Pour sauver le monde face à une flambée épidémique de coronavirus, tout les pays doivent définir les services essentiels

Celles-ci comprennent une série de mesures immédiates et ciblées que les pays doivent envisager de prendre aux niveaux national,

« La COVID-19 révèle combien sont fragiles nombre de systèmes et de services de santé dans le monde, et les pays sont obligés de faire des choix difficiles pour répondre au mieux aux besoins de leur population. »

Pour aider les pays à faire face à ces difficultés, l’OMS a actualisé des lignes directrices en matière de planification opérationnelle afin qu’ils puissent à la fois riposter directement à la COVID-19 en continuant d’assurer les services de santé essentiels et limiter les risques 9d’effondrement du système.

Celles-ci comprennent une série de mesures immédiates et ciblées que les pays doivent envisager de prendre aux niveaux national, régional et local pour réorganiser et continuer de fournir à tous des services de santé essentiels de bonne qualité.

Les pays doivent définir les services essentiels qui auront la priorité dans les dispositions prises pour garantir la continuité des services et procéder à des réorientations stratégiques pour que la population retire un maximum de bénéfices de ressources de plus en plus limitées.

Ils doivent aussi respecter les précautions les plus strictes, surtout en matière d’hygiène, et fournir du matériel en quantité suffisante, y compris des équipements de protection individuelle.

Pour cela, une planification rigoureuse et des mesures coordonnées entre les pouvoirs publics et la direction des établissements de santé sont indispensables.

Parmi les exemples de services essentiels, on peut citer la vaccination systématique ; les services de santé reproductive, notamment les soins pendant la grossesse et l’accouchement ; les soins dispensés aux nourrissons et aux personnes âgées ; la prise en charge des affections mentales ainsi que des maladies non transmissibles et des maladies infectieuses comme l’infection à VIH, le paludisme et la tuberculose ; les traitements hospitaliers vitaux ; la prise en charge des urgences médicales ; les services auxiliaires comme l’imagerie diagnostique, les services de laboratoire ou encore les banques de sang.

Avec plus d'un million de cas confirmés de Covid-19, dont plus de 50.000 décès, ont été désormais signalés à l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a annoncé vendredi son Directeur général.

« Nous luttons ensemble pour protéger à la fois des vies et des moyens de subsistance », a déclaré le Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus lors d’un point de presse depuis Genève.

Pour le chef de l’OMS, la meilleure façon pour les pays de mettre fin aux restrictions mises en place pour contenir la propagation de la maladie et d'atténuer leurs effets économiques du Covid-19 est « d'attaquer le virus avec l'ensemble de mesures agressives et complètes dont nous avons parlé à maintes reprises » : trouver, tester, isoler et traiter chaque cas, et retracer chaque contact ».

« Si les pays se précipitent pour lever les restrictions trop rapidement, le virus pourrait réapparaître et l'impact économique pourrait être encore plus grave et prolongé », a prévenu le Dr.

Tedros, ajoutant que le financement de la réponse sanitaire représente un « investissement essentiel » non seulement pour sauver des vies, mais aussi pour assurer la reprise sociale et économique à plus long terme.

Les trois champs d’actions préconisés par l’OMS

Dans la guerre contre le coronavirus, le Dr. Tedros a appelé les pays à se concentrer sur trois actions principales.

Premièrement, veiller à ce que les principales mesures de santé publique soient entièrement financées.

Cela comprend la recherche de cas, les tests, la recherche des contacts de cas, la collecte de données et les campagnes de communication et d'information.

Deuxièmement, les pays et les partenaires doivent renforcer les bases de leurs systèmes de santé. « Cela signifie que les agents de santé doivent recevoir leurs salaires », a dit le Dr. Tedros, « et les établissements de santé ont besoin d'un financement garanti pour acheter des fournitures médicales essentielles ».

