Les Smartphones transforment la culture dela jeunesse africaine

Selon notre observation mené en Afrique subsaharienne entre 2023 et 2024, les téléphones portables classiques cèdent progressivement la place aux smartphones bon marché ayant accès à Internet. 


Les téléphones portables Androïd sont essentiels ».


C'est à dire, les jeunes les utilisent pour tout : communiquer, écouter la radio, transférer de l’argent, faire des achats, réseauter, etc. – sans qu’il n’y ait plus de fossé entre la ville et la campagne, les riches et les pauvres. 


Les mobiles chinois bon marché sont d’un prix abordable, dans les 50 dollars pour certains. 


L’Afrique est connue pour imposer de lourdes taxes aux utilisateurs et opérateurs de téléphonie mobile, mais, sachant que le prix des appareils freine le développement, des pays comme le Kenya ont supprimé leur taxe générale de 16 % en 2009, ce qui s’est traduit par une augmentation des ventes de plus de 200 %, rapporte la Global Mobile Tax Review.


Le taux de pénétration des téléphones mobiles en Afrique a rapidement augmenté au cours des 12 dernières années, passant de 1 % en 2000 à 54 % en 2012, d’après un rapport de la société Deloitte. 


Les jeunes constituent le plus grand groupe d’utilisateurs de téléphones portables et d’applications, écrit Simthandile Mgushelo dans son blog Voices of the World. 


Dans son pays, l’Afrique du Sud, 72 % des 15 à 24 ans possèdent un téléphone portable, selon l’UNICEF.


« Appelle-moi »


[[{"type":"media","view_mode":"media_original","fid":"1662","attributes":{"alt":"","class":"media-image","height":"350","typeof":"foaf:Image","width":"550"}}]]Deux adolescents se servent d’un mobile au Cap (Afrique du Sud).


En Afrique, 60 % des chômeurs sont des jeunes, d’après l’Organisation internationale du Travail. 


Or, les abonnés dépensent en moyenne entre 5 et 8 dollars par mois en facture de téléphonie mobile en Afrique subsaharienne, région où, selon la Banque mondiale, la majorité de la population vit avec moins de 2 dollars par jour. 


Les utilisateurs rechargent leur téléphone au prix d’immenses sacrifices, se privant même parfois de manger. Mais ils économisent de l’argent autrement.


La Praekelt Foundation, qui se sert des technologies mobiles pour combattre la pauvreté, a observé que 95 % des jeunes Sud-Africains optent pour des cartes prépayées ou pour la facturation à l’usage, les 5 % restants souscrivant des contrats de longue durée. 


Près de 30 millions de SMS (textos) « Call me », un service gratuit destiné aux utilisateurs à faible revenu pour demander au destinataire de rappeler, sont envoyés tous les jours. 


Ce service est né de l’habitude d’appeler et de raccrocher après deux ou trois sonneries pour ne pas être facturé tout en informant ainsi le destinataire que l’on souhaite être rappelé. 


Les utilisateurs achètent également plusieurs cartes SIM pour pouvoir changer d’opérateurs et réduire les frais de connexion.


Les prix des services Internet diminuent et la vitesse augmente, écrit J. M. Ledgard dans le magazine Intelligent Life, grâce aux câbles sous-marins de fibre optique longeant la côte de l’Afrique de l’Est et reliant notamment l’Afrique du Sud, le Mozambique, RDC, Madagascar, la Tanzanie, le Kenya, la Somalie, Djibouti, le Soudan et les Comores.


 D’autres câbles existent le long de la côte ouest du continent.


C’est ainsi que James Akida, un Tanzanien de 21 ans, peut utiliser son téléphone pour discuter avec son meilleur ami qui a récemment emménagé dans le Bronx, à New York.


 James passe beaucoup de temps sur Facebook et WhatsApp. 


Il utilise une version sans images et ne paie aucun frais de transmission de données, ce qui est important pour ceux qui, comme lui, ont un budget serré et utilisent un service prépayé. 


Facebook partage les coûts avec les opérateurs de réseau et les fabricants de téléphones. Google fournit quant à lui un accès gratuit à Internet et supprime les obstacles linguistiques en devenant multilingue. 


Texter ou parler


Peu importe si James se trouve sur un autre continent. Les conversations en face à face sont remplacées par des SMS. 


Les SMS ont pris le pas sur les appels.


Même lorsque les jeunes se trouvent au même endroit, comme l’a expliqué à Afrique Renouveau Naomi Kaneza, étudiante rwandaise de 19 ans, ils s’écrivent par SMS en cachette. 


« Nous disons souvent ainsi ce que nous ne voulons pas dire à haute voix. » Il y a quelques années, la plupart des gens jugeaient ce comportement impoli. 


Il est aujourd’hui si fréquent qu’il est toléré.


Même lors de rassemblements comme les mariages, les obsèques et les cérémonies religieuses, il n’est pas rare de voir des adolescents et de jeunes adultes penchés sur un petit écran, pouce et index prêts à pianoter sur le minuscule clavier pour envoyer un SMS.


La pratique est bien ancrée dans la culture.


Le marché africain du mobile, alimenté par les jeunes, représente pour les investisseurs un énorme potentiel. 


En 2011, Facebook comptait 38 millions d’utilisateurs en Afrique, ce qui a attiré l’attention de géants comme Google et Microsoft. 


En février, Microsoft a lancé YouthSpark avec pour objectif de mettre en ligne un million de petites et moyennes entreprises africaines par l’intermédiaire des jeunes.


Style de vie mobile


Teresa Clarke, directrice du site Web d’information Africa.com, a expliqué au magazine Black Enterprise que pour bon nombre d’Africains « le téléphone portable est à la fois leur ligne principale, leur portefeuille et leur boîte aux lettres électronique. 


Tecno, Infinix et Itel, le trio gagnant, détrônant Samsung


Selon Makers Africa, ces trois marques du même groupe ravissent la vedette aux autres en Afrique. 


Elles sont des produits du groupe chinois Transsion et sont leaders des Smartphones en Afrique.


Créée en 2006, la société Transsion s’est orientée très tôt vers le marché africain.


Elle fabrique des Smartphones en Chine pour les vendre en Afrique sous trois marques différentes, à savoir : Tecno, Infinix et Itel. 

Commentaires