Bienvenue au nouveau "Social Microsoft" Sommaire : Cette semaine il était difficile de rater le rachat de LinkedIn par Microsoft. Un rachat qui a surpris, autant par l'importance du prix que par le fait de voir surgir un Microsoft sur le sujet des réseaux sociaux. Par Frédéric Charles pour Green SI|Samedi 18 Juin 2016. Cette semaine il était difficile de rater le rachat de Linked In par Microsoft. Un rachat qui a surpris, autant par l' importance du prix ($26.2 milliards) qui en fait le 3eme rachat de l'histoire de l'informatique, que par le fait de voir surgir un Microsoft sur le terrain des réseaux sociaux.

Et comme l'Euro n'est pas trop le thème privilégié de GreenSI (quoique, avec le bigdata qui se développe...), c'est l'émergence de ce nouveau Microsoft qui a retenu l'attention de GreenSI pour ce billet.
Il est encore tôt pour confirmer l'orientation que prendra ce deal chez ce nouveau "Social Microsoft" issue de l'intégration des activités deLinkedIn, mais pourGreenSI,un certain nombre de signes confirme déjà des tendances qui concernent toutes les entreprises.
LinkedIn n'est pas nouveau surGreenSI. Au moins trois billets d'analyses ont été écrit, avec LinkedIn au coeur des questions posées, et à titre professionnel je suis un grand utilisateur de ce réseau social B2B depuis presque son ouverture en mai 2003 :
*. Avril 2013, 10 ans déjà : LinkedIn, en train de devenir LE réseau social professionnel mondial
*. Novembre 2015 : Les nouvelles frontières de la collaboration en entreprise
*. Déc. 2015 : DSI-DRH, vers un mariage de raison - LinkedIn n'est-il pas l'ubérisation de la DRH ?
Ces trois billets montrentle caractère hybride, unique, pour ne pas dire exotique, de LinkedIn dans le paysage des réseaux.
LinkedInestun réseau de professionnels sur abonnement(freemium), alors que la plupart des réseaux de cette taille (433 millions de membres) sont financés exclusivement par la publicité (Facebook, Twitter,...).
LinkedIn est aussiun outil de collaboration très efficacedans l'entreprise pour entrer en contact avec d'autres professionnels, voire avec les collaborateurs de sa propre entreprise, au point demieux en connaître les talents que la DRH. D'ailleurs une offre de LinkedIn "privé" pour l'entreprise est dans les cartons (comme Facebook) et sur mobile on trouve "Lookup" pour rechercher ses collègues.
Enfin,LinkedInest unebase de de données B2Bmises à jour par les salariés eux-mêmes, ce qui explique certainement le montant du deal ($60 par membre et si on ne considère que les membres actifs certainement plus de $200).
Le premier constat de GreenSI est que si une entreprise sait exploiter LinkedIn, cette valeur, elle peutaussi la capter.
Si votre entreprise a 300 salariés présents sur le réseau qui ont en moyenne 200 contacts, Microsoft estime cette valeur à $3,6 millions selon la référence de $60 révélée par ce deal ! Et si vous avez dix salarié(e)s un peu ambassadeurs avec 6000 contacts chacun, on arrive au même montant.
De plus, les outils analytiques pour suivre son compte (ou ses pages), et donc indirectement sa valeur, sont déjà présents, même dans l'offre gratuite.
Donc de quoi faire réfléchir :
*.sur la valeur que vous pouvez tirer du réseau, avec ou sans compte Premium,
*.sur qui sont vos ambassadeurs et comment les activer.
Il serait donc sage de confier la clef de votre compte LinkedIn à la Direction de l'entreprise qui saura le mieux exploiter cette valeuren s'appuyant sur les salariés qui y sont déjà présents. Donc pas obligatoirement sur la Direction de Communication, souvent à la manoeuvre pour la présence des entreprises sur les réseaux sociaux (préparée à la gestion de crise), mais pas toujours bien positionnée pour concrétiser ces contacts B2B en ventes, opportunités commerciales ou capture de talents.
On rentre de plein pied dans le domaine du "Social Selling".
Le second enseignement c'est que Microsoft vient de gagner sa lettre de noblesse: le "M".
Il rentre ainsi dans l'acronyme des entreprises mondiales de l'internet, lesGAFAMet anime un nouveau réseau social professionnel très actif. Des boursiers, aux analystes, tout le monde a applaudi cette acquisition surprise, dont on peut même se demander "pourquoi elle n'avait pas été faite avant ? "
Malgré la pertinence de la stratégie "Mobile, Cloud et Entreprise" insufflée parSatya Nadelladepuis son arrivée, les bruits disent que c'estLinkedInqui serait allé chercherMicrosoftalors qu'il était en négociation avecSalesforce.
Une information sur Salesforce qui ne surprendra pas les lecteurs deGreenSIcar, en tant que "base CRM B2B ultime", comme GreenSI l'a déjà présenté,LinkedIn avait certainement aussi énormément de valeur pour Salesforce.
On retiendra donc qu'une qualité de Microsoft est de savoir décider vite et fort !
Ce rachat est donc un coup dur pourSalesforcequi avait pourtant la "baraka" avec son acquisition récente deDemandwarepour faire un pas de géant dans le e-commerce, et sa résistance à se faire racheter par Oracle (voir Oracle a-t-il la tête dans les nuages?).
C'est aussi un signal fort pourGoogle+, carMicrosoftpeut maintenant aussi suivre la piste deGoogleen cherchant a "socialiser" toute son offre de services et notamment Office 365, à l'instar des Google Apps qui se vendent en entreprise.
CertesYammer(racheté $1,2 milliard) existait déjà chezMicrosoft, mais il est cloisonné par entreprise, alors que LinkedIn est un réseau mondial où les membres échangent, entre entreprises, au sein de communautés ciblées.
Le dernier enseignement est bien la confirmation que l'avenir de la collaboration en entreprise est en train de s'écrire.

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