Massacres dans la région de Beni-Rdc ; « Les ADF sont une filiale de l’État islamique, il faut les prendre au sérieux si on veut mettre fin aux tueries » ( Nicaise Kibel’bel )

🔴🇨🇩⏰📹 "Du jamais vu", a conclut un  l'élu du térritoire de Beni en proie des massacres contre civils dépuis 2014. Donc pour qui, "cette nouvelle méthode d'opérer" marque une volonté "d'humiliation de la communauté".

Dépuis plusieurs années déjà l’opinion tant nationale qu’internationale se pose des sérieuses questions sur les séries des tueries en térritoire de Beni à l’Est de la République Démocratique du Congo.

Des analystes et autres observateurs cherchent à comprendre l’origine et les mobiles des criminels, leurs modes opératoires mais également les manœuvres et les objectifs derrière cette entrepris macabre.

Nicaise Kibel’bel, journaliste d’investigation a accepté de nous livrer son analyse sur ce groupe terroriste opérant à Beni qui endeuille ce territoire de la RDC depuis plus d’une décennie.

Journaliste : Monsieur Nicaise Kibel’bel Oka, vous êtes journaliste d’investigation, l’État islamique a revendiqué la dernière attaque contre les casques bleus.

Comment réagissez-vous à cette revendication.

Nicaise Kibel’Bel Oka : Cette revendication ne m’étonne pas puisque nous avons toujours dit et écrit que les ADF sont des jihadistes et que ce qui se passe dans la région de Beni relève du terrorisme islamiste.

Il est donc normal que cette revendication recadre les choses pour les incrédules.

Journaliste : Comment pouvez-vous trouver cela normal alors que des experts des Nations-unies, les médias internationaux ont donné des preuves que ce sont des FARDC qui tuent la population de Beni ?

Nicaise Kibel’Bel Oka : Les gens dont vous parlez se sont mis à raconter des histoires comme à l’époque de la tradition orale c’est-à-dire sans aucune preuve.

Soit ils ne connaissaient pas la nature et l’identité de l’ennemi, soit ils le faisaient par mauvaise foi dans le but de nuire.

Lorsque vous lisez le rapport des experts des Nations-unies, nulle part on vous donne des preuves.

C’est toujours : « notre contact a raconté… ».

Personnellement, j’ai eu à échanger avec le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) et je leur a démontré que les allégations contenues dans leur rapport était fantaisiste.

Ils ne m’ont jamais contredit. Vous parlez des médias ? Y-a-t-il dans cette région médias mieux informé que le journal

Les Coulisses sur ces questions ?

Journaliste : Vous doutez aussi des déclarations de la société civile et de Mbusa Nyamwisi, le leader de la région qui a même cité nommément le général Akili Mundos comme commandant des tueurs ADF et FARDC ?

Nicaise Kibel’Bel Oka : Je ne vous demande pas de me croire de même je vous déconseille de prendre des déclarations de gens comme parole d’évangile.

Nous sommes dans une société de l’écrit selon la formule consacrée : pièce contre pièce.

Donnez-moi des preuves tangibles qui attestent que les FARDC sont des tueurs de la population de Beni.

Vous êtes libres de prendre les déclarations de monsieur Mbusa Nyamwisi comme monnaie comptant mais je vous conseille de lui demander des preuves de ce qu’il a allégué en 2014.

Je peux mettre mon doigt à couper. Monsieur Mbusa Nyamwisi n’a aucune preuve de ses allégations.

Ses pompeuses déclarations me rappellent le fameux massacre des étudiants de l’université de Lubumbashi.

Vous connaissez Jean Nguz Karl-i-Bond, ancien ministre des Affaires étrangères de Mobutu comme Mbusa Nyamwisi sous Joseph Kabila ?

L’histoire se répète dans notre pays. J’ai cru entendre qu’il a mis de l’eau dans son vin.

Il reconnaît enfin que ce ne sont plus les FARDC mais des ADF qui tuent sa population et il aurait même demandé que l’armée ougandaise (UPDF) vienne au secours des FARDC.

D’après les autorités et les survivants, le mode opératoire, avec arme blanche, porte la signature du redoutable groupe armé des ADF.

Journaliste : Vous soutenez aussi que la société civile n’a aucune preuve que ce sont les FARDC qui tuent la population ?

Nicaise Kibel’Bel Oka : Elle n’a aucune preuve. Elle s’était emportée sans trop savoir qu’elle sera rattrapée par le temps.

D'après les experts, les ADF se vengent depuis octobre 2014 sur les civils de l'offensive lancée par l'armée congolaise contre leurs bases dans la forêt et la jungle autour de Beni.

À l'origine, il s’agit de rebelles musulmans ougandais qui se sont installés dans l'est de l'actuelle RD Congo en 1995.

Les ADF "possèdent les caractéristiques à la fois d'un groupe armé et d'une organisation criminelle, et semblent suivre une idéologie islamiste extrême", selon un rapport remis la semaine dernière au Conseil de sécurité des Nations unies.

La rédaction

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