RDC LA TENUE DU DIALOGUE LE PRÉSIDENT JOSÉPH KABILA CRÉE DES DIVISIONS AU SEIN DEL' OPPOSITION CHAQUN VISE SON PROPRE INTÉRÊT PERSONNEL AU DÉTRIMENT DES AUTRES CELA PEUT FOVORISER UN GLISEMENT DES PROCESUS ELECTORALE AU DELA DE 2016 SELON LES EXPERTS EN MATIÈRE DES ELECTIONS

La « feuille de route » de l’UDPS, qui contient les principales conditions de participation de ce parti au dialogue, n’a pas jusqu’ici reçu des réponses claires, ni de la part de la Majorité Présidentielle, dont les délégués étaient en pré-concertation avec ceux de ce parti à Venise (Italie) et Ibiza (Espagne), en août 2015, ni de Saïd Djinnit, Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU dans les Grands Lacs ou Edem Kodjo, Envoyé de la présidente de l’Union Africaine, tous deux en missions exploratoires à Kinshasa en décembre 2015 et janvier 2016.
Les rares fois que des cadres de la Majorité présidentielle ont eu à répondre, à titre personnel, aux préoccupations de l’UDPS, c’était pour l’inviter à amener son cahier de charges au Comité préparatoire, en vue de son examen consensuel, avant les débats de fonds lors des travaux proprement dudit dialogue.
Or, du côté d’Etienne Tshisekedi et ses lieutenants, suffisamment échaudés par des coups fourrés du passé, l’on ne veut pas prendre le risque de venir au dialogue sans garanties suffisantes concernant la médiation, voulue neutre et internationale, le lieu (Kinshasa), la durée (dix jours), le format (40 participants), l’ordre du jour (examen du contentieux électoral de 2011, définition d’un nouveau cycle électoral de manière consensuelle, révision du fichier électoral, restructuration de la CENI, recomposition de la Cour Constitutionnelle, respect des délais constitutionnels pour les élections présidentielle et législatives nationales, renforcement du mandat de la Monusco pour la sécurisation des élections, mise sur pied d’un observatoire des élections pour la certification des résultats, etc…).
La difficulté principale pour tous ceux qui tiennent à ce que Tshisekedi et son parti participent au dialogue est qu’il est pratiquement impossible de les convaincre de sortir de ce schéma pour un scénario ayant comme agenda caché la prolongation des mandats des animateurs actuels des institutions de la République. L’autre problème est que la caution politique de l’UDPS est fort précieuse pour la crédibilité des résolutions d’un tel forum. Le sphinx de Limete se sait plus que jamais. Le président congolais Joseph Kabila devrait annoncer dans les jours qui viennent la tenue d'un "dialogue national" en vue "d'élections apaisées" décrié par une grande partie de l'opposition qui y voit une manœuvre dilatoire du chef de l’État pour se maintenir au pouvoir. Selon des sources diplomatiques, M. Kabila - à qui la Constitution congolaise interdit de se représenter - a reçu lundi les ambassadeurs accrédités en RDC et leur a annoncé, sans donner de date, la tenue d'un "dialogue [national] imminent [...] sur le calendrier électoral et le financement et la sécurisation des élections" Etienne Tshisekedi est toujours demandeur du dialogue, que son parti continue de considérer comme l’unique voie de sortie de la crise politique qui secoue le pays depuis les élections chaotiques de novembre 2011. Mais, contrairement à ceux qui croient qu’il pourrait favoriser ou accompagner le fameux « glissement », il s’en tient à un forum dont les termes de référence sont clairement exprimés dans la « feuille de route » de son parti, publiée le 14 février 2015. Ce document, transmis en son temps à l’émissaire du Chef de l’Etat chargé, en mai 2015, des contacts préliminaires avec quelques partis de l’Opposition, dont l’UDPS, a pris un relief particulier depuis l’échec de la rencontre du jeudi 04 février 2016 à Bruxelles entre Etienne Tshisekedi et Edem Kodjo, Envoyé spécial de la présidente de la Commission de l’Union Africaine investi d’une mission préparatoire auprès des parties prenantes au dialogue. Depuis plusieurs jours, la télévision nationale de la République démocratique du Congo vante les bienfaits d'un tel conclave qui permettrait, selon elle, d'aplanir les différends et de conjurer la crise politique liée à l'organisation des élections à venir, en particulier celle de la présidentielle de 2016. Dialogue constipé en RDC les préalables de l’UDPS toujours sans réponses. Depuis des mois l'opposition accuse M. Kabila de chercher à tout prix à se maintenir à son poste au-delà du terme de son mandat.
*.Retarder la présidentielle -
Certains hauts cadres de la majorité ne font pas mystère de leur souhait de voir la présidentielle retardée, arguant, entre autres, d'un manque d'argent dans les caisses de l’État.
Pour les opposants, l'arrêt de la Cour constitutionnelle, la mise en place de nouvelles provinces ingouvernables et la nomination de commissaires spéciaux choisis par l'exécutif pour les administrer, ainsi que les démissions en série au bureau de la Céni sont autant de signes d'une volonté délibérer de repousser la présidentielle ou de rendre impossible sa tenue, accusations que le gouvernement dénonce inlassablement comme un procès d'intention. La tenue de ces assises est dans l'air depuis les "consultations" lancées en juin par le chef de l’État en vue de leur éventuelle convocation.

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