En RDC, la population congolaise comémorent ce mardi 17 janvier 2017, le 56 ans dela mort del'ancien tout premier ministre Patrice Emery Lumumba, jour pour jour, l’artisan principal de l’indépendance du Congo, acquise un an auparavant, était tué le 17 janvier 1961, dans des conditions mystérieuses dans le Katanga, au Sud-Est dela Rdcongo. Aujourd’hui, Patrice Emery Lumumba est considéré comme le premier héros national du pays et comme une icône du mouvement panafricaniste. Voici l’un des derniers entretiens accordé par l’éphémère Premier Ministre du Congo aux médias. La RDC commémore les 56 ans de l’assassinat de Patrice Emery Lumumba, le tout premier ministre del'actuel République Démocratique du Congo, après son accession dernièrement, àl'indépendance dela Belgique vers le 30 juin 1960 :

Patrice Emery Lumumba, et Mze Laurent Désiré Kabila sont, considéré, par les congolais, comme les héros nationaux ; premier ministre congolais et l’un des pères de l’indépendance, Patrice Emery Lumumba est considéré comme un héros national. 56 ans, après son assassinat, des activités sont organisées en sa mémoire à travers le pays. À Kinshasa, une cérémonie a été organisée où est érigé un monument en sa mémoire. L’histoire dira un jour son mot, mais ce ne sera pas l’histoire qu’on enseignera à Bruxelles, Washington, Paris ou aux Nations Unies, mais celle qu’on enseignera dans les pays affranchis du colonialisme et de ses fantoches. L’Afrique écrira sa propre histoire et elle sera au nord et au sud du Sahara une histoire de gloire et de dignité. Ne me pleure pas, ma compagne. Moi je sais que mon pays, qui souffre tant, saura défendre son indépendance et sa liberté.
Vive le Congo ! Vive l’Afrique !
Patrice Lumumba.
Par Christophe Boisbouvier / RFI
Vendredi 14 décembre 2012
Va-t-on vers un procès des assassins de Patrice Lumumba ? La justice belge se dit compétente pour enquêter sur la mort du père de l’indépendance du Congo Kinshasa. C’était il y a plus de 50 ans, le 17 janvier 1961. Mais qui peut encore être jugé ? En l’an 2000, le sociologue belge Ludo de Witte a publié chez Karthala L’assassinat de Lumumba.
Vous écrivez : « La nuit est froide. Ce 17 janvier 1961 au Katanga, un commissaire de police belge prend Lumumba par le bras et le mène jusque devant un grand arbre. Un peloton d’exécution fort de quatre hommes se tient en attente, alors qu’une vingtaine de soldats, de policiers, d’officiers belges et de ministres katangais regardent en silence. Un capitaine belge donne l’ordre de tirer, et une salve énorme fauche Lumumba ». Ce sont donc des Belges qui ont tué Lumumba ?
De facto, dans l’administration, dans l’armée, dans l’économie katangaise, c’était tous des Belges qui commandaient. Et donc, formellement, il y avait un président, Moïse Tshombe. Et de facto, le commandant en chef de l’armée katangaise était un officier belge, qui pour cela, était formellement mandaté par le gouvernement belge. Et donc, ce sont ces officiers qui commandaient des soldats katangais, qui ont, plusieurs heures, frappé, torturé Lumumba et deux autres dirigeants nationalistes du Congo, et finalement, ils l’ont exécutés.
Et ce sont aussi des Belges qui ont fait disparaître son corps ?
Oui, exact. Il y a deux frères, les deux frères Soete, dont le plus important était un commissaire de police. Vous voyez, ils ont détruit les corps, ils les ont coupés en morceaux et les ont fait disparaître dans un fut rempli d’acide sulfurique.
Alors six mois avant sa mort, le 30 juin 1960, jour de l’indépendance, Patrice Lumumba est Premier ministre. Mais dès le mois de septembre, le chef d’état-major, Joseph Désiré Mobutu prend le pouvoir à Kinshasa et fait arrêter Lumumba. Quand Mobutu décide d’envoyer Lumumba au Katanga, est-ce qu’il sait qu’il l’envoie à la boucherie ?
On le savait très bien, parce que le contexte dans lequel on a pris la décision était un contexte de panique généralisée. Lumumba était enfermé dans une cellule dans la capitale. Mais les partisans de Lumumba étaient en train de reconquérir le pays, les armes à la main, à partir de l’est du Congo. Et même dans la garnison où on avait mis en prison Lumumba, il y avait une mutinerie qui avait éclaté. Et donc, on craignait la libération de Lumumba et son retour au pouvoir à n’importe quel moment.
Les Belges, les Américains et Mobutu étaient très bien, en complice pour une mission d'assassiné Patrice Lumumba ce jour là. Mais ce que nous voulions pour notre pays, son droit à une vie honorable, à une dignité sans tache, à une indépendance sans restrictions, le colonialisme belge et ses alliés occidentaux – qui ont trouvé des soutiens directs et indirects, délibérés et non délibérés, parmi certains hauts fonctionnaires des Nations-Unies, cet organisme en qui nous avons placé toute notre confiance lorsque nous avons fait appel à son assistance – ne l’ont jamais voulu.
Ils ont corrompu certains de nos compatriotes, ils ont contribué à déformer la vérité et à souiller notre indépendance. Que pourrai je dire d’autre ? Que mort, vivant, libre ou en prison sur ordre des colonialistes, ce n’est pas ma personne qui compte. C’est le Congo, c’est notre pauvre peuple dont on a transformé l’indépendance en une cage d’où l’on nous regarde du dehors, tantôt avec cette compassion bénévole tantôt avec joie et plaisir. Mais ma foi restera inébranlable. Je sais et je sens au fond de moi même que tôt ou tard mon peuple se débarrassera de tous ses ennemis intérieurs et extérieurs, qu’il se lèvera comme un seul homme pour dire non au capitalisme dégradant et honteux et pour reprendre sa dignité sous un soleil pur.
Nous ne sommes pas seuls. L’Afrique, l’Asie et les peuples libres et libérés de tous les coins du monde se trouveront toujours aux côtés de millions de congolais qui n’abandonneront jamais.

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