La lionne pratique la chasse à l’affût

Ici, une lionne a repéré un phacochère. Quelques minutes après, elle se met au-dessus du terrier, pour attaquer ce dernier, pendant plusieurs minutes.



Selon les autorités dela faune ougandais, un phacochère, même petit, représente une source inestimable de nourriture pour les lionnes et leurs petits... Si les phacochères juvéniles sont des proies faciles, les adultes sont de redoutables défenseurs. 



Ils peuvent tenir aux lionnes et n'hésitent pas à charger s'ils se sentent ou sentent leurs petits menacés.



Certains estiment que les mâles se montrant régulièrement agressifs envers les petits, les femelles peuvent mieux, à plusieurs, défendre ces derniers contre eux, mais aussi contre les femelles d’autres groupes. Mais cette explication du regroupement des femelles ne fait pas l’unanimité chez les scientifiques.


Dans la nature, un mâle adulte peut consommer 40 kg de viande en un seul repas (30 kg pour une femelle), ce qui lui permet alors de se reposer pendant une semaine ensuite.


Le lion peut aussi adopter cette technique, mais ce sera moins fréquent. 


Comment chassent les lions ?


Selon notre équipe de recherche dans la partie ouest de l'Ouganda, les lions et lionnes utilisent chacun leurs techniques de chasse, selon le terrain, leurs préférences et les proies (qui vont se défendre différemment).


Selon la même source, la chasse se déroule surtout à l'aube ou au crépuscule, lorsqu’il ne fait pas encore trop chaud et encore un peu obscur. 


Il s’agit de se cacher dans de hautes herbes et d’attendre qu'un animal broute, de préférence à l’écart de son troupeau. 


Le félin approche discrètement jusqu'à 30 mètres environ, dans la direction opposée au vent de façon à ce que ses odeurs corporelles ne parviennent pas jusqu’à sa proie. 


Lorsque des lionnes collaborent, elles entourent la proie pour éliminer toute possibilité de fuite. 


Le félin solitaire ou l’un des membres du groupe de lionnes se jette rapidement sur la proie lorsque le moment lui semble favorable. 


L’animal pèse de toute sa masse pour la projeter à terre. Il la saisit à la gorge pour sectionner trachée et œsophage afin que la proie meure rapidement. 


La lionne privilége le maintien du museau de la proie pour l’étouffer


Parfois la proie est seulement blessée, paralysée parce qu’un de ses membres a été cassé, mais encore vivante. 


Si la proie parvient à fuir, une brève poursuite s’ensuit. L’animal peut sortir victorieux du piège. Le taux de réussite de l’entreprise varie, selon la proie, entre 14 % et 47 %.


Chaque groupe est associé à un territoire, défendu contre des lions étrangers, perçus comme des intrus. 


Mais les territoires peuvent se chevaucher et dans ces zones, la présence de lions d’autres groupes est tolérée. Et des groupes peuvent collaborer ponctuellement pour chasser si nécessaire. 


La superficie d'un territoire varie en fonction de l'abondance des proies. Si elles sont nombreuses, 20 km2 peuvent suffire. Cette zone est délimitée par des jets d’urine et les défécations des mâles indique notre source à partir de l'Ouganda.


Que chassent les lions ?


Les proies des lions sont variées, en fonction des espèces animales qu’ils côtoient. 


De par le monde, les lions consomment ainsi des rongeurs, des oiseaux, des singes, de jeunes crocodiles, des serpents, des buffles, des hippopotames, mais surtout des animaux à sabots comme les gnous, les zèbres et les antilopes. 


Les lions peuvent attaquer un éléphant ou une girafe, seulement si l'individu est jeune ou malade. Ils peuvent également consommer des charognes. 


Dans certaines régions, des lions se spécialisent pour un type de proie précis.


Lorsqu’ils sont nourris en captivité, ce sont aux environs de 7 kg de viande qui sont donnés chaque jour à un mâle adulte, plutôt 5 kg à une femelle. 


Les soigneurs observent néanmoins une période de disette pour rendre la vie des animaux moins monotone. 


Les lions sont des prédateurs féroces qui traquent souvent leurs proies avant de les attaquer.


Leurs attaques provoquent la panique et la dispersion des proies, ce qui permet aux lions d'isoler et d'attaquer un individu plus faible ou plus lent.