Troisièmement, les pays doivent supprimer les obstacles financiers aux soins. « Si les gens retardent ou renoncent aux soins parce qu’ils n’en ont pas les moyens, non seulement ils se font du mal, mais ils rendent la pandémie plus difficile à contrôler et mettent la société en danger », a prévenu le Directeur général.

Dans le contexte de la pandémie, plusieurs pays ont suspendu les frais de santé aux patients et fournissent des tests et des soins gratuits en lien avec le Covid-19, quels que soient l’assurance dont ils disposent, leur citoyenneté ou leur statut de résidence.

« Nous encourageons ces mesures. Ceci est une crise sans précédent qui exige une réponse sans précédent », a souligné le chef de l’OMS.

Le Dr. Tedros estime que la suspension des frais de santé devrait être accompagnée de mesures d'indemnisation des fournisseurs pour la perte de revenus occasionnés.

« Les gouvernements devraient également envisager d'utiliser des transferts en espèces aux ménages les plus vulnérables pour surmonter les obstacles à l'accès (aux soins) », a-t-il dit, précisant que cela peut être particulièrement important pour les réfugiés, les personnes déplacées, les migrants et les sans-abri.

L’OMS travaille chaque jour avec tous les pays et partenaires pour sauver des vies et atténuer l'impact social et économique de la pandémie.

Un travail qui n’est pas prêt d’être achevé de l’aveu du Dr. Tedros : « Nous avons encore un long chemin à parcourir dans ce combat ».

En République démocratique du Congo ; Une riposte est une grosse machine à organiser.

La riposte contre le coronavirus envoie le pays aux fronts des finances, de l’économie, du commerce, de la science, du social, de la politique ou encore de la sécurité.

La réaction à y réserver doit donc être pluridisciplinaire et pluridimensionnelle.

Ceci implique une organisation et une répartition des responsabilités dans un mouvement d’ensemble qui embarque toute la machine.

Dans ces conditions et après observation, fait remarquer notre expert en communication, les institutions étatiques accusées au départ d’immobilisme se mettent progressivement en mouvement après les tâtonnements de départ et l’obligation d’organisation qui s’imposait quand il fallait agir en même temps.

Progressivement aussi, cette action révèle sa lisibilité et son articulation autour d’un pivot central, le Premier ministre qui a pris le relais des orientations du chef de l’Etat adoptées en Conseil des ministres et par la réunion interinstitutionnelle.

Autour du Premier ministre, des ministres sectoriels en charge d’une partie de l’action de riposte.

Celle-ci est confiée, dans sa partie opérationnelle à un Secrétariat technique dont le fonctionnement est assuré par un coordonnateur.

Ce secrétariat a une organisation pluridisciplinaire qui va au-delà de l’intervention médicale pure et dispose même d’une cellule de communication pour les besoins en information du public.

Dès lors, peut-on encore voir avec notre interlocuteur, le travail est réparti en sorte que la structure technique conduite par le Dr Muyembe sit assuré pour ce qui est de la riposte sanitaire, c’est-à-dire médicale, et tout ce qui l’entoure pour son efficacité, notamment le confinement.

En retour, le travail étatique consiste, d’une part, à fournir à l’équipe de riposte tous les moyens dont elle a besoin en termes d’équipements médicaux et d’infrastructures, de produits divers, de personnel et de leur motivation, de la sécurité de tout ce monde, etc.

Cet appui s’ouvre aussi au reste des aspects de cette riposte dont l’encadrement du confinement qui charrie un certain nombre d’exigences à caractère social, économique et même sécuritaire.

Le confinement manqué a, d’ailleurs, donné la mesure de cette décision et nécessite d’y mettre toute l’organisation qui s’impose.

Que fait le Gouvernement, que dit le Gouvernement face aux événements qui se succèdent autour de la pandémie du covid-19 parvenue en RDC où il prend de l’expansion ?

Ces questions taraudent les esprits dans une certaine opinion et débouchent sur la terrible accusation d’aphonie institutionnelle dont feraient montre les dirigeants du pays à divers niveaux.

