L'explosion brutale de coronavirus en travers le monde ; Des pangolins, et même que les chauves-souris, sont porteurs de coronavirus qui constituent une vaste famille de virus ?

 Des souches similaires de coronavirus découvertes chez des pangolins en Chine.

Le pangolin pourrait avoir joué un rôle dans l'émergence du coronavirus à l'origine du Covid-19.

En analysant des tissus de pangolins saisis en Chine, des chercheurs ont identifié deux souches de coronavirus similaires à celui du Covid-19.

Une découverte qui suggère que les mammifères pourraient bien avoir joué un rôle dans l'apparition du virus responsable de la pandémie actuelle mais le flou demeure.

En RD Congo, les gestes barrières contre le coronavirus sont difficiles à respecter les mesures de distanciation sociale contre le coronavirus sont difficiles à mettre en place.

Le confinement total de Kinshasa, qui devait commencer samedi face aux risques de propagation du coronavirus, a été "reporté" sine die.Pourtant, la capitale recense déjà une cinquantaine de cas de patients positifs au Covid-19 et quatre décès.

Malgré la promotion des gestes barrières et de distanciation sociale pour enrayer la diffusion du virus, ces bonnes pratiques sont difficiles à mettre en place, notamment en raison du manque d'accès à l'eau courante et la propagation de "fake news".

Alors que la France a récemment décrété l'état d'urgence sanitaire, la pandémie de coronavirus continue de progresser à travers le monde.

Le dernier bilan fait état de plus de 530.000 cas dont 24.000 morts et les Etats-Unis sont désormais passés en tête des pays les plus touchés avec plus de 85.000 cas, dépassant la Chine et l'Italie qui comptent respectivement 81.000 et 80.000 cas.

Si une course contre la montre a été lancée pour trouver un traitement et tenter d'enrayer la pandémie, des recherches sont également menées pour éclairer une autre zone d'ombre : l'origine du virus du Covid-19, appelé SARS-CoV-2.
Les travaux réalisés jusqu'ici semblent abonder vers une conclusion commune. A l'instar de l'épidémie de SRAS-en 2003, le pathogène aurait pour origine la faune sauvage.

Toutefois, le scénario exact demeure mystérieux. Si cette hypothèse se confirme, comment le SARS-CoV-2 est-il passé de l'animal à l'homme ? Chauve-souris, serpent, pangolin, les chercheurs ont évoqué plusieurs espèces pouvant avoir joué le rôle d'hôte intermédiaire.

Aujourd'hui, une étude publiée dans la revue Nature vient apporter de nouvelles données.

Ces travaux révèlent cependant que des chercheurs de l'Université de Hong Kong ont découvert chez des pangolins deux types de coronavirus apparentés au SARS-CoV-2 dont un montrerait une forte similarité avec ce dernier.

Des pangolins saisis analysés en laboratoire

Originaire d'Afrique et d'Asie du sud-est, le pangolin décroche un triste titre : celui d'animal le plus braconné au monde. Selon une vaste étude récemment parue, plus de 900.000 spécimens aurait été capturés dans la nature entre 2000 et 2019.

Cible du trafic : les écailles et la viande de pangolin particulièrement prisées sur les marchés asiatiques, notamment en Chine.

C'est justement sur des spécimens saisis en Chine que l'étude s'est basée.

Les chercheurs ont analysé les tissus congelés de 18 pangolins javanais (Manis javanica) confisqués par les autorités de la région de Guangxi entre 2017 et début 2018.

Ils ont également étudié des écailles, des morceaux de peau et d'autres tissus de pangolins saisis par les autorités de Guangzhou début 2019.

À partir de ces échantillons, l'équipe a mis en évidence deux génomes de coronavirus jamais séquencés. Deux sous-lignées qui se sont montrées similaires à 85,5 et 92,4% au SARS-CoV-2.

L'une d'elles, plus particulièrement, a présenté une forte similarité au niveau d'un fragment de protéine située à la surface du virus appelé "receptor-binding domain" (en français, "domaine de liaison au récepteur").

