Dans dans la nature ; Les femelles Babouins vivant à forte densité sociale portent leur bébé souvent du côté gauche

Les babouins nous aident à comprendre pourquoi nous portons nos bébés à gauche.

Donc les informations tirés du groupe CNRS INSB le 04 âout révèlent que, la majorité des femelles Babouins portent leur bébé du côté gauche.

Une étude montre que c'est aussi le cas chez les femelles babouins et que leur niveau de stress altérerait, voire inverserait, comme chez les humains, cette asymétrie.

Ce phénomène pourrait être directement lié au traitement des émotions dans le cerveau, qui mobilise l'hémisphère droit à la fois chez les humains et les autres primates. Cette étude est publiée dans la revue Scientific Reports.

La majorité d'entre nous (66 à 72%) porte son enfant plutôt du bras gauche. Les raisons de ce phénomène restent mystérieuses: ni la préférence manuelle, ni la culture, ni la position des battements du cœur ne semblent expliquer cette préférence de portage maternel.

Parmi les autres pistes explorées par les psychologues: la division  du travail entre les deux hémisphères du cerveau dans le traitement des émotions, qui penche en faveur de l'hémisphère droit.

C'est aussi l'hémisphère droit qui reçoit en premier les informations perçues dans le champ  visuel gauche du parent (alors que le champ visuel droit est traité d'abord par l'hémisphère gauche).

Le portage maternel à gauche permet donc d'exposer le visage du bébé dans le champ visuel gauche du parent et favoriser ainsi directement son hémisphère dominant droit dans le traitement des expressions faciales émotionnelles du bébé.

Cette préférence de portage est d'ailleurs altérée par certains états émotionnels de la mère comme le stress ou l'anxiété.

Pour mieux comprendre ce phénomène et son origine, l'étude de nos cousins primates pourrait être riche d'enseignement car ce sont les seules espèces à se servir aussi de leur bras pour porter leur bébé.

Dans cette étude, les scientifiques montrent clairement une préférence de portage maternel à gauche chez un primate non-hominidé, le babouin Papio anubis.

La proportion de femelles portant leur bébé à gauche est quasiment identique à celle trouvée dans l'espèce humaine. Ce phénomène serait donc bien plus ancien que la lignée humaine ou même les hominidés.

Les chercheurs ont observé 44 mères babouins hébergées dans différents groupes sociaux à la Station de Primatologie du CNRS et, pour chaque mère, ils ont relevé les fréquences d'utilisation du bras droit et gauche pour porter le petit ainsi que la densité sociale des groupes observés.

Ils ont aussi montré que cette préférence de portage à gauche était altérée, voire inversée, dans les groupes à forte densité sociale, un indicateur solide du niveau de stress.

L'état émotionnel de la mère soumise à une vigilance et à un stress accrus dans le groupe pourrait accaparer les ressources de l'hémisphère droit au détriment de l'attention émotionnelle envers l'enfant, et affecterait ainsi le portage à gauche, exactement comme dans l'espèce humaine.

Cette observation pourrait confirmer l'hypothèse d'un lien entre le comportement de portage maternel et l'organisation  asymétrique du traitement des émotions dans le cerveau.

Accrochés aux poils ventraux de leur mère dans un premier temps, les jeunes s’installent sur le dos vers 5 semaines.

Plus tard, ils se mettent volontiers à califourchon sur la croupe des adultes.

Régime alimentaire

Omnivore à forte tendance végétarienne, le régime alimentaire des babouins est très varié (feuilles, fruits, graines, bulbes, rhizomes, champignons, insectes, lézards, œufs, oiseaux, poissons, lapins, rongeurs et même de petites antilopes) c’est un primate très opportuniste.

Les populations côtoyant l’homme, (près des hôtels, des lodges et des villes) trouvent une partie de leur alimentation en fouillant les poubelles et les fosses à déchets.

Ils n’hésitent pas à voler leur nourriture en agressant des touristes si besoin.

Les babouins mangent souvent assis en portant les aliments à la bouche avec leurs mains.
Pour leur quête de nourriture, ces primates restent en groupe, légèrement éparpillés.

Malgré des doigts grossiers, les babouins sont très habiles de leurs mains, ce qui leur permet de chercher une partie de la nourriture (insectes et graines) dans des excréments d’herbivores ou de profiter des fouilles faites par les phacochères.

Des cas de cannibalisme ont été observés (jeunes mangés par des mâles).

