En travers le monde ; L’épidémie du coronavirus contribue à faire baisser les prix des produits alimentaires ( Selon FAO )

Les prix mondiaux des denrées alimentaires ont chuté en février, affectés par le coronavirus (FAO).
 
Développement économique

L’épidémie du coronavirus contribue à faire baisser les prix des produits alimentaires dans le monde, a annoncé ce jeudi l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Selon cette Agence onusienne basée à Rome, les prix mondiaux des produits alimentaires ont chuté pour la première fois depuis quatre mois, en raison d’une forte baisse des prix à l’exportation des huiles végétales.

« Une baisse en partie déterminée par la peur que l’épidémie du coronavirus (COVID-19) ne ralentisse la demande mondiale », souligne la FAO dans un communiqué.

Mais la baisse la plus notable a été l’indice FAO des prix des huiles végétales qui a chuté de plus de 10% par rapport au mois de janvier.

Et la baisse a été encore plus importante pour les prix mondiaux de l’huile de palme du fait d’une production plus conséquente que prévue en Malaisie, d’une chute momentanée de la demande d’importation de l’Inde et « des inquiétudes face à la propagation du COVID-19 ».

Vaches laitières en Arabie Saoudite. En janvier 2019, l’indice des prix des produits laitiers a augmenté de 7,2% par rapport à décembre 2018.

Des difficultés logistiques ont ralenti les achats lait en poudre de la part de la Chine, le premier pays importateur mondial

L’indice FAO des prix des produits alimentaires, qui mesure la variation mensuelle des cours internationaux d’un panier de denrées alimentaires, s’est établi en moyenne à 180,5 points en février, soit 1,0 pour cent de moins que le mois précédent mais toutefois encore 8,1 pour cent de plus qu’un an plus tôt.

Le prix des céréales a également enregistré une baisse de 0,9% en février. Selon la FAO, les cours du blé ont baissé en raison de marchés bien approvisionnés.

Les prix du maïs se sont rétractés car la demande en provenance du secteur des aliments pour bétail a diminué face aux prévisions d’un ralentissement de l’économie mondiale.

Autre contraction notée dans le marché international, le prix de la viande qui a chuté de 2% par rapport au mois de janvier, « sous l’effet de la réduction des importations chinoises en raison de retards dans la manutention du fret dans les ports ».

 « La vague de sécheresse en Nouvelle-Zélande a également influencé les cours du prix de la viande ovine, et les prix de la viande de poulet ont souffert de la diminution des importations en provenance d’Asie », ajoute la FAO.

Le lait en poudre a vu ses prix chuter à cause des difficultés logistiques qui ont ralenti les achats de la part de la Chine, le premier pays importateur de lait en poudre.

En revanche, le prix des produits laitiers a aussi enregistré une hausse de plus de 4%, essentiellement grâce à la hausse des cours des prix du fromage.

Une situation qui s’explique par la baisse de production de lait en Australie.

Du maïs de Montes de María, un groupe isolé de petites montagnes près de la côte nord de la Colombie dans la région des Caraïbes.

Prévisions revues à la hausse pour les céréales du fait d’une plus forte production de maïs en Afrique de l’Ouest et Ukraine

Les cours mondiaux du riz ont augmenté, portés par une forte demande de la part des acheteurs situés dans les pays d’Extrême-Orient et d’Afrique de l’Est.

L’indice FAO des prix du sucre a grimpé de 4,5% du fait d’une baisse de la production en Inde et en Thaïlande, et d’une forte demande mondiale d’importation.

Par ailleurs, la FAO revoit à la hausse ses prévisions pour la production mondiale des céréales. Elle l’estime désormais à 2.719 millions de tonnes, du fait d’une plus forte production de maïs en Afrique de l’Ouest et en Ukraine.

Le Bulletin fournit une prévision préliminaire de 763 millions de tonnes pour la production mondiale de blé - très proche du niveau presque record de 2019 - et indique que la production des céréales secondaires sera probablement importante en Argentine, au Brésil et en Afrique du Sud.

La FAO a également revu à la hausse ses prévisions sur les stocks de céréales qui devraient atteindre près de 866 millions de tonnes fin 2020, permettant ainsi au ratio stocks/utilisation mondiale de céréales de rester à un niveau confortable de 30,9 pour cent.

Les prévisions de la FAO indiquent également une hausse de 2,3 pour cent du commerce mondial de céréales pour lui faire atteindre 420 millions de tonnes en 2019/2020, soit le deuxième niveau le plus élevé jamais enregistré.

Les approvisionnements en blé devraient compter pour plus de la moitié de cette hausse.

Pendant ce temp en République démocratique du Congo : le gouvernement et l’ONU lancent un appel de fonds humanitaire de 1,82 milliard de dollars

Le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) fournit des informations sur la planification familiale aux personnes déplacées dans la province du Kasaï, en République démocratique du Congo.

Aide humanitaire

La communauté humanitaire en République démocratique du Congo (RDC), en collaboration avec le gouvernement congolais, a lancé vendredi un appel de 1,82 milliard de dollars pour faire face à la crise humanitaire dans ce pays d’Afrique centrale, où près de 16 millions de personnes ont besoin d'aide - deux fois plus qu’en 2016.

Le plan de réponse humanitaire 2020 vise à fournir une assistance à plus de 8 millions de personnes dans le besoin, a précisé le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

« Les besoins très élevés sont provoqués par des conflits violents, des catastrophes naturelles, des niveaux élevés de pauvreté, la faiblesse des infrastructures publiques et le manque de services de base.

Ce mélange complexe continue de générer des déplacements, de la malnutrition, de l'insécurité alimentaire, des épidémies et des problèmes de protection », a précisé un porte-parole d’OCHA, Jens Laerke, lors d’un point de presse à Genève.