Comme l'a souligné le professeur Edward Holmes, virologue de l'université de Sydney qui a participé aux recherches, cette découverte est d'une importance non négligeable.

Car ces fameux "receptor-binding domain dictent la façon dont le virus est capable de s'attacher et infecter les cellules humaines", explique-t-il dans un communiqué.

Déjà révélée en février dernier sur le site BioRvix, cette découverte suggère que le pangolin pourrait bien avoir joué le rôle d'hôte intermédiaire dans l'émergence du nouveau coronavirus.

Cependant, les similarités mises en évidence demeurent insuffisantes pour confirmer totalement que le Covid-19 provient bien du mammifère à écailles, comme le concède le Pr Holmes.

"Le rôle que les pangolins ont joué dans l'émergence du SARS-CoV-2 (la cause du Covid-19) est encore flou", précise-t-il.

"Cependant, il est frappant de voir que les virus de pangolin contiennent certaines régions génomiques très étroitement apparentées au virus humain".

Réduire le commerce pour éviter une autre pandémie

Chez la chauve-souris, des souches similaires au SARS-CoV-2 ont déjà été identifiées et ont montré une plus forte proximité, faisant du mammifère volant une piste sérieuse.

Une théorie a ainsi récemment avancé que l'agent du Covid-19 pourrait être le fruit d'une recombinaison de deux coronavirus différents, l'un issu des chauves-souris et l'autre issu des pangolins.

Là encore, les données manquent pour le confirmer. Le mystère est donc loin d'être résolu mais ces découvertes "nous indiquent que des virus qui semblent relativement bien adaptés aux humains sont présents au sein de la faune sauvage", souligne le Pr Holmes.

"Les chauves-souris sont certainement impliqués, les pangolins pourraient l'être mais il est possible que d'autres espèces animales le soient aussi".

Bien que le tableau demeure largement incomplet, cette pandémie alerte sur les conséquences de nos interactions avec la faune sauvage qui contient "de nombreux coronavirus qui pourraient potentiellement émerger chez les humains dans le futur", poursuit le virologue.

Avec ses collègues, il appelle ainsi à considérer avec sérieux le cas du pangolin très présent sur les marchés asiatiques.

"Si le rôle des pangolins comme hôtes intermédiaires dans l'émergence SARS-CoV-2 reste à confirmer, la vente de ces animaux sauvages dans les marchés devrait être strictement interdite pour éviter une future transmission zoonotique [de l'animal vers l'humain]", souligne à BBC News, le Dr Tommy Lam, chercheur à l'université de Hong Kong et principal auteur de l'étude.

Face à la pandémie, la Chine a décrété une interdiction complète du commerce et de la consommation d'animaux sauvages. Une décision saluée par les ONG qui espèrent voir cette réglementation devenir permanente.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis en garde vendredi contre l’administration de médicaments dont l’efficacité pour lutter contre le coronavirus n’a pas été prouvé alors le monde compte plus d’un demi-million de cas confirmés et déplore plus de 20.000 décès liés au Covid-19.

« Ces morts et ces contaminations sont des chiffres tragiques, mais n’oublions pas que dans le monde entier, il y a des centaines de milliers de survivants », a rappelé le Directeur général de l’OMS, le Dr.

Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d’une conférence de presse virtuelle depuis Genève.

La pénurie d’équipements de protection pour les soignants est une « menace immédiate »

Par ailleurs, le Directeur général de l’OMS a fait le point sur une réunion ministérielle à laquelle ont participé une cinquantaine de pays. Lors de cet échange intergouvernemental, il a été question de la pénurie mondiale et chronique d’équipements de protection individuelle « qui est maintenant une des menaces les plus immédiates sur notre capacité collective à sauver des vies », s’est alarmé le Dr. Tedros.

Pour l’OMS, ces équipements sont d’autant plus importants qu’ils permettent de ne limiter l’exposition des agents de la santé  en première ligne dans le combat contre le Covid-19. « Quand les personnels soignants sont exposés au risque, nous sommes tous exposés au risque.

