mains des rebelles de l’Alliance des Forces Démocratiques (ADF), lors de la récente incursion dans la localité de Halungupa, à Beni, Kambale Samuel a révélé la manière dont ce groupe armé opère dans la région.

Dans un entretien accordé à Actu-30.info ce mardi 25 février 2020, ce rescapé a indiqué qu’avant d’attaquer la population de Halungupa, les ADF avaient d’abord infiltré la localité.

Selon lui, 8 hommes en tenue militaire avaient pour objectif d’espionner la population afin de préparer le terrain à un autre groupe chargé de finir le travail [tuer, Ndlr].

“Nous étions au centre du village de Halungupa lorsque 8 hommes vêtus en tenue militaire ont surgi dans le village accompagné de deux jeunes garçons.

Ils nous ont demandé de ne pas paniquer car ils sont là pour notre sécurité.

Ils ont disparu là, ils avaient déjà pris des positions. Par la suite, nous avons vu un autre groupe qui est venu maintenant tué et pillé le centre de santé”, a fait savoir Kambale Samuel.

Signalons que la récente incursion de rebelles ADF dans la localité de Halungupa, avait fait une dizaine de morts dont un militaire FARDC et un agent des services de renseignement.

Plusieurs signes suggèrent notamment que les ADF ont dû adapter leurs méthodes.

D’abord, depuis le 26 novembre, ils commettent beaucoup moins de massacres dans les zones urbaines de l’axe Beni-Eringeti et plus dans des régions plus reculées.

Ensuite, des pillages de nourriture ont eu lieu lors de plusieurs massacres récents. De la part des ADF, ce mode opératoire est rare.

Cela laisse imaginer que ses lignes de ravitaillement ont été perturbées par les opérations des FARDC.

Enfin, les récents massacres se sont produits à l’ouest de la route nationale 4, dans une zone située loin des opérations des FARDC.

Cela amène à plusieurs hypothèses, pas forcément exclusives.

Soit les ADF ont fait alliance avec d’autres groupes armés présents dans cette zone, à qui ils ont « sous-traité » les massacres.

Soit une partie d’entre eux au moins a réussi à contourner l’ennemi jusqu’à se déplacer dans cette zone, moins bien couverte par les forces de sécurité.

Les FARDC n’avaient, jusque début février, qu’un peloton dans la ville de Mangina et la Monusco n’y a pas de présence : sa base provisoire la plus proche est située à Biakato, en Ituri.

Quoi qu’il en soit, les FARDC interprètent la relocalisation des massacres dans l’ouest du territoire de Beni et en Ituri comme une tentative de diversion des ADF.

« Ils veulent nous obliger à envoyer des forces là-bas afin que nous quittions le triangle de la mort pour leur permettre de reprendre leurs bases », affirme ainsi un officier au KST.

Malgré tout, selon une autre source militaire, une compagnie des FARDC a été envoyée en renfort à Mangina début février.

Plusieurs signes suggèrent notamment que les ADF ont dû adapter leurs méthodes.

D’abord, depuis le 26 novembre, ils commettent beaucoup moins de massacres dans les zones urbaines de l’axe Beni-Eringeti et plus dans des régions plus reculées.

Après deux mois et demi d’opérations et de massacres contre les civils, l’armée congolaise (FARDC) annonçait avoir conquis « Madina », le quartier général des Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe islamiste d’origine ougandaise qui martyrise la population de Beni depuis plus de six ans.

Mieux : selon les FARDC, cinq des six chefs des ADF avaient été tués.

S’en est suivi une période de calme relatif et l’espoir, parmi les habitants du territoire de Beni, que les égorgeurs avaient enfin perdu la guerre.

Mais depuis, les massacres ont repris à un rythme effrayant. Trente-huit civils ont même été tués à l’arme blanche le 28 janvier dans les villages de Manzingi et Mebundi, ce qui en fait la journée la plus meurtrière de la récente vague de massacre débutée en novembre 2019.

Dans le territoire de Beni, d’autres massacres d’ampleur ont ensuite été commis les 29, 30 et 31 janvier, les 11 et 17 février, et 38 personnes supplémentaires ont été tuées dans la province de l’Ituri, qui était jusque-là épargné.

Au total, plus de 393 civils ont été tués depuis novembre dans des attaques attribuées aux ADF dans le Nord-Kivu et l’Ituri, selon les chiffres du Baromètre sécuritaire du Kivu (KST).

« Le terrain, qui est une dense forêt vallonnée, est idéal pour se déplacer sans être repéré », complète le général français Jean Baillaud, qui fut commandant adjoint de la force de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco) de 2013 à 2016.

« Face à eux, occuper des positions statiques n’est pas très utile. Si elles sont faibles, elles sont une cible et peuvent être attaquées, auquel cas elles deviennent des réserves d’armes et de munitions pour l’ennemi.

Si elles sont fortes, elles peuvent facilement être contournées. »

« Avec le recul, je constate que nous avions une approche trop binaire du conflit », reconnaît aujourd’hui Jean Baillaud. « Nous pensions que les ADF étaient un ennemi bien identifié que nous pouvions vaincre avec une opération militaire.

En réalité, et on le voit clairement aujourd’hui, ce n’est pas seulement un groupe armé, c’est aussi un réseau, qui contrôle tout un pan de l’économie locale et qui jouit de complicités ».

Pour vaincre cet ennemi, sans doute est-il nécessaire de mettre en place une stratégie plus globale faisant intervenir les services de renseignement, la justice et la diplomatie congolaises, et qui viserait non seulement les ADF eux-mêmes, mais aussi leurs réseaux de financement, de recrutement, et les complicités dont ils font l’objet en RDC comme dans la région.

Sans cela, les offensives strictement militaires successives paraissent vouées à l’échec.

« Nous ne tolérerons jamais que Beni soit encerclé,…Beni est hyper protégé », Le général Sylvain Ekenge coupe court aux fausses rumeurs.

La ville de Beni est sous une haute protection des forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et celles de la police nationale congolaise (PNC).

C’est en tout cas ce qu’a fait savoir le porte parole adjoint des FARDC, le général Sylvain Ekenge.

Ce dernier l’a affirmé dans le but de couper cours aux rumeurs selon lesquelles la ville de Beni serait encerclée par des rebelles ADF.

« Ce sont les vendeurs d’illusions. Ils croient que les forces armées de la RDC, la 8e armée en Afrique n’est pas à comparer avec une armée d’il y a quelques années.

Aujourd’hui, nous ne tolérerons jamais que Beni soit encerclé et personne ne viendra encercler Beni qui est hyper protégé et d’ailleurs les ADF perdent chaque jour les hommes parce que nous sommes partout et nous les traquons partout » a-t-il dit.

Le porte-parole adjoint des FARDC ajoute que les éléments des forces loyalistes sont déployés dans toute la région de Beni pour neutraliser les rebelles ADF et tous les groupes armés qui y sont disséminés pour déséquilibrer ce territoire de la province du Nord Kivu.

« Même à Mangina ( une commune rurale qui a été la cible d’une dernière attaque Adf il y a quelques semaines) ne sera pas encerclé puisque on a déjà déployé des hommes là-bas et les quelques rebelles qui ont traversés la route nationale numéro 4 pour se retrouver à l’Ouest seront traqués au même titre que d’autres groupes qui servent de béquilles à ces rebelles jusqu’à ce que les derniers d’entre-eux puisse déposer les armes.

Sinon, s’il faut prendre 10 ans, 20 ans pour terminer avec cette guerre, nous sommes une armée nationale et donc prête à le faire » a dit le général Sylvain Ekenge.







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