Yémen: Washington réduit ses conseillers auprès de la coalition arabe qui continuent avec une serie des bombardements dans ce pay arabe. !

Après une vague de raids aériens, la coalition arabe a envoyé des troupes au sol qui ont aidé les forces du président Hadi à reprendre plusieurs régions du sud du Yémen.
La coalition assure utiliser des bombes de précision, fournies notamment par les Etats-Unis, pour éviter les pertes civiles.
Mais elle continue d'être accusée de "bombardements sans distinction" par des organisations comme Médecins sans frontière (MSF) qui a décidé jeudi d'évacuer son personnel de six hôpitaux du nord du Yémen après un raid ayant fait 19 morts et 24 blessés dans l'un de ces établissements.
- Plus de morts civils -
La coalition a ouvert une enquête "indépendante" après le raid, qui avait provoqué une vive indignation internationale.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon avait déclaré que "toute attaque contre les hôpitaux, le personnel médical ou des civils (...) est une grave violation du droit humanitaire international".
Les raids de la coalition se sont intensifiés depuis le 9 août dernier après l'échec de négociations de paix qui se déroulaient depuis trois mois au Koweït sous l'égide de l'ONU.
En réponse, les rebelles ont multiplié les tirs de roquettes sur les zones frontalières saoudiennes, tuant un Saoudien samedi dans la ville de Najrane et blessant six résidents étrangers. Sept autres civils avaient péri de la même manière mardi.
Mardi, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a actualisé le bilan des victimes du conflit yéménite entre le 19 mars 2015 et le 15 juillet 2016, qui s'établit à 6.571 morts et 32.856 blessés, dont de nombreux civils.
Quelque 80% de la population a besoin d'une assistance humanitaire, selon l'ONU, et l'infrastructure de ce pays déjà très pauvre a été ravagée par la guerre.
Les ambassadeurs de 18 pays, dont les puissances occidentales, qui suivent les négociations de paix ont appelé, dans un communiqué publié samedi, les belligérants à cesser les combats, tout en dénonçant l'"initiative unilatérale" des Houthis et de leurs alliés de former un conseil pour gouverner le Yémen.

Les Etats-Unis ont réduit le nombre de leurs conseillers militaires auprès de la coalition arabe intervenant au Yémen, tout en affirmant que cette décision n'était pas liée au nombre élevé de victimes civiles des bombardements dans ce pays en guerre.
Le lieutenant Ian McConnaughey, porte-parole de la 5e flotte américaine basée à Bahreïn, a indiqué samedi à l'AFP que cette réduction, intervenue en juin, s'expliquait par une baisse de la demande d'assistance" des Saoudiens, qui commandent la coalition militaire arabe.
Accusant l'Iran de chercher à la déstabiliser via les rebelles Houthis du Yémen, Ryad avait monté en mars 2015 une coalition militaire arabe pour soutenir le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, chassé de Sanaa quelques mois plus tôt.
L'Arabie saoudite fait face à des critiques répétées de la part des défenseurs des droits de l'Homme en raison du nombre élevé de civils tués dans les raids aériens au Yémen.
La réduction du nombre de conseillers américains auprès de la coalition arabe intervient avant une visite en Arabie saoudite, les 24 et 25 août, du secrétaire d'Etat américain John Kerry, qui devrait être dominée par le Yémen.
L'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a appelé M. Kerry à soulever avec les responsables saoudiens la question des raids aériens qui "tuent tant de civils".
Un porte-parole du Pentagone a répété, dans une déclaration faite samedi à l'AFP, que les Etats-Unis ont toujours souligné dans les discussions avec les Saoudiens "le besoin de minimiser les pertes civiles" et l'"importance de l'arrêt des hostilités et de la relance les négociations pour une solution globale du conflit".
Il a affirmé que l'assistance apportée à la coalition était "modeste" et n'était pas un "chèque en blanc" donné aux Saoudiens.
Plus encore, aucun des conseillers américains n'a "approuvé de manière directe ou implicite le choix des cibles" de l'aviation de la coalition, a assuré le porte-parole.
La coalition a été accusée ces derniers jours d'avoir visé une école et un hôpital dans des zones rebelles.
- Une poignée de conseillers -
Les Etats-Unis gardent "cinq" conseillers contre 45 auparavant, selon le lieutenant McConnaughey. Il a ajouté que l'US Navy fournissait notamment aux Saoudiens des "images leur permettant de mieux évaluer la situation sur le terrain".

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