L'opposant Moïse Katumbi, candidat déclaré à la présidentielle, était toujours entendu lundi après-midi par le parquet de Lubumbashi qui le soupçonne d'avoir recruté des "mercenaires étrangers". Des accusations que l'intéressé rejette en bloc, dénonçant des manœuvres politiciennes. Vers 16h00 (14h00 GMT), lundi 9 mai, Moïse Katumbi était toujours entendu par un magistrat parquet de Lubumbashi(sud-est de la RDC). Une audition à huis-clos dont la durée sera donc de cinq heures minimum : entré vers 11h00 locales dans la salle d’interrogatoire, le dernier gouverneur de l’ex-Katanga, vêtu d’un costume blanc, en est sorti brièvement vers 15h00, avant d’y retourner.

L’ex-gouverneur de l’ancienne province du Katanga est arrivé sur le lieu vers 10 heures locales accompagné des centaines de ses sympathisants.
Dans la foule on pouvait apercevoir des sportifs, des politiciens,  dont les membres du G7 et de l’Alternance pour la République, deux plates-formes qui soutiennent la candidature deMoïse Katumbi à l’élection présidentielle.
Rien n’avait filtré sur cette audition jusque dans la mi-journée alors que des témoins faisaient état de la dispersion de la foule qui attendait en dehors du Palais de justice par la police.
 
Moise Katumbi est accusé d’avoir recruté des mercenaires pour déstabiliser le régime. Une accusation qu’il  rejette.
Pour cette comparution, il est assisté d’un collectif d’avocats dont fait partie Me Azarias Ruberwa et le bâtonnier honoraire du barreau de Lubumbashi.
 
La plupart des commerces autour du palais de justice de Lubumbashi sont restés fermés ce matin.
Certaines personnes qui ont accompagné Moïse Katumbi disent être disposé à rester sur place jusqu’à la fin pour être fixé sur ce dossier. Même si l’intéressé a qualifié ses ennuis judiciaires de « basses manœuvres du pouvoir » destinées à lui « nuire » ou les accusations auxquelles il fait face de « mensonges grotesques », l’affaire est particulièrement grave : le ministre de la Justice congolais Alexis Thambwe Mwamba a annoncé le 4 mai l’ouverture d’un « dossier judiciaire » à son encontre après l’arrestation de ses quatre gardes du corps, parmi lesquels un Américain soupçonné d’être un mercenaire. Une allégation réfutée également par la diplomatie américaine.
Des centaines de partisans de Katumbi attendaient dans le calme à l’extérieur du palais de justice
Des centaines de partisans de Katumbi attendaient dans le calme à l’extérieur du palais de justice, contenus par un cordon de policiers à quelque 300 mètres du bâtiment, après être arrivés peu après 10 h avec leur champion en chantant des slogans à sa gloire mais aussi hostiles au chef de l’État. Passé à l’opposition en septembre, Katumbi, âgé de 51 ans, avait décidé d’annoncer sa candidature à la prochaine présidentielle quelques heures seulement après sa mise en cause par le ministre de la Justice.
Katumbi a demandé « la protection » de la Belgique
Selon lui, l’Américain détenu par les autorités était chargé d’ « organiser » sa sécurité pour pallier le retrait de la protection policière dont il bénéficiait quand il était gouverneur de la province du Katanga. Une analyse partagée par Human Rights Watch (HRW), qui dénonce lundi des « manœuvres d’intimidation à l’encontre d’un candidat à la présidence ».
L’enquête en cours « semble inspirée par des motifs politiques » contre M. Katumbi, et « ses proches partisans », écrit HRW, affirmant ainsi que 27 d’entre eux ont été arrêtés « entre le 22 avril et le 7 mai à Lubumbashi ». Selon le ministre des Affaires étrangères belge, Didier Reynders, M. Katumbi a demandé samedi « la protection » de la Belgique, ancienne puissance coloniale au Congo, en se disant « inquiet pour sa situation personnelle ». Après une invitation non réceptionnée, le Parquet général près la Cour d’appel de Lubumbashi affirme avoir délivré, vendredi 6 mai dans la soirée, un nouveau mandat de comparution contre Moïse Katumbi.
L’ex-gouverneur du Katanga est appelé à se présenter au bureau du procureur lundi 9 mai prochain.
Selon l’avocat général de la République, Bernard Mikobi Minga, ce mandat a été reçu par l’un des gardes de la résidence de Moïse Katumbi, mais qui a refusé de signer l’accusé de réception:
«Le parquet général près de la cour a adressé une invitation à Monsieur Moïse Katumbi pour qu’il vienne donner sa déclaration auprès de magistrat près la Cour d’appel de Lubumbashi. L’agent du parquet a été renvoyé par la garde qui est devant la résidence. Le parquet général a décidé cette fois-ci de faire un mandat de comparution qu’il a confié au commandant provincial de la police chargé de la section judiciaire. Celui-ci a envoyé un agent hier soir toujours. Cette fois-ci, l’agent a trouvé un garde qui répond au nom de Ngwej qui a réceptionné le mandat de comparution mais a refusé de signer sur la copie qui devait rentrer au parquet».
Attendu samedi 7 mai au Parquet, Moïse Katumbi a été représenté par ses trois avocats qui étaient porteurs d’un message selon lequel leur client regrette de n’avoir pas été régulièrement signifié de l’invitation qui lui était faite par le parquet général.
«Nous avons exhibé à ses avocats la preuve qu’on a établi un deuxième mandat de comparution pour que Moïse vienne se présenter lundi», a poursuivi Bernard Mikobi.
Maitre Barthelemy Mumba Gama, un des avocats de Moïse Katumbi, affirme que leur client est prêt à répondre aux questions de la justice mais il faut qu’il soit traité avec dignité et respect.
«Nous voulons que la justice le [Katumbi] traite en tenant compte de la présomption d’innocence et en évitant de politiser et de médiatiser un procès contre Moïse Katumbi victime dela MP.

Commentaires