Cinq millions de personnes sont déplacées à l'intérieur du pays en RDC, ce qui en fait le pays le plus touché par les déplacements internes en Afrique.

Deux épidémies majeures - la rougeole et le virus Ebola - ont tué des milliers de personnes, plus de 15 millions de personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë et 4 millions d'enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë.

« Les humanitaires s'attaqueront à ces problèmes par le biais du plan de réponse, mais se heurtent à des contraintes d'accès, à des capacités opérationnelles limitées dans certaines régions et à un sous-financement.

L'année dernière, notre appel de 1,6 milliard de dollars n'a été financé qu'à 46%, le taux de financement le plus bas depuis 2014 », a dit M. Laerke.

« Ces défis ne sont pas nouveaux et les organisations humanitaires font de leur mieux pour atteindre les personnes affectées avec les ressources disponibles.

L'année dernière, près de 5 millions de personnes ont reçu une aide alimentaire d'urgence et 2,7 millions de personnes déplacées ont eu accès aux soins de santé de base.

Plus de 600.000 écoliers déplacés sont retournés à l'école et 35.000 survivantes de violences basées sur le genre ont eu accès à des services de soins, grâce à la réponse coordonnée », a ajouté le porte-parole d’OCHA.

Le financement requis cette année couvrira toute la gamme de l'aide humanitaire, depuis les services alimentaires et de santé jusqu'à la protection et l'éducation d'urgence.

Les travailleurs humanitaires en RDC estiment que sans fonds suffisants, 8,1 millions de personnes ne seront pas en mesure de subvenir à leurs besoins essentiels et la vie de 1,3 million d'enfants de moins de 5 ans souffrant de malnutrition aiguë sévère pourrait être menacée.

Le HCR lance un appel de fonds pour les réfugiés et leurs communautés d’accueil

Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, et ses partenaires ont de leur côté lancé vendredi un appel de fonds urgent d’un montant de 621 millions de dollars pour venir en aide aux réfugiés de la RDC qui ont fui dans les pays voisins ainsi qu’à leurs communautés d’accueil.

Ce Plan régional 2020-2021 d’aide en faveur des réfugiés (RRRP) couvre les activités humanitaires de 66 organisations.

Il vise à fournir une protection immédiate et une assistance humanitaire aux réfugiés ainsi qu'à aider à reconstruire la vie des personnes déracinées dans les pays d'asile environnants, a précisé un porte-parole du HCR, Babar Baloch, lors d’un point de presse à Genève

L’Ouganda accueille actuellement la majorité des réfugiés congolais, soit près de 400.000 personnes.

D’autres se trouvent au Burundi (plus de 84.000), au Rwanda et en Tanzanie (plus de 75.000 dans les deux cas), en Zambie (50.000), en Angola (23.000) et au Congo (21.000).

« La crise en RDC demeure l’une des situations humanitaires les plus complexes et les plus prolongées d’Afrique.

Des ressources additionnelles sont urgemment nécessaires pour venir en aide aux pays d’Afrique australe et de la région des Grands Lacs qui accueillent plus de 900.000 réfugiés et demandeurs d’asile congolais.

Les réfugiés de RDC ont fui en quête de sécurité vers des endroits où les communautés d’accueil sont déjà sous pression et ne disposent que de faibles ressources », a déclaré M. Baloch.

« Bien qu’une transition pacifique du pouvoir ait suivi les élections présidentielles de décembre 2018, la détérioration de la situation humanitaire et sécuritaire, principalement dans la partie orientale du pays, demeure préoccupante.

Les conflits armés qui sévissent dans une grande partie de l’est de la RDC depuis ces dernières années, ainsi que les violences entre communautés, continuent de déraciner les Congolais, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des frontières du pays », a-t-il ajouté.

Des attaques violentes et récurrentes ont entraîné de nombreuses pertes en vie humaine et la destruction de communautés.

Dans l’est du pays, la situation sécuritaire se détériore et les civils sont de plus en plus souvent pris pour cible, tandis que des violations fréquentes des droits de l’homme continuent d’être perpétrées par divers groupes armés.

La RDC compte plus de cinq millions de personnes déplacées à l'intérieur du pays, dont certaines ont été déracinées à plusieurs reprises.

Plus de deux millions de personnes ont été nouvellement déplacées au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, ainsi que dans les provinces de l'Ituri, au cours des 18 derniers mois.

Par ailleurs, la RDC continue d'accueillir plus de 500.000 réfugiés du Burundi, de la République centrafricaine, du Rwanda et du Soudan du Sud, qui ont fui leur pays en quête de protection internationale.

« En raison des violences, des dizaines de milliers de nouveaux réfugiés ont fui par-delà les frontières depuis début 2019.

Bien que les pays d’Afrique australe et de la région des Grands Lacs accueillent généreusement près d’un million de réfugiés et de demandeurs d’asile congolais, les ressources disponibles diminuent depuis quelques années et ne permettent pas de répondre suffisamment aux besoins en matière de protection, d’abris, de sécurité alimentaire, de santé et autres besoins élémentaires, ni de satisfaire aux normes minimales en matière d’action humanitaire », a dit le porte-parole du HCR.

« Dans de nombreux pays d’asile, les installations et les camps de réfugiés sont déjà à pleine capacité.

Le soutien aux activités visant à assurer les moyens d’existence est limité, ce qui prolonge la dépendance des réfugiés à l’égard de l’aide humanitaire ».

Le Plan régional 2019 d’aide aux réfugiés de RDC, d’un montant de 720 millions de dollars, n’a été financé qu’à hauteur de 22%.

Les informations reçu par E-mail via F.A.O

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