Covid-19 ; Le PAM a ainsi déployé une équipe d’experts de la chaîne d’approvisionnement au siège de l’OMS à Genève

Le PAM intensifie son aide d’urgence et son appui logistique.

Santé

Le Programme alimentaire mondial de l’ONU (PAM) intensifie son assistance aux personnes vulnérables et renforce son appui logistique pour l’ensemble de la communauté humanitaire qui lutte contre la propagation du nouveau coronavirus.

Au nom de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et par l’intermédiaire du dépôt d’intervention humanitaire des Nations Unies (UNHRD), l’agence onusienne a ainsi livré des équipements sanitaires et de protection essentiels dans 67 pays.

« Le PAM est également en train de concevoir un prototype de centre de traitement sur le terrain avec l’OMS », a annoncé ce mardi à Genève, Elisabeth Byrs, porte-parole du PAM lors d’un point de presse virtuel.

L’agence onusienne entend ainsi mettre son expertise et ses infrastructures au service de la réponse mondiale face à la pandémie de Covid-19.

Il s’agit d’apporter « un soutien en matière de planification et de logistique aux équipes d’urgence ».

Un soutien en matière de planification et de logistique aux équipes d’urgence
Sur le plan humanitaire proprement dit, le PAM cherche à prépositionner des stocks de sécurité en nourriture pour fournir au moins 3 mois d’aide alimentaire aux personnes vulnérables dans différents pays prioritaires.

L’agence onusienne développe d’ailleurs l’utilisation d’outils de surveillance de la sécurité alimentaire à distance. C’est le cas de son système de surveillance de la vulnérabilité par téléphone qui lui permet d’examiner les perturbations éventuelles de la chaîne d’approvisionnement, la fonctionnalité du marché, l’accès aux marchés et aux soins de santé, et l’impact de Covid-19 sur la sécurité alimentaire.

En attendant, le PAM mis en place différents dispositifs pour « atténuer l’impact de Covid-19 sur les opérations d’aide alimentaire.

Au Bangladesh par exemple, le PAM a prépositionné et stocké des stocks de nourriture. Il a également mis en place un système de double ration pour les réfugiés de Cox’s Bazaar. Les rations mensuelles sont plutôt distribuées tous les deux mois, ce qui réduit les mouvements excessifs de personnes, tout en soutenant les efforts de distanciation sociale.

Le PAM a besoin d'un soutien financier

En Afghanistan, le PAM a limité le nombre de personnes présentes sur les sites de distribution, dans les stations de lavage des mains et de distanciation sociale. Il a aussi diffusé des informations et fourni du matériel de sensibilisation du public sur la maladie.

Sur le continent africain, alors que le Zimbabwe a officialisé deux cas de transmission de Covid-19, le PAM a également prépositionné des vivres et augmenté le nombre de points de distribution afin de limiter l’afflux et le surpeuplement.

La priorité du PAM est de s’assurer qu’il dispose des ressources nécessaires pour répondre aux besoins alimentaires et nutritionnels des 87 millions de personnes.

Mais pour venir en aide aux populations vulnérables, le PAM appelle ses partenaires gouvernementaux à confirmer des contributions estimées à 1,9 milliard de dollars. Cela permettrait au PAM d’accélérer l’achat anticipé et de prépositionner suffisamment de stocks dans des endroits fragiles.

Des fonds supplémentaires pourraient être également nécessaires pour accroître le soutien logistique mondial de la communauté humanitaire s’il apparaît clairement que la pandémie a un impact majeur sur les pays vulnérables dont les systèmes de santé et les filets de sécurité sont faibles.

Plus globalement, l’agence onusienne demande aux partenaires gouvernementaux d’autoriser une flexibilité maximale dans la manière dont les ressources sont utilisées afin que les programmes d’assistance alimentaire puissent répondre de manière dynamique à l’évolution rapide des besoins.

« La priorité du PAM est de s’assurer qu’il dispose des ressources nécessaires pour répondre aux besoins alimentaires et nutritionnels des 87 millions de personnes qu’il prévoit d’aider en 2020 », a conclu Mme Byrs.

La Fifa et l'OMS ont lancé lundi une campagne de sensibilisation menée par des footballeurs de renommée mondiale, tels que Lionel Messi, Gianluigi Buffon et Samuel Eto'o.

Si le football a été mis à l'arrêt dans plusieurs pays, l'incertitude règne quant à la tenue des Jeux Olympiques de Tokyo cet été.

Interrogé à ce sujet, le chef de l'OMS a indiqué avoir « confiance dans le fait que le gouvernement japonais et le CIO n'iront pas de l'avant en cas de danger pour les athlètes ou les spectateurs ».

Cet avertissement intervient alors que ces derniers jours certains, dont le président américain Donald Trump, ont fondé beaucoup d'espoir sur la chloroquine, un antipaludéen.