Pour veiller sur son groupe, le mâle dominant adopte un comportement de surveillance placé en position stratégique, le plus souvent en hauteur (sur une termitière ou une souche par exemple) assis face à sa troupe. Il surveille les alentours, souvent jambes écartées avec le pénis en érection partielle.

Comportement

Les babouins sont des primates diurnes et essentiellement terrestres. Ils sont non territoriaux et vivent en troupes de 10 à plus de 100 individus, couramment 30 à 40.

Les groupes sont multi mâles, multi femelles sauf chez le babouin hamadryas où les troupes sont composées d’un regroupement de petits harems.

L’organisation sociale est très complexe avec une hiérarchie chez les mâles comme chez les femelles.

Les babouins sont actifs toute la journée, mais aux heures chaudes ils préfèrent parfois faire la sieste.
Des interactions avec d’autres membres de la faune africaine sont souvent observées, c’est notamment le cas avec les impalas.

Ces interactions concernent l’alimentation; les babouins font malgré eux tomber des fleurs, des fruits ou des graines depuis un arbre (arbre à saucisses) et les impalas profitent de la nourriture ainsi disponible au sol.

Cette proximité entre les deux espèces renforce leur capacité de vigilance vis à vis de leur prédateur commun qu’est le léopard.

La nuit, pour dormir ils se regroupent perchés dans de grands arbres ou à flancs de falaise pour se mettre hors de portée des prédateurs.

Le babouin se déplace porté par ses 4 membres.

Lorsqu’il court, il galope à la même allure qu’un cheval.

Pour communiquer, les babouins disposent d’un vaste registre vocal; cris aigus, grognements, ainsi que des aboiements qui servent de cris d’alarme entendus par les membres du groupe et par toute la faune environnante.

Ces aboiements sont notamment émis en cas de présence d’un léopard.

Ces singes utilisent également de nombreuses expressions faciales et des postures variées.

Comme chez la plupart des primates, le toilettage (grooming) joue un rôle important dans la communication et le maintien des liens sociaux.

Comme ci-dessous, un mâle cherche à s’attirer les faveurs d’une femelle en oestrus en l’épouillant.

Reproduction

Les femelles arrivent à maturité sexuelle entre 4 et 5 ans, les mâles vers 5 à 7 ans.

En période de chaleur, les femelles affichent un gonflement prononcé de la région ano-génitale (turgescences) variable en taille et en couleur en fonction de l’avancement du cycle d’oestrus.

Ce gonflement est le plus important de tous les singes.

Il n’y a pas de saison particulière de reproduction, même si il y a parfois des pics de naissance.

Après une gestation d’environ 6 mois, la femelle donne naissance à un seul petit d’un poids moyen d’environ 850 g. Le pelage des jeunes est de couleur noire et la face est claire.

Une telle continuité entre l'espèce humaine et une espèce de singe de l'Ancien Monde semble indiquer que ce phénomène pourrait remonter à leur ancêtre commun, il y a 25 à 35 millions d'années.

Interactions avec l’homme
Les interactions entre l’homme et les babouins sont nombreuses.

Ces singes ont tendance à piller les cultures et provoquer des dégâts à la périphérie des villes en fouillant dans les ordures.

Lire: Faune urbaine, gérer les babouins du Cap.

Il arrive même qu’ils s’introduisent dans les maisons ou qu’ils dévalisent les passants, mais ces derniers cas sont rares.

Pour illustrer ce comportement, voir les photos de Cyril Ruoso «Le gang des babouins».

Une interaction fréquente dans les campements de brousse est le saccage de tentes pour y dérober de la nourriture.

Certains babouins ont même compris comment utiliser les fermetures zip des tentes pour y pénétrer.

D’autre groupes de babouins ont choisi de fréquenter les grands parkings et les postes frontières, là où il y a de nombreux poids lourds en attente. Gare au chauffeur qui laissera ses fenêtres ouvertes ou son chargement sans surveillance.

Certains de ces primates poussent la ruse encore plus loin en attaquant des camions qui sont obligés de rouler au pas sur des routes très pentues. Dans ce cas, ils attendent dans des lieux propices et profitent de la faible vitesse des véhicules pour monter dessus et chaparder ce qu’ils peuvent.

De trop nombreux touristes ont la mauvaise habitude de nourrir les babouins en leur jetant de la nourriture pour s’amuser.

Seulement, les babouins ne plaisantent pas avec la nourriture et si personne ne leur en donne, ils viennent se servir par la force si la ruse ne suffit pas. Cette situation engendre des situations dangereuses nécessitant parfois l’abattage des singes.


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La rédaction

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