EN TÉRRITOIRE DE BENI-RDC : LA MONUSCO COMPTE BOOSTER LA CAPACITÉ OPÉRATIONNELLE DES FARDC CONTRE LES REBELLES DES ADF

La MONUSCO compte construire cinq bases militaires modernes pour les Forces armées de la RDC dans la région de Beni, au Nord-Kivu, afin d’augmenter leur capacité opérationnelle dans la traque du groupe armé des Forces démocratique alliées (ADF) .

L’annonce a été faite ce vendredi 23 octobre par le Représentant spécial Adjoint du Secrétaire général de l'ONU en RDC, en Charge des opérations et de la protection.

« Tout fait, [ndlr : la MONUSCO souhaite construire] cinq bases dans cette zone. Nous sommes en discussion avec l’armée congolaise à propos de ça », a dit David Gressly qui venait de visiter une base des FARDC et le pont Semuliki sur la route Mbau-Kamango dans le triangle dit de la mort.

Après avoir survolé cette zone, il s’est dit également impressionné par l’état de cette route réhabilitée par le génie militaire de la MONUSCO.

 «D’abord j’étais impressionné par le fait que cette route a été refaite et c’étaient nos ingénieurs qui l’ont fait, j’ai noté plusieurs positions de l’armée congolaise tout le long pour sécuriser cette route. 

Je crois que ce qui est important entre nous et l’armée congolaise, c’est qu’on continue à trouver les moyens pour protéger les populations qui vivent le long de cette route.

Je crois qu’on doit continuer de donner cet appui, ce renfort des bases modernes pour avoir un bon résultat», a affirmé le Représentant spécial adjoint de l’ONU pour les opérations et la protection en RDC. 

«On sait que les ADF restent une menace importante contre la population. Donc, on doit continuer d’augmenter notre capacite à faire face à cette menace», a poursuivi David Gressly en indiquant que la construction desdites bases doit débuter en janvier et février de l’année 2021.

En résumé, la MONUSCO, en coopération avec les FARDC, a pris toutes les mesures nécessaires afin d'assurer la protection des civils, et à court terme, de réduire au minimum les risques d'aggravation de la situation. Dans le même temps, elle continue de travailler pour la stabilité à long terme dans tous les Kivu.

Depuis les élections présidentielle et législatives de novembre dernier, nous avons observé une recrudescence des activités des groupes armés dans les Kivu, et remarqué, également, l'émergence de nouveaux groupes d'autodéfense. 

En dépit des efforts fournis par le Gouvernement et la MONUSCO, les groupes armés, bien que leur capacité ait été réduite, constituent toujours une menace pour la population civile. 

À ce titre, ils doivent être combattus.

Les opérations en cours dans les Kivu (Amani Kamilifu au Sud-Kivu et Radi Strike au Nord-Kivu) ont été soigneusement planifiées par les FARDC avec l'appui de la MONUSCO.

Dans ce contexte, la MONUSCO a également pris soin de faire valoir sa politique de conditionnalité en matière des droits de l'Homme pour s'assurer que toutes les unités bénéficiant de son soutien n'ont pas été, par le passé, impliquées dans des violations des droits de l'Homme. 

En apportant son appui logistique, la MONUSCO offre aux FARDC des moyens conséquents afin d'éviter que celles-ci ne vivent aux dépens des populations.

La MONUSCO, en coopération avec les FARDC, a établi une procédure rigoureuse de surveillance des opérations visant à assurer que es opérations n'entrainent pas de violations des droits de l'homme et qu'ensemble, elles soient en mesure de défendre toutes les communautés qui seraient prises comme cible ou en représailles par les groupes armés ainsi que celles qui seraient déplacées du fait des opérations en cours. 

De plus, la MONUSCO s'est assurée que les plans opérationnels prévoient l'ouverture éventuelle de corridors permettant d'évacuer les civils si nécessaire.

L'objectif principal de ces opérations est de faciliter la reddition des membres des groupes armés et de leur famille et de réduire à un minimum leur capacité de nuisance afin de, graduellement, rétablir la stabilité et l'autorité de l'Etat dans les provinces concernées.

Alors que les Forces armées de la RDC sont actuellement engagées sur plusieurs fronts dans des opérations complexes et périlleuses, la MONUSCO a intensifié son soutien logistique aux militaires congolais, notamment en matière d’évacuations médicales des soldats blessés, ainsi que les vols de reconnaissance pour notamment permettre aux FARDC de localiser les combattants armés.

La MONUSCO tient à son mandat de protection des civils. C’est ainsi qu’elle estime qu’une opération conjointe avec les FARDC doit être planifiée, en amont, afin de protéger au maximum les populations civiles.

« Selon la résolution [du Conseil de sécurité des Nations Unies], les opérations conjointes doivent être préparées, avec une planification conjointe. Si je n'ai pas préparé l'opération, je ne vais pas y aller à l'aveuglette. Je ne sais pas ce qui va se passer. 

Après, je ne peux pas protéger les civils, et je vais être responsable de ça », a-t-elle expliqué.

Pour la cheffe de la MONUSCO, il s’agit d’éviter d’avoir « plus de civils tués que des [membres] des groupes armés tués ».

« La guerre, elle n'est pas facile à mener. Il faut savoir où on va, qu'est-ce qu'on veut, etc. Donc, pour le moment, on suit l'opération que les autorités ont décidé d'engager contre ce groupe armé [ADF]. Nous n'avons pas d'objection à ça et nous apportons aussi l'appui pour protéger les populations et renforcer les capacités des FARDC », a-t-elle ajouté.


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