En France également, plusieurs élus ont fait monter la pression pour généraliser rapidement l'utilisation de la chloroquine pour traiter le coronavirus, même si son efficacité est toujours en cours d'évaluation scientifique.

La pandémie de coronavirus « s'accélère » mais sa trajectoire peut être modifiée, a estimé lundi l'Organisation mondiale de la Santé, appelant les pays à passer à « l'attaque » en testant tous les cas et en plaçant en quarantaine leurs proches contacts. « Plus de 300.000 cas de Covid-19 ont été signalés à ce jour.

C'est déchirant. La pandémie s'accélère, [mais] nous pouvons changer [sa] trajectoire », a déclaré le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, au cours d'une conférence de presse virtuelle depuis Genève.

Il a fallu 67 jours pour atteindre les 100.000, onze jours pour atteindre les 200.000 et seulement quatre jours pour atteindre les 300.000 cas, a-t-il détaillé.

Au moins 34 pays ou territoires ont instauré un confinement obligatoire de leur population, des mesures qui concernent plus de 659 millions de personnes. © Franck Fi
Le confinement n'est plus suffisant

« Mais ce qui importe le plus, c'est ce que nous faisons. On ne peut pas gagner un match de football uniquement en défendant. Il faut aussi attaquer, a souligné le patron de l'OMS.

Demander aux gens de rester chez eux et [établir] d'autres mesures de distanciation physique sont un moyen important de ralentir la progression du virus et de gagner du temps, mais ce sont des mesures de défense qui ne nous aideront pas à gagner.

Il faut tester chaque cas suspect, isoler et soigner chaque cas confirmé et suivre et mettre en quarantaine chaque contact étroit. »

Le directeur exécutif du Programme pour les urgences de l'OMS, Michael Ryan, a appelé pour sa part les pays à profiter de la nouvelle fenêtre de tir, qui s'est ouverte grâce aux mesures de distanciation physique et de confinement, notamment en dépistant tous les cas suspects.

Le chef de l'OMS a toutefois reconnu que certains pays étaient confrontés à une pénurie de moyens et a invité la communauté internationale à accroître les capacités.

Susciter de faux espoirs ferait plus de mal que de bien.

Tedros Adhanom Ghebreyesus a, par ailleurs, condamné l'administration de médicaments aux patients infectés par le nouveau coronavirus avant que la communauté scientifique se soit accordée sur leur efficacité.

« Des études réduites et non randomisées, réalisées à partir d'observations, ne nous apporteront pas les réponses dont nous avons besoin, a averti M. Tedros.

Administrer des médicaments non testés, sans la preuve suffisante, pourrait susciter de faux espoirs et même faire plus de mal que de bien en entraînant des pénuries de médicaments essentiels pour traiter d'autres maladies », a-t-il rappelé, sans toutefois mentionner de médicaments.

Lutte contre le coronavirus en Afrique : les opérations de paix de l’ONU montrent l’exemple.

COVID19 - Des mesures préventives d’hygiène sont mises en application au sein de la MINUSCA, la mission des Nations Unies en Centrafrique

Plusieurs missions de paix des Nations Unies en Afrique ont pris des mesures pour limiter le risque de propagation du Covid-19 et se sont engagées dans des campagnes de prévention et de sensibilisation face à la menace du coronavirus.

« Je ne suis pas trop tweet », a confessé Mahamat Saleh Annadif, le chef de la Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA).

Contrairement à ses homologues chefs d’opérations onusiennes en République démocratique du Congo (RDC) et en République centrafricaine (RCA), celui qui est Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU au Mali n’a pas de compte sur Twitter.

Mais samedi dernier, le Secrétaire permanent du G5 Sahel (Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) et ancien chef de la Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUSCO), Maman Sidikou, a interpellé sur le réseau social le chef de la MINUSMA pour relever le défi du #SafeHandsChallenge - une campagne lancée sur les médias sociaux pour encourager les gens à se laver les mains afin de lutter contre le risque de propagation du coronavirus.

« La situation est critique et nous concerne tous », avait déclaré vendredi M. Mankeur dans un message vidéo adressé au personnel de l’ONU en RCA publié sur Facebook.

En RCA, la composante police (UNPOL) de la MINUSCA est en contact avec la population et son personnel est déployé auprès des équipes de police et de gendarmerie centrafricaines.

UNPOL a donné plusieurs kits de lavage des mains à plusieurs commissariats de police et brigades de gendarmerie. « Plusieurs équipes de terrain (…) ont aidé à sensibiliser les usagers sur le respect des mesures sanitaires du gouvernement centrafricain », a expliqué Pascal Champion, chef de la composante police de la MINUSCA sur Twitter.

