RDC : la CPI va-t-elle enquêter sur les massacres de Beni ? Le Front citoyen demande justice. Le 1er juin 2016 à La Haye, aux Pays-Bas, ce collectif congolais de partis d’opposition et d’associations a rencontré Fatou Bensouda, procureure de la Cour pénale internationale (CPI).« La situation des droits de l’homme est tout simplement alarmante en République démocratique du Congo[RDC]. Un cas comme celui du massacre de nos frères de Beni devrait – doit – absolument permettrel’ouverture d’une enquête. Y compris les autres dossiers », souligne Floribert Anzuluni, coordonateur du Front citoyen et de la plateforme Filimbi (« sifflet » en swahili), qui a pris part à l’entretien.

Procureur de la CPI et Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme : Une enquête internationale sur les massacres de Beni et de Lubero (RD Congo) « Nous suivons de très près la situation »
La RDC a ratifié en 2002 le statut de Rome, fondateur de la CPI. En juin 2004, à la demande de Kinshasa, la Cour a débuté des enquêtessur l’Ituri, une région au nord du Nord-Kivu alors en proie à de graves troubles. Depuis, quelques seigneurs de guerre ont été condamnés et, actuellement, plusieurs affaires sont en cours d’examen.« Nous (…) suivons de très près la situation, et particulièrement les allégations de‎ crimes qui auraient été commis dans la région de Beni et Lubero », explique le bureau de la procureure, qui précise avoir« reçu des informations concernant ces événements qui sont analysées de façon impartiale et indépendante ». Pourquoi c'est important
La population dans l'Est de la République Démocratique du Congo et en particulier dans les territoires de Beni et de Lubero, est la cible d’une campagne de massacres.
Depuis octobre 2014, des hommes, des femmes, des enfants et des vieillards sont tués en masse, de façon particulièrement cruelle, à coups de machette, de hache, de couteau, de douille de houe, de marteau. La gravité des crimes et leur répétition trahissent l’intention génocidaire de leurs auteurs.
Le gouvernement congolais attribue ces massacres aux rebelles islamistes ougandais, les ADF, mais plusieurs sources mettent cette version en doute.
Vous pouvez contribuer à mettre fin à ces massacres en exigeant l’ouverture d’une enquête internationale devant permettre d’identifier leurs auteurs, ainsi que leurs commanditaires et leurs complices, afin qu’ils soient arrêtés et traduits en justice.
Vous pouvez aider les victimes, les survivants et leurs familles à ne pas être oubliées et entretenir l’espoir qu’ils puissent un jour obtenir JUSTICE ET REPARATION, en signant cette pétition.
Elle sera dûment adressée :
*.Au Procureur de laCour Pénale Internationale(La Haye / Pays Bas),
*.Au Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme(Genève / Suisse),
*.Aux partenaires internationaux de la RDC
*.Aux autorités congolaises et aux leaders politiques. L'organisation américaine de défense de droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a appelé mardi la Cour pénale internationaleà se pencher sur les récents massacres commis dans la région de Beni, dans l'est de la République démocratique du Congo.
"La procureure de la CPI devrait réunir des informations et examiner [ces crimes] en vue de déterminer si une enquête de la CPI [...] est justifiée", écrit HRW dans un communiqué.
"La CPI a compétence sur les crimes internationaux graves commis en RDC", rappelle l'organisation.
Siégeant à La Haye, la CPI est une juridiction internationale permanente chargée de juger les personnes accusées de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre.
Elle a déjà condamné deux Congolais de RDC et juge ou instruit actuellement plusieurs autres affaires impliquant certains de leurs compatriotes.
Depuis début octobre, plus de 260 civils, hommes, femmes et enfants, ont été tués, essentiellement à l'arme blanche, dans la ville et le territoire de Beni, dans le Nord de la province du Nord-Kivu.
Pour la Mission des Nations unies au Congo (Monusco), l'armée congolaise et plusieurs diplomates ou experts, ces tueries, jamais revendiquées, sont l'oeuvre des rebelles ougandais musulmans des Forces démocratiques alliées (ADF), qu'ils agissent pour leur propre compte ou celui d'autres commanditaires aux motivations inconnues.
Opposés au président ougandais Yoweri Museveni, ces rebelles sont présents dans l'est de la RDC depuis 1995, et leurs effectifs tourneraient autour de 400 combattants. Quelles sont les chances que la CPI enquête sur Beni ou les autres affaires mises en avant par le Front citoyen ? La CPI travaille en étroite collaboration avec les autorités judiciaires congolaises, mais elle ne peut s’y substituerque si celles-ci font montre d’incompétence, d’incapacité ou de mauvaise volonté pour jugerun dossier. C’est ce que l’on appelle la« complémentarité »entre la Cour pénale internationale et les institutions nationales. En vertu de ce principe, conclut le bureau,« la procureure n’hésitera pas à prendreles actions nécessaires le cas échéant, au vu des critères du statut de Rome et des éléments disponibles ». Beni.
Dépuis octobre 2014, quelques 1000 personnes ont été assassinées, dans ce territoire de la province du Nord-Kivu (est). Selon des rapports de l’ONU ou d’ONG, la rébellion musulmane ougandaise des Forces démocratiques alliées (ADF) reste l’auteur principal des meurtres, mais d’autres groupes sont cités, de même que des éléments de l’ armée. Il y a près d’un an, une pétition sur Internet avait été lancée pour demanderà la CPI et à l’ONU une« enquête internationale »sur les tueries, qui endeuillent aussi le territoire voisin de Lubero, et que ni l’ armée ni la Mission de l’ONU (Monusco) ne parviennent à stopper.

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