Autant que le chef de l’Etat, le Premier ministre en prend de son savon, ainsi que les autres ministres sectoriels, cela aux niveaux national et provincial.

Paradoxalement, il s’observe une certaine insouciance de la population face au matraquage dans la sensibilisation sur les gestes barrages.

Pire encore, à Kinshasa rt dans certaines provinces même, capitale de la RDC, il s’en trouve qui doute encore de la présence de ce virus en RDC ou, carrément, de son existence.

L’histoire retient pourtant que s’il est un axe de la lutte anti covid-19 qui fonctionne, c’est bien la sensibilisation dans laquelle tous les leaders d’opinion se sont lancés après le « la » donné par les instances gouvernementales compétentes.

Retour à la question de départ : les institutions sont-elles aphones face au covid-19 et aux inquiétudes de la population ? Ou, à revers, sont-elles, à ce point, inactives – et donc insouciantes – qu’elles n’auraient rien à dire aux Congolais ? Ou assisterait-on carrément à ce déficit de redevabilité que l’on reproche souvent à nos dirigeants ?

Soumis à ce questionnement, un spécialiste de la communication, calé dans la com’ de crise mais qui requiert l’anonymat à ce stade, commencer par paraphraser le Premier ministre français, Edouard Philippe, qui reconnaît qu’« aucun système de santé au monde n’a été construit, pensé et dimensionné pour faire face à ce que nous vivons ».

Loin de justifier la pagaille observée dans la mise en lace de la riposte en RDC et tout en reconnaissant que le pays doit s’assumer pour ses gâchis des années passées, notre interlocuteur note que la RDC, « qui est à l’image des économies des pays de sa trempe et, donc, du tissu sanitaire y correspondant, ne pouvait pas grand-chose lorsqu’elle a été pratiquement cueillie à froid par ce monstre silencieux et invisible.






Lutte contre le Covid-19 : les Casques bleus ont un rôle à jouer, souligne l’ONU

Paix et sécurité

La pandémie de Covid-19 se développe aussi dans des pays ravagés par des conflits armés, a rappelé jeudi le chef des opérations de paix de l’ONU.

Dans une tribune publiée dans le journal français Le Monde, Jean-Pierre Lacroix souligne le rôle que peuvent jouer les Casques bleus en coopération avec les Etats face au coronavirus.

« Personne, aucune communauté, aucun pays, n’est à l’abri de cette pandémie mortelle.

Il s’agit d’une crise de dimension mondiale, dont les conséquences humaines, sociales et économiques sont dévastatrices, comme nous le voyons déjà à travers le globe », a déclaré M. Lacroix.

Le Secrétaire général adjoint de l’ONU aux opérations de paix s’est dit particulièrement préoccupé par les zones où le Covid-19 se développe sur le même terrain que les conflits armés.

La propagation du coronavirus menace des personnes qui vivent déjà dans des environnements politiques fragiles, dans des sociétés touchées par un conflit ou se relevant d’un conflit, avec peu ou pas d’infrastructures ni de filets de sécurité sanitaire et social.

« Comment se laver les mains quand on n’a pas accès à de l’eau propre ? Qu’en est-il des femmes qui paient un tribut disproportionné dans leurs foyers ou dans les centres de soins, et qui pourraient perdre leur capacité à nourrir leur famille à cause de l’effondrement de l’économie ?

», a demandé M. Lacroix qui supervise pas moins de 13 opérations de paix dont sept en Afrique.

« Et si, en plus de tout cela, ces familles vivent sous la menace de groupes armés ou d’actes terroristes ? », a-t-il ajouté en référence notamment aux missions déployées au Mali, en République centrafricaine (RCA) et en République démocratique du Congo (RDC).

« Tout comme un corps se défend moins bien contre le virus si son système immunitaire est affaibli, les populations privées de systèmes de santé ou de filets de sécurité sont encore plus vulnérables à la pandémie et à ses conséquences »,  a expliqué le chef des opérations de paix de l’ONU. « Il en va de même des zones où opèrent nos soldats de la paix : les civils y sont les plus vulnérables ».

