Sur facebook ; Une fois un délai passé, il vous faudra laisser de côté votre smartphone pour de bon ?

Facebook : l’application hérite d’un mode silencieux et ça va faire un bien fou.

Dans sa toute nouvelle version, l’application Facebook vous propose de faire une pause du réseau social.

Facebook vient en effet d’ajouter réel mode silencieux à son logiciel pour Android et iOS.

De quoi permettre aux utilisateurs de décrocher complètement du réseau social en soirée et la nuit, par exemple. Crédit capture : Facebook.

Si vous utilisez l’application Facebook sur votre smartphone, vous avez probablement déjà pesté contre les nombreuses notifications du réseau social qui s’affichent de jour comme de nuit.

S’il reste envisageable de désactiver pour une courte période les notifications, voire de les filtrer, il n’était pas possible jusqu’à présent de programmer des temps de pause.

Bonne nouvelle : la nouvelle version de l’application pour Android et iOS vous permet enfin de définir des plages horaires durant lesquelles Facebook vous laisse tranquille.

Et si vous tentez quand même d’accéder à l’application durant l’une de ces plages horaires, un message d’alerte s’affiche désormais.

Facebook vous aide à mieux gérer le temps passé sur son application Grâce au nouveau mode silencieux de Facebook, vous avez non seulement la possibilité de couper les notifications et d'empêcher l’accès à l’application à heures fixes, mais également de consulter des statistiques très détaillées concernant le temps passé sur le réseau social.

Facebook explique ainsi cette nouvelle fonctionnalité : « Que ce soit pour vous aider à rester en famille et avec vos amis, à mieux dormir ou à gérer la façon dont vous passez votre temps à la maison, nous avons des outils qui peuvent vous aider à trouver le bon équilibre dans la façon dont vous utilisez Facebook.

Nous avons ajouté le mode silencieux, qui coupe la plupart des notifications push, et si vous essayez d’ouvrir Facebook en mode silencieux, une notification vous rappellera que vous avez programmé des horaires afin de limiter votre temps sur l’application. »

Lorsque l’application est entrée en mode silencieux, il est toujours possible de l’utiliser.

Mais un rappel s’affiche à l’écran et une minuterie réglée sur 15 minutes s’enclenche.

Le mode silencieux est d’ores et déjà en cours de diffusion. En revanche, son déploiement total ne devrait pas avoir lieu avant mai sur iOS, et juin sur Android, comme le déclare Facebook.

Alors que 2,6 milliards d"humains sont confinés, le volume de messages échangés sur Facebook a plus que doublé en un mois.

« L’usage, le sens et le rôle des réseaux changent en ce moment », lance la sémiologue et sociologue Laurence Allard.

Fini la course aux likes et la compétition des ego ou comment le coronavirus et le confinement ont affecté nos liens sur les réseaux sociaux ?

Alors que plus de 2,6 milliards d’humains sont confinés, l’usage des réseaux sociaux est exacerbé.

« Dans de nombreux pays fortement affectés par le virus, le volume de messages échangés a plus que doublé en un mois », se félicitent Alex Schultz et Jay Parikh, les deux vices président de Facebook, le plus grand réseau social mondial avec ses 2,5 milliards d’utilisateurs.

En France, plus de 90 % des commentaires sont focalisés sur le Covid-19, selon la société de modération Netino, cité par Les Echos.

Un phénomène inédit puisque même les attentats de 2015 n’avaient monopolisé que 60 à 70 % des conversations.

Les échanges sur WhatsApp et Messenger ont aussi doublé. Twitter a séduit quelque 12 millions de nouveaux internautes en trois mois seulement.

Alors, comment le coronavirus et le confinement ont affecté nos liens sur les réseaux sociaux ?

« L’usage, le sens et le rôle des réseaux changent en ce moment », lance la sémiologue et sociologue Laurence Allard, maîtresse de conférences en Sciences de la Communication IRCAV-Paris 3-Lille 3 et coautrice de « Est-il trop tard pour l’effondrement?»

« On observe toutes sortes d’usages : des discussions autour des traitements, des masques, de l’entraide, des échanges humoristiques, des challenges et des mises en scène de son confinement », poursuit-elle.