En chassant ensemble, les lions sont capables d'épuiser et de tuer leurs proies.


Ils peuvent aussi être opportunistes et se nourrir des butins de chasse d'autres prédateurs comme les guépards ou les hyènes.


La puissance d’un lion


L’aspect peluche du lion fait parfois oublier la puissance de cet animal. Tous les lions n’ont pas les mêmes mensurations car elles varient en fonction de l’environnement dans lequel l’animal évolue. 


Les lions d’Asie sont plus légers que les lions d’Afrique : les premiers pèsent entre 145 et 180 kg quand les seconds peuvent dépasser les 225 kg. Par ailleurs, il faut distinguer le mâle de la femelle.


Les femelles adultes ont une corpulence de 20 à 50 % moins importante que celle d'un mâle. Ainsi, leur poids varie de 83 à 168 kg. La hauteur au garrot d’un mâle est de 1,23 m quand celle de la femelle n’est que de 1,07 m.


Leurs pattes sont puissantes, de même que leurs mâchoires. 


Les lionnes sont plus rapides que les mâles et peuvent dépasser les 60 km/h sur une courte distance. Un lion est aussi capable de faire des bonds de plus de 3 mètres de hauteur et de 10 mètres de longueur selon enquête de notre équipe de rédaction qui date de 2021 à 2023.


Notons ici que si l’on a coutume d’identifier un mâle à sa crinière (elle apparaît vers l'âge de trois ans), il arrive qu’un lion en soit dépourvu et, à l’opposé, qu’une lionne en développe une (plus rare). 


La masse de poils que la crinière forme sur la tête de l’animal varie car elle peut être plus ou moins longue et plus ou moins couvrante. 


Son rôle serait multiple : faire apparaître l’individu qui la porte plus imposant, pour intimider un ennemi ou séduire une femelle, mais aussi peut-être protéger la tête des coups de griffes et tenir chaud, puisque la crinière est plus importante sur les spécimens qui vivent dans les régions un peu plus froides.


Comme les chats qui nous côtoient, les lions portent des vibrisses. 


Elles sont sensibles aux vibrations et compensent l’altération de la vision dans l’obscurité. 


Elles sont présentes sur la lèvre supérieure, au-dessus des yeux et sur les joues.


Elles peuvent aussi se trouver sur le dos des pattes, permettant de ressentir des vibrations terrestres.


Leur odorat très développé leur permet également de localiser une proie jusqu'à 1 600 mètres de distance.


Dans un groupe des lions, le travail d'équipe est payant.


Après la chasse, l'effort collectif dégénère souvent en querelles pour le partage de la proie, les lionceaux se retrouvant au bas de la hiérarchie. 


Les lionceaux n'aident pas à chasser avant l'âge d'un an environ.


Les mâles eux, défendent le territoire de leur clan en le marquant avec de l'urine, en poussant des rugissements menaçants pour avertir les intrus et en chassant les animaux qui empiètent sur leur territoire. 


Il peut cependant leur arriver, comme on peut le voir dans la vidéo ci-dessus, de chasser eux-mêmes.


Aujourd'hui, les lions d'Afrique sont deux fois moins nombreux qu'il y a 25 ans. 


L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) estime qu'il reste moins de 25 000 lions en Afrique, raison pour laquelle l'organisation les considère comme vulnérables à l'extinction.


Mais souvent, les lions d'Afrique sont confrontés à diverses menaces, dont la plupart sont imputables à l'Homme.


Craignant que les lions n'attaquent leur bétail, les éleveurs peuvent tuer les animaux à la fois en représailles et à titre préventif, ayant souvent recours à du poison laissé dans des carcasses d'animaux.


Les braconniers ciblent également cette espèce, car leurs os et autres parties du corps ont une grande valeur dans le commerce illégal d'espèces sauvages.


Les conflits entre les lions et les Hommes sont encore aggravés par la raréfaction des proies dans l'ensemble de l'aire de répartition de l'espèce.


On doit noter aussi que, les lions d'Afrique se nourrissent de grands herbivores, une population qui est chassée dans le cadre d'un commerce de viande de brousse de plus en plus important. L'UICN estime que ces populations ont diminué de 52 % en Afrique de l'Est et de 85 % en Afrique de l'Ouest.


Avec moins de nourriture disponible dans la nature, les lions pourraient se tourner vers la chasse d'animaux domestiques et le bétail.

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