Poursuivre la mission de règlement des conflits

Si les Casques bleus ne sont pas le remède au Covid-19, M. Lacroix estime qu’ils tiennent cependant une place dans la lutte contre ce virus.

À ce titre, les opérations de maintien de la paix doivent pouvoir continuer à faire leur travail et à maintenir leur capacité opérationnelle pour continuer à mettre en œuvre leurs mandats, a-t-il dit, à savoir aider à promouvoir le règlement des conflits et à protéger les populations qu’elles servent, ainsi que le personnel des Nations Unies.

« Dans des pays tels que la République démocratique du Congo, la République centrafricaine et le Mali, où la paix est fragile et où les populations ont déjà trop souffert, nos missions, en poursuivant notre important travail, aident ainsi les autorités de l’Etat avec d’autres partenaires », a donné pour exemple le Secrétaire général adjoint.

En conformité avec les directives de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les missions onusiennes continuent à patrouiller tout en appliquant les règles de distanciation sociale et ont intensifié l’utilisation des ressources en ligne.

Les opérations de paix de l’ONU continuent à fournir toute l’aide directe possible, notamment en protégeant les fournitures et les dépôts humanitaires.

« Nos avions volent à un moment où beaucoup d’autres sont cloués au sol », a indiqué M. Lacroix, soulignant que « comme toujours », il s’agit d’un partenariat avec les Etats membres de l’ONU.

Ces derniers fournissent les policiers et les soldats aux missions onusiennes et travaillent avec les Nations Unies pour suspendre ou reporter les rotations de troupes et les déploiements prévus par précaution afin d’éviter tout risque de propagation du Covid-19.

Il est temps de faire taire les armes

Le fait que les Casques bleus restent sur le terrain pour aider à contrer la pandémie de Covid-19 est un élément essentiel pour aider les pays où l’ONU est déployée dans leur lutte.

À cet égard, M. Lacroix rappelle que les Nations Unies ont « plus que jamais » besoin de l’appui de leurs Etats membres, dans l’esprit de l’initiative « Action pour le maintien de la paix » qu’a lancé le Secrétaire général, António Guterres, en 2018.

« Leur volonté de maintenir leurs engagements envers les opérations de maintien de la paix est cruciale pour assurer notre capacité d’assistance », a souligné le chef des opérations de paix.

Sur le terrain, les missions onusiennes ont rapidement pris des mesures supplémentaires de précaution, notamment la mise en quarantaine et le confinement du personnel à l’arrivée, en coopération avec les autorités du pays hôte.

Elles travaillent également en étroite collaboration avec les autorités nationales pour soutenir leurs efforts contre la pandémie.

L’ONU leur apporte un soutien multiforme : « Nous facilitons les communications à distance grâce à nos moyens de communication, nous contribuons à assurer le maintien des chaînes d’approvisionnement essentielles, et notre personnel sensibilise les communautés au coronavirus, par le biais des radios locales et des réseaux sociaux, ou encore lors des patrouilles », a détaillé M. Lacroix.

Contre l’ennemi commun qu’est le virus mortel du Covid-19, l’ONU rappelle que la communauté internationale doit être unie et agir de concert.

« Tous les Casques bleus qui sont actuellement déployés méritent notre gratitude et notre soutien ; ces femmes et ces hommes continuent à servir sous le drapeau onusien pour la cause de la paix, dans des conditions rendues encore plus difficiles par le Covid-19 », a rappelé le Secrétaire général adjoint.

« Grâce à eux, les efforts pour la paix ne faiblissent pas, malgré le virus, qu’ils contribuent à combattre ».

Le 23 mars, à New York, M. Guterres avait appelé toutes les parties belligérantes dans le monde à observer un cessez-le-feu global. « Nos missions ont transmis ce message et nous le répétons : il est temps de faire taire les armes », a souligné M. Lacroix.

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