Pour imposer la paix en térritoire de Djugu et l'Ituri, l'armée dit avoir lancé opération musclé contre le groupe armé Codeco en Rdc

Les FARDC lancent les opérations militaires  pour traquer des hommes armés auteurs de tuerie de 25 personnes à Gigene
Par deskadmin - février 29, 2020076

Les Fardc viennent d’engager les opérations militaires pour identifier  des hommes armés qui ont tué 25 personnes dans la nuit de vendredi à  samedi au village Gigene en chefferie de Banyari-Kilo dans le territoire de Djugu.

C’est ce qu’a annoncé le porte-parole de l’armée en RDC, le général Léon-Richard Kasonga  au cours d’un point de presse à Bunia.

«L’unité militaire commise à la sécurité dans ce secteur est en train de faire un travail de recherche et de poursuite afin d’identifier, de trouver des auteurs et de les mettre hors d’état de nuire.

Qu’à cela ne tienne, l’armée a pour vocation de produire la paix partout.

Elle est en train de faire tout ce qui est dans son possible pour que nulle place ne reste sous la coupe d’une quelconque force négative », indique le général Léon-Richard Kasonga.

Il demande aux groupes armés qui opèrent encore dans cette province de profiter de la main tendue du chef de l’Etat pour déposer les armes.

Selon lui, les réfractaires seront poursuivis dans leurs « derniers retranchements » pour imposer la paix en Ituri.

Ituri : l’incursion de miliciens de CODECO au village Gigene à Djugu occasionne la mort de 26 personnes.

Vingt-six personnes froidement abattues et onze autres grièvement blessées, tel est le bilan provisoire d’une incursion de la milice CODECO au village Gigene situé à 10 km au sud de la localité Abombi, au groupement Wazabo, près de la commune rurale de Mongwalu, en territoire de Djugu, a annoncé samedi à l’ACP le bourgmestre de cette entité située à 85 km au nord de Bunia.

« Ils ont fait incursion vendredi entre 19h30 et 21h30. Ils ont massacré beaucoup de gens. On avait d’abord un bilan jusqu’à la matinée de ce samedi de 23 morts, mais les enquêtes sont arrivées sur le lieu notamment le commandement des FARDC et celui de la police nationale congolaise commissariat de Mongwalu.

Au bout de compte, c’est 25 morts. Il y avait 12 blessés graves qu’on a conduits la nuit même vers 2 heures à 3 heures du matin à l’hôpital de Itendei.

Sur les 12 blessés graves, il y a une personne qui a succombé ce matin« , a-expliqué le bourgmestre Jean-Pierre Bikili Sende.

L’autorité municipale a indiqué qu’outre ce carnage orchestré par ces malfrats, ceux-ci ont pillé systématiquement les commerçants qui exercent leurs activités dans ce petit village mais également incendié plusieurs cases, d’où a-t-il fait savoir la population de Gigene et d’Abombi gagnée par la psychose s’est déplacée vers Mongwalu.

Il a rassuré que les forces de sécurité et de la défense sont déjà déployées dans la zone pour le renforcement des dispositifs sécuritaires en faveur de la population qui se trouve encore dans le choc de ce massacre.

Pour sa part, le député national élu du territoire de Djugu, Fabrice Badenonga, qui a rapporté les mêmes  faits au cours d’un point de presse animé ce samedi matin à Bunia, a indiqué que parmi des victimes il y a des enfants, avant d’ajouter que plusieurs victimes ont été décapitées.

Les violences en Ituri dans le nord-est de la République démocratique du Congo depuis décembre 2017, «pourraient présenter des éléments constitutifs de crimes contre l'humanité» voire de «crime de génocide», selon un rapport des Nations unies.

«Au moins 701 personnes ont été tuées», selon ce rapport du bureau conjoint des Nations unies et des droits de l'homme (BCNUDH).

«La grande majorité des victimes des attaques semble avoir été visée en raison de leur appartenance à la communauté Hema (au moins 402 membres de cette communauté tués entre décembre 2017 et septembre 2019)».

« La barbarie qui caractérise ces attaques – notamment les décapitations de femmes et d’enfants à la machette, les mutilations, le fait d’emporter certaines parties des corps des victimes comme des trophées de guerre – reflète la volonté des assaillants de traumatiser de façon durable les populations Hema, de les contraindre à fuir et à ne plus revenir dans leurs villages », estime le rapport.

