Primaire avant, les élections générale Américaines entre les deux candidats démocrate et républicain : Des millions d'Américains sont appelés aux urnes mardi dans cinq États de la côte est des États-Unis. Publicité Hillary Clintonveut prendre le large, Donald Trumpendiguer la contre-offensive de ses rivaux. À un mois et demi de la fin des primaires présidentielles, des millions d'Américains sont appelés aux urnes ce mardi dans cinq États de la côte est des États-Unis: Maryland, Delaware, Pennsylvanie, Connecticut et Rhode Island. Ni la favorite démocrate, ni le milliardaire républicain ne pourront mathématiquement atteindre dès mardi la majorité requise de délégués pour l'investiture de leur parti. Le grand nombre de délégués en jeu devrait toutefois les rapprocher de leur but, surtout Hillary Clinton qui a déjà une avance quasi-insurmontable sur son rival, le sénateur Bernie Sanders. Les sondages annoncent des victoires faciles de Donald Trump, renforcé par son triomphe à New York la semaine dernière.

Hillary Clinton et Donald Trump ont largement remporté les primaires démocrate et républicaine qui avaient lieu mardi dans l'État de New York.
● Comment juger la victoire des deux favoris à New York?
Le triomphe de Donald Trump et de Hillary Clintonmardi aux primaires de New York a surpris tous les observateurs. Le premier remporte 60,5 % des suffrages et 88 des 95 voix de délégués disponibles. Héraut des classes sociales blanches et défavorisées, il attire aussi 57 % du vote féminin, malgré les accusations répétées de misogynie. Hillary Clinton, chez les démocrates, s'est imposée par 57,9 % des voix contre 42,1 % pour Bernie Sanders. 65 % des électeurs démocrates disent qu'ils la soutiendront en novembre. Quasi assurée de décrocher l'investiture en juillet à Philadelphie, elle devrait basculer rapidement dans un discours fédérateur, et appeler Sanders à jeter l'éponge, ne serait-ce que pour faire cesser des attaques potentiellement dommageables ... Dans tous les cas, il voit un paysage politique sinistré.
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Lauric Henneton a obtenu en 2006 un doctorat de civilisation anglo-américaine. Il est maître de conférences à l'Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, au sein de l'Institut d'Etudes culturelles. Son dernier livre Histoire religieuse des Etats-Uni sa été publié en 2012 chez Flammarion.
Politiquement, les Etats-Unis sont un champ de ruines. La campagne des primaires s'éternise, dans les deux camps, et la lassitude s'installe. Une lassitude qui le dispute à la désillusion, voire à l'épuisement. En effet il apparaît de plus en plus clairement que les électeurs ne veulent d'aucun des candidats encore en lice. Un sondage pour NBC et le Wall Street Journal a récemment montré qu'environ un Américain sur six ne se voit pas voter pour Hillary Clintonou Ted Cruzet près d'un sur sept ne se voit pas voter pour Donald Trump. Bernie Sanderss'en sort un peu moins mal: seuls 48% des sondés ne se voient pas voter pour lui (contre 49%).
Une telle indécision est rare, notamment quand elle concerne les deux camps en même temps.
Une telle indécision est rare, notamment quand elle concerne les deux camps en même temps. Elle est dommageable pour plusieurs raisons. Chez les démocrates, Hillary Clinton est très bien placée dans les deux plus grands États, la Pennsylvanie et le Maryland, qui compte une importante minorité noire, politiquement plus favorable à l'ex-secrétaire d'État.
Bernie Sanders, après une campagne qu'il avait commencé avec une notoriété quasi-nulle, a engrangé une série de victoires en mars et avril. Son message anti-système, anti-Wall Street et très à gauche a séduit la jeunesse démocrate et soumis Hillary Clinton à un examen plus rigoureux qu'elle ne l'imaginait il y a un an en lançant sa candidature. Mais le gros de l'électorat démocrate et la grande majorité des Noirs et Hispaniques se sont rangés derrière celle qui pourrait devenir la première femme présidente des États-Unis. Elle a 1452 délégués contre 1199, sans compter environ 500 «super délégués» (élus et responsables du parti) qui lui sont favorables, selon CNN. La majorité requise est de 2383. Son défi consiste désormais à rassembler le camp démocrate, comme Barack Obama avait dû le faire à l'issue des éprouvantes primaires de 2008.
Front anti-Trump
Pour Donald Trump, l'important n'est pas seulement de gagner les primaires restantes, mais de gagner avec un très fort pourcentage. Il a besoin de rafler 58% des délégués encore en jeu pour ravir l'investiture de façon incontestable. Il a en effet aujourd'hui 846 délégués et doit atteindre la majorité absolue de 1237.
Toute la stratégie des deux autres candidats est de l'arrêter avant cette barre fatidique, afin de provoquer un événement jamais vu depuis 40 ans: une convention d'investiture «ouverte» ou «disputée», lors de laquelle les délégués devront voter, autant de fois que nécessaire, afin de dégager une majorité absolue. La convention républicaine aura lieu à Cleveland en juillet.
Désireux de ne plus diviser les voix des républicains opposés à Donald Trump, Ted Cruzet John Kasichont ainsi révélé dimanche un pacte de non agressiondans trois États qui voteront plus tard, dont l'Indiana (3 mai) où John Kasich ne fera pas campagne afin de doper les chances de Ted Cruz. L'annonce de cette alliance a fait rugir le camp Trump, qui dénonce une collusion. «En affaires ou en bourse, si vous êtes pris pour des faits de collusion, vous finissez en prison, mais pas en politique, parce que le système est truqué», a lancé Donald Trump lors d'un meeting à Warwick, dans le Rhode Island. «Ça nous montre qu'ils sont faibles et pathétiques».
Les républicains justifient leur partenariat en disant aux conservateurs qu'une investiture de Donald Trump garantirait l'élection en novembre de Hillary Clinton à la présidence - l'investiture démocrate de celle-ci ne faisant à leurs yeux aucun doute. «Si Donald Trump est notre candidat, Hillary Clinton gagnera», a affirmé Ted Cruz lundi.

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