En République Démocratique du Congo, la police nationale a dispersé mercredi à Lubumbashi, dans le sud-est de la RD Congo, quelque plus de 5.000 opposants hostiles à un troisième mandat du président Joseph Kabila ou à un report de la présidentielle au delà de novembre 2016, a constaté un correspondant de l'AFP. Un groupe d'environ 5.000 personnes s'était rassemblé aux abords du siège provincial de l'Union nationale des fédéralistes du Congo (Unafec), parti de l'opposant Antoine-Gabriel Kyungu wa Kumwanza, avant d'être dispersé par la police à coup de grenades lacrymogènes vers 09h30 (07h30 GMT). "Kabila doit partir", "venez nous tuer, nous sommes fatigués" du régime, scandaient en swahili ces opposants, des jeunes gens essentiellement, jetant des pierres aux forces de l'ordre. Interrogé par l'AFP, le général Jean-Bosco Kalenga, commandant provincial de la police, a déclaré que la police était "en train de disperser les délinquants qui perturbent l'ordre public", promettant de faire un bilan plus tard.

Le chef d'un parti d'opposition a accusé le pouvoir de soutenir des "actes anti-démocratiques" en République démocratique du Congo, après le saccage du siège de sa structure par un groupe d'individus mardi à Kinshasa.
"Je suis profondément choqué par ces actes anti-démocratiques commis par des personnes qui bénéficient de la protection du pouvoir en place", a déclaré Antoine-Gabriel Kyungu wa Kumwanza, président de l'Union nationale des fédéralistes du Congo (Unafec), joint à Lubumbashi (sud-est de la RDC).
Mardi après-midi à Kinshasa, "un premier groupe de six personnes a escaladé le mur de la parcelle, avant d'arracher nos insignes, déchirer les drapeaux du parti et du G7 [regroupement de sept parti d'opposition, ndlr], mais aussi l'effigie" de M. Kyungu, a expliqué à l'AFP Amisi Binti, secrétaire au siège de l'Unafec, témoin de l'événement.
Selon Mme Amisi, un groupe plus important "d'hommes et de femmes", dissidents de l'Unafec, accompagnés de quelques hommes en "tenue de la police" a ensuite fait irruption, "lançant des insultes et menaces" contre M. Kyungu.
Des témoins affirment avoir vu un groupe de gens "enlever" ou "déchirer" les symboles de l'Unafec.
"Le pouvoir non seulement a créé les doublons des partis politiques, il leur donne aussi la mission de vandaliser, de saccager" ce qui appartient aux "adversaires politiques", s'est emporté M. Kyungu, un des dirigeants du G7.
Interrogé par l'AFP, le porte-parole de la police, le colonel Pierrot Mwana Mputu a indiqué avoir été informé de la situation par un témoin et que les "ordres ont été donné à la police de s'enquérir de la situation".
Selon Bertin Gildard Kanunu, un des responsable de l'Unafec et du G7 à Kinshasa, "la police est effectivement descendue sur place pour constater les dégâts".
A Lubumbashi, les effigies de Moïse Katumbi (ex-gouverneur du Katanga passé à l'opposition) placées devant le bureau provincial de l'Unafec ont été déchirées, a constaté dans la soirée un correspondant de l'AFP.
Selon plusieurs témoins, ils ont été arrachés par des "policiers" venus à bord de "trois jeeps".
Contacté par l'AFP, un haut responsable provincial de la police n'a pas souhaité se prononcer.
"C'est un coup d'épée dans l'eau, ce sont des intimidations, nous n'avons pas peur", a déclaré à l'AFP M. Katumbi, annonçant la tenue d'un "meeting jeudi au même endroit" pour répondre au G7.
Fin mars, cette coalition de sept partis passés de la majorité à l'opposition au président Joseph Kabila en septembre, a demandé à M. Katumbi "d'annoncer sa candidature" à la présidentielle, saluant sa gestion de la riche province minière du Katanga entre 2007 et 2015.
Populaire et charismatique, Katumbi, 51 ans, a démissionné de ses fonctions de gouverneur et quitté le parti présidentiel en septembre.
Richissime homme d'affaires, Katumbi est le président du prestigieux club de football Tout-Puissant Mazembe de Lubumbashi, triple vainqueur de la Ligue des champions d'Afrique.
Le climat politique est très tendu en RDC, alors que règne un climat d'incertitude politique lié à la quasi-certitude du report de la présidentielle censée avoir lieu avant la fin de l'année.
L'opposition accuse M. Kabila, au pouvoir depuis 2001 et à qui la Constitution interdit de se représenter, de manoeuvrer pour se maintenir à la tête du pays. Interrogé par l'AFP, le général Jean-Bosco Kalenga, commandant provincial de la police, a déclaré que la police était "en train de disperser les délinquants qui perturbent l'ordre public", promettant de faire un bilan plus tard.
La tension est retombée à la mi-journée après que les agents de la police aient appelé les habitants au calme: "Il n'y a pas de guerre", "vaquez à vos occupations", criaient-ils à l'aide des mégaphones, selon le correspondant de l'AFP.
Cependant, la police a indiqué avoir interpellé "quatre délinquants" accusés d'"avoir pillé un bistrot", ce que rejette l'Unafec.
Mardi à Kinshasa, le siège de l'Unafec avait été vandalisé et M. Kyungu a accusé le pouvoir de soutenir des "actes anti-démocratiques".
Dans la soirée à Lubumbashi, deuxième ville du pays, les portrait de l'ex-gouverneur du Katanga Moïse Katumbi, passé à l'opposition en septembre, ont été arrachés par des "policiers" devant le bureau provincial de l'Unafec, selon des témoins.
MM. Kyungu, Katumbi et Kabila sont tous originaires de l'ancienne province du Katanga.
Le climat politique est très tendu en République démocratique du Congo en raison de l'incertitude liée à la quasi-certitude du report de la présidentielle censée avoir lieu avant la fin de l'année.
L'opposition accuse M. Kabila, au pouvoir depuis 2001 et à qui la Constitution interdit de se représenter, de manœuvrer pour se maintenir à la tête du pays au-delà du terme de son mandat.
Mardi, répondant au sénateur américain John McCain dans une lettre dont une copie a été transmise à l'AFP, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a jugé les délais pour les élections "objectivement.

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