« Ce n’est pas le message, l’essentiel »
La situation est inédite. « La planète tout entière vibre aux mêmes sensations d’angoisse, de peur et de morbidité.

Et il y a une sorte d’égalité devant la maladie, note encore la sémiologue.

Le réseau planétaire Facebook permet de se signaler comme faisant partie de cette humanité qui est en train d’être affectée dans son ensemble. »

« Le besoin de communiquer est profondément humain. Ce n’est pas le message, l’essentiel, mais le fait de continuer à avoir une vie sociale.

Avec un ou plusieurs réseaux sociaux, on reconstitue ce qu’on ne peut plus avoir au quotidien.

Le hors-ligne et l’“en ligne” s’entremêlent », observe Valérie Jeanne-Perrier, professeure en Sciences de l’information et de la communication et sociologie des médias au CELSA, coautrice de Le numérique comme écriture (Armand Colin) sous la direction d’Emmanuel Souchier.

Pour certains, vivant seuls ou malades, les réseaux sociaux sont actuellement le seul moyen d’être en contact avec les autres.

« L’entraide fait partie des fonctions positives des réseaux sociaux ».

Les messages de solidarité et d’entraide se multiplient aussi sur les tous les réseaux sociaux.

« C’est quelque chose qu’on avait déjà vu lors des attentats avec le #PortesOuvertes, là, on retrouve cet esprit. L’entraide fait partie des fonctions positives des réseaux sociaux.

Des liens faibles se mettent en place sur les réseaux sociaux entre personnes qui ne se connaissent pas, mais veulent s’entraider », rappelle Valérie Jeanne-Perrier.

Deviendront-ils amis dans la vraie vie pour autant ? L’avenir le dira. « Il s’agit ici de fabriquer un lien d’humanité, de cette commune humanité à laquelle on veut participer, comme une grande chaîne », se réjouit Laurence Allard.

Si les fakes news prolifèrent tout autant sur les réseaux sociaux, voir plus qu’en temps normal, on voit apparaître une nouvelle forme de solidarité, le décryptage collectif intense.

Fini la course aux likes et la compétition des ego, « chaque individu s’adresse aux autres, non pas pour se mettre en valeur, mais pour humblement solliciter un lien ou conforter un lien.

Ce sont des adresses assez authentiques et généreuses que l’on observe en ce moment », souligne Laurence Allard.

« Une introspection, ou plutôt une "extrospection" en ligne »
Face à cette crise sanitaire, l’humanité est aussi en quête de sens. Sur Instagram, Facebook ou Twitter, de « nombreuses personnes s’interrogent sur ce qu’ils font de leur existence.

En s’exposant sur les réseaux sociaux, chacun s’interroge sur ce qui fonde son quotidien. C’est une introspection, ou plutôt une "extrospection" en ligne », constate Valérie Jeanne-Perrier.

« Le moment où l’on a le moins de choses à dire, le vide total, génère un trop-plein d’expressivité », remarque Laurence Allard.

Photographies de salles d’attente vides, de lieux vides ou encore tous ces petits moments ordinaires du quotidien envahissent les réseaux sociaux.

« On met en scène le vide et l’ennui. Cela renvoie à tout un genre cinématographique qu’est le film de chambre », analysé la chercheuse.

Et de poursuivre : « Les jeunes sont les champions de la mise en scène du rien.

Les enfants et les parents cohabitant, il y a peut-être des transferts de mise en scène autour des TikTok, de la chorégraphie, de la danse et de la musique. » « Chacun, avec son prisme, raconte son quotidien.

Le banal est essentiel, c’est un peu La vie, mode d’emploi de Pérec », confirme Valérie Jeanne-Perrier.

« On réinvente une suroccupation temporelle à distance »
« Plutôt que d’être dans le zen ou le repli, on réinvente une suroccupation temporelle à distance.

Un temps exceptionnel dans un espace vide que l’on essaye de réenchanter », souligne Laurence Allard.

Lors de la première semaine de confinement, on a assisté à de nombreux échanges de biens culturels, de liens vers des livres, des films, des émissions ou des podcasts.

« La gratuité et la mise en commun étaient la solution pour surmonter cette épreuve », commente-t-elle.

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