Mardi, M. Annadif s’est prêté au défi, en publiant sur le compte Twitter de la MINUSMA une vidéo le montrant en train de se laver les mains. « Un simple geste peut faire la différence et sauver des vies », a déclaré dans la vidéo le Représentant spécial. « C’est une pandémie à prendre très au sérieux et je ne souhaite pas que cela arrive au Mali », a déclaré M. Annadif.

A ce jour, le Mali ne compte pas de cas confirmé de Covid-19 mais le virus n’a pas épargné l’Afrique. Selon le dernier décompte de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en date du 24 mars, plus de 1.815 cas ont été recensés sur le continent africain.

Le chef de la MINUSCA en quarantaine et en télétravail

En République centrafricaine (RCA), où l’ONU est également présente avec une opération de paix, quatre personnes contaminées au Covid-19 sont actuellement isolées dans un centre de traitement dans la capitale Bangui.

« Elles se portent bien », a indiqué mardi le bureau de l’OMS dans le pays sur son compte Twitter, précisant que 725 personnes exposées dont les contacts identifiés des quatre personnes sont en quarantaine. « Certaines ne la respectent pas ! », a toutefois déploré l’OMS.

Le chef de la mission de l’ONU en République centrafricaine (MINUSCA), Mankeur Ndiaye, tout comme son adjointe, Denise Brown, se sont également mis en quarantaine. Mardi, les hauts responsables de la MINUSCA ont tenu leur réunion hebdomadaire en visioconférence pour limiter tout risque de contamination.

RDC : campagne de sensibilisation au Sud-Kivu et mesures de précautions en Ituri

En République démocratique du Congo (RDC), où l’ONU dispose de sa plus importante mission de paix, 45 cas de Covid-19 ont été recensés dans la capitale Kinshasa, dont deux décès et trois guérisons, a indiqué mardi le bureau de l’OMS dans le pays, citant des chiffres de l’Institut national de recherche biomédicale (INRB). La veille, le Ministère congolais de la santé a lancé une campagne de sensibilisation à Kinshasa.

La MONUSCO est également mobilisée pour combattre le coronavirus. Dans la capitale Kinshasa, le site UTEX abrite les bureaux de la MONUSCO et de plusieurs agences onusiennes. Les visiteurs entrant sur le site sont soumis à des contrôles de températures. « La MONUSCO prend toutes les précautions nécessaires pour éviter la propagation du Covid-19 », a souligné vendredi la mission onusienne sur Twitter.

Dans la lutte contre le coronavirus, la MONUSCO est aux côtés des autorités et de la population congolaises. La mission a ainsi lancé une campagne de sensibilisation dans l’est du pays. A Uvira, dans la province du Sud-Kivu, des Casques bleus pakistanais ont établi une salle de quarantaine pour traiter tout cas potentiel de Covid-19.

Dans la province de l’Ituri, les Casques bleus montrent l’exemple en procédant au lavage des mains, à des restrictions des mouvements, en respectant des mesures d’éloignement social et en préparant des salles d'isolement.

Des actions de sensibilisation sont menées auprès du personnel civil et en uniforme de la MONUSCO. « Les agents des Nations Unies doivent se protéger et protéger leurs familles et les partenaires avec lesquels ils travaillent pendant cette période difficile de la pandémie, tout en exécutant le mandat de la Mission », a expliqué Cecilia Piazza, cheffe du bureau de la MONUSCO en Ituri.

Les missions onusiennes prennent la pandémie au sérieux

Personnel civil en télétravail, déplacements réduits au minimum, contrôles de température à l’entrée des bases, suspension de la rotation des contingents, installation de points de lavage des mains à l’entrée des bureaux : les missions de paix des Nations Unies prennent toutes les précautions pour contenir et prévenir la propagation du coronavirus dans les pays où ils opèrent.

Les chefs des missions onusiennes ont demandé à leur personnel de se plier aux directives émises par les autorités des pays hôtes et l’OMS pour limiter le risque de propagation du coronavirus : les membres du personnel sont en auto-isolation pour une durée de 14 jours à leur retour depuis l’étranger.

Les missions ont également annulé ou reporté un nombre important de réunions et événements considérés comme non essentiels.

La pandémie de Covid-19 n’épargne aucun pays et aucun continent et surtout pas les plus pauvres et plus vulnérables. La semaine dernière, le Directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, avait appelé l’Afrique « à se réveiller » face à la menace du coronavirus, rappelant que les pays avec de faibles infrastructures de santé sont les plus menacés.

M. Annadif a bien résumé la situation. « Au Mali, on se croit immunisé mais il faut comprendre que cela n’arrive pas qu’aux autres. C’est une pandémie sans précédent qu’il faut prendre avec beaucoup de sérieux », a rappelé le chef de la MINUSMA. « Il vaut mieux prévenir que guérir ».

Les informations reçu par E-mail via OMS

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