Les travailleurs de la santé des pays à faibles et moyens revenus méritent la même protection que ceux des pays les plus riches », a souligné le chef de l’agence onusienne.

Il a ajouté que l’OMS a déjà expédié près de deux millions d’articles individuels de protection dans 74 pays qui en ont le plus besoin. Une quantité similaire sera envoyé dans 60 autres pays.

« Mais il en faut beaucoup plus. Ce problème ne peut être résolu que par la coopération et la solidarité internationales », a fait remarquer Dr Tedros.

Alors que le Fonds de solidarité contre le Covid-19 a reçu des dons de plus de 108 millions de dollars de la part de plus de 200.000 personnes et organisations, l’OMS regrette que ce genre de crise fasse « ressortir le meilleur et le pire de l’humanité ».

L’agence onusienne fait ainsi référence aux escroqueries, cyberattaques et usurpations d’identité croissantes de l’OMS ou de son chef.

Citant les propos de Gan Kim Yong, le Ministre de la santé de Singapour qui a pris des mesures drastiques pour lutter contre le coronavirus, Le Dr. Tedros a rappelé l’état d’esprit qui doit guider la guerre contre le Covid-19 : « Nous ne sommes qu’au début de ce combat et devons rester calmes, unis et travailler ensemble ».

« En attendant, nous appelons les individus et les pays à s’abstenir d’utiliser des produits thérapeutiques dont l’efficacité n’a pas été démontrée dans le traitement du Covid-19 », a dit le Dr. Tedros.

Le chef de l’agence onusienne a rappelé que « l’histoire de la médecine est parsemée d’exemples de médicaments qui ont fonctionné sur le papier ou dans des éprouvettes, mais qui n’ont pas fonctionné chez l’homme ou étaient en fait nocifs ».

A cet égard, il a cité le cas de la dernière épidémie d’Ebola au cours de laquelle certains médicaments qui étaient considérés comme efficaces se sont révélés inopérants « lorsqu’ils ont été comparés au cours d’un essai clinique ».

« Nous devons suivre les preuves », a-t-il insisté, tout en alertant sur le fait qu’« il n’y a pas de raccourcis » dans le combat contre le Covid-19.

Au moins 18 mois avant la mise au point d’un vaccin

La semaine dernière, l’OMS avait déjà mis en garde contre « les faux espoirs, les études réduites et non randomisées, réalisées à partir d’observations ». Ces études « ne nous apporteront pas des réponses dont nous avons besoin », avait indiqué l’agence onusienne.

L’OMS mise sur certains travaux et avertit qu’il reste encore au moins 18 mois avant qu’un vaccin ne soit mis au point. « En attendant, nous reconnaissons qu’il existe un besoin urgent de thérapies pour traiter les patients et sauver des vies », a fait valoir le Dr. Tedros.

Le chef de l'OMS a annoncé qu’en Espagne et en Norvège, les premiers patients seront bientôt inscrits à l’essai de solidarité, qui comparera la sécurité et l’efficacité de quatre médicaments ou combinaisons de médicaments différents contre le Covid-19.

« Il s’agit d’un essai historique qui réduira considérablement le temps nécessaire pour produire des preuves solides sur l’efficacité des médicaments », a fait remarquer le Dr Tedros, non sans rappeler que plus de 45 pays contribuent à l’essai et que d’autres ont exprimé leur intérêt.

« Plus il y aura de pays qui participeront à l’essai, plus vite nous obtiendrons des résultats », a-t-il souligné.

Avec ses expériences acquises dans la gestion de la rougeole et des épisodes d'Ebola, l'Afrique paraît avertie. Pourtant, une explosion de cas de Covid-19 pourrait rapidement conduire le continent à ses limites.

La plupart des pays sont loin d'assurer le déploiement de moyens financiers importants constaté dans les pays riches.

Les informations reçu par E-mail via OMS

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