Les meurtres, viols et autres violences visant notamment la communauté Hema dans la province de l’Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), pourraient présenter des éléments constitutifs de « crime contre l’humanité », selon un rapport des Nations Unies publié vendredi.


Des violences depuis 2017
Ces nouvelles violences dans le territoire de Djugu au nord du chef-lieu Bunia, "ont causé le déplacement massif des habitants" : "près de 57 000 personnes se seraient réfugiées en Ouganda et plus de 556 356 autres se seraient déplacées vers les territoires voisins et à proximité de la ville de Bunia depuis février 2018".

"La première vague de violences, s'est observé dépuis décembre 2017 à mai 2018, s'est manifestée par des affrontements intercommunautaires.

"En septembre 2018, les violences ont repris sous la forme d'une série d'attaques contre les forces de défense et de sécurité congolaises par des assaillants Lendu, suivies d'opérations de riposte par les FARDC", les Forces armées de la RDC, ajoute-t-on.

"À partir de juin 2019, une troisième phase de violence a été observée avec des attaques contre une communauté commises également par des assaillants - sans générer de riposte de la part de la communauté, et des opérations menées par les FARDC contre ces assaillants".

«L'un des enjeux majeurs du conflit est en effet le contrôle des terres », ajoute ce rapport conjoint de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco) et du bureau des droits de l'homme.

Les violences entre lendu, majoritairement agriculteurs, et hema, éleveurs et commerçants, ont repris fin 2017 dans cette province frontalière de l'Ouganda par ailleurs convoitée pour son or et son pétrole sur les bords du lac Albert.

Un précédent conflit entre 1999 et 2003 avait fait des dizaines de milliers de morts jusqu'à l'intervention d'une force européenne, Artémis, sous commandement français.

De nombreux civils massacrés en Ituri, et Beni

Face à cette situation, des manifestants en colère ont incendié lundi matin la mairie de Beni puis se sont attaqués à deux camps des Nations Unies, pour dénoncer l'inaction après un nouveau massacre de huit civils dans la nuit. Ils ont envahi un des deux camps de l'ONU, malgré les tirs des forces de sécurité congolaises pour tenter de les disperser.

Ces nouvelles violences dans le territoire de Djugu au nord du chef-lieu Bunia, «ont causé le déplacement massif des habitants»: «près de 57.000 personnes se seraient réfugiées en Ouganda et plus de 556.356 autres se seraient déplacées vers les territoires voisins et à proximité de la ville de Bunia depuis février 2018». «La première vague de violence, de décembre 2017 à mai 2018, s'est manifestée par des affrontements intercommunautaires entre des membres des certaines communautés », détaille le rapport.

« Entre temp ;  Il y a aussi un malaise entre la présence, le coût de la Monusco en RDC, et les résultats obtenus», a déclaré Jeanine Mabunda, jugeant «légitime que les populations se demandent pourquoi cette force persiste en RDC».

«Ca fait 20 ans que la Monusco est en RDC, cela doit être une des missions les plus longues et les plus vieilles au monde, c'est presque un milliard de dollars par an qui sont dépensés», a énuméré Jeanine Mabunda, en visite à Paris. Or, «c'est une force de maintien de la paix et les caractéristiques de son mandat font qu'elle est parfois limitée dans ses capacités de réponse», a-t-elle ajouté.

«La tension, la destruction physique et psychologique des populations est inacceptable, et l'Etat doit assurer la sécurité de ces populations, c'est une obligation», a également déclaré Jeanine Mabunda. Elle a souligné que l'armée congolaise avait renforcé sa présence militaire à Beni depuis un mois et demi, les forces armées passant de 11.000 à 21.000.

«C'est presque le 10e de l'armée congolaise, c'est énorme», a-t-elle dit, tout en reconnaissant que ce renforcement ne donnait «pas les résultats escomptés». «Ce n'est pas une guerre classique, c'est une guerre asymétrique», a-t-elle déclaré, évoquant des «groupuscules terroristes qui opèrent par incursion puis disparaissent, donc ça rend la réponse beaucoup plus difficile».


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