La guerre finale contre les égorgeurs dépuis quelques jours dans le térritoire de Beni, Lubero: la population se prend en charge, et gare à celui qui ira à l’encontre de ces décitions : faites une larges diffusions SVP ! Ici en bas, l’intégralité la lettre ouverte de 4 coordinations de la société civile : Butembo, Lubero, Beni ville et Beni territoire SOCIETE CIVILE FORCES VIVES DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO SOCIETE CIVILE DU NORD-KIVU COORDINATIONS TERRITORIALES DE BENI ET DE LUBERO ET URBAINES DE BUTEMBO ET DE BENI Beni, le 14 mai 2016 LETTRE OUVERTE Adressée à Son Excellence Monsieur le Président de la République Démocratique du Congo, (Avec nos hommages les plus déférents) Concerne : Situation sécuritaire préoccupante dans la région Excellence, Nous, membres des Forces vives des Territoires de Beni et de Lubero et des Villes de Beni et de Butembo, réunis à BENI en Assemblée Générale Extraordinaire ce Samedi 14 mai 2016, avons l’honneur de vous faire part des conclusions de notre rencontre.

En effet, nous avons passé en revue la situation socio-sécuritaire de notre région et avons constaté ce qui suit :
- Plus de 1116 personnes tuées sauvagement entre Octobre 2014 et Mai 2016, soit une moyenne de 60 personnes tuées par mois, ou encore une moyenne de 2 personnes tuées par jour ;
- Plus de 1470 personnes enlevées et portées disparues ;
- Plus de 1750 maisons incendiées avec, parfois, des personnes et biens calcinés ;
- Au moins 13 Centres de Santé incendiés parfois avec des malades et du personnel soignant à l’intérieur ;
- Plus de 27 Ecoles détruites, d’autres abandonnées, d’autres encore occupées soit par des déplacés, soit par des dépendants des militaires, soit par des groupes armés ;
- Plusieurs villages entièrement occupés par les groupes armés : c’est le cas des villages de Kyuto, Katundula, Ivimbo, Mwekwe, Mukeberwa, Fungulamacho, etc en Territoire de LUBERO. Plus grave encore, à Kyuto, les FDLR ont procédé à l’installation de leur chef coutumier et se sont même arrogé le pouvoir de créer et de percevoir des taxes et d’occupation.
- Plusieurs femmes et enfants violés ;
- Plus de 34.297 ménages en déplacement forcé et dispersés ;
- Plusieurs cas d’enfants en état d’abandon scolaire ;
- De nouvelles incursions des forces et groupes armés venant de l’étranger sur le sol congolais entrant par la Chefferie des Bashu et les Secteurs de Rwenzori, de Beni-Mbau en Territoire de BENI ainsi que par la Chefferie des Batangi en Territoire de LUBERO ;
- Des pillages systématiques des ressources naturelles et destructions méchantes des biens de la population ;
- Des déplacements collectifs et suspects des populations mono-ethniques et monolingues d’origine indéterminée avec une intension à peine voilée d’occupation des terres et de balkanisation;
- La connivence de certains Commandants et Eléments d’Unités FARDC avec les forces négatives et avec certains déserteurs qu’ils sont censés combattre ;
Excellence,
Face à ces multiples faits et violations des droits humains de nombreuses questions nous hantent :
- Pourquoi le Gouvernement congolais et la Communauté internationale hésitent-ils de qualifier les massacres ciblés de Beni et de Lubero de crime de Génocide ?
- Pourquoi le Gouvernement central ne fait-il pas de la restauration de la sécurité en Territoires de BENI et de LUBERO et en Villes de BENI et de BUTEMBO une priorité comme ce fut le cas des BUNDU DIA KONGO, des ENYELES et du M23 ?
- Le Gouvernement congolais constate-t-il, comme la population, l’inefficacité de la MONUSCO avec sa Brigade d’intervention sur terrain ?
Avec cette fréquence accrue des tueries, nous craignons que la population de BENI et de LUBERO ne soit vouée à la disparition et que cette partie ne soit occupée par cette population aux origines inconnues, ouvrant ainsi la porte à la balkanisation effective.
Excellence,
Pour éviter de se trouver devant un fait accomplit et d’être assimilé aux autres complices de cette situation, les forces vives des Territoires de BENI et de LUBERO et des Villes de BUTEMBO et de BENI recommandent vivement ce qui suit :
Au Président de la République
1. En tant que garant de l’intégrité territoriale, de l’indépendance nationale, de la sécurité des personnes et des biens, du fonctionnement régulier des Institutions et en tant que Commandant Suprême des Forces Armées de la République Démocratique du Congo, de déplacer l’Etat Major Général de Kinshasa au Nord-Kivu, en vue de suivre de près la situation ci-haut décrite ;
2. D’interdire aux militaires le commerce et l’exploitation des ressources naturelles au détriment de leur mission première ;
3. D’instruire toute la chaine administrative de cesser de culpabiliser les populations locales - cela nous tue doublement - et d’assumer leur responsabilité en identifiant et en poursuivant les coupables ;
Au Gouvernement Central
1. De relever tous les militaires des Unités issues du brassage et du mixage notamment les ex-CNDP, les ex-M23, et les autres mouvements politico-militaires qui ont oeuvré au Nord-Kivu depuis 1998 à nos jours, présentement en action dans les opérations SOKOLA 1 ou USALAMA ;
2. D’accorder aux morts des Territoires de BENI et de LUBERO, des Villes de BENI et de BUTEMBO la même attention que celle accordée aux autres ;
3. D’accélérer le processus de rapatriement des rebelles Rwandais FDLR et leurs dépendants où qu’ils soient dans leur pays d’origine ;
4. De faire le suivi, à travers l’organe approprié, des éléments ex-M23 se trouvant dans les pays voisins notamment en Ouganda et au Rwanda ;
5. D’abandonner le langage de présomption qui évoque régulièrement les « présumés ADF/NALU » et de dire clairement l’identité des tueurs. Les capturés peuvent être mis en contribution pour cela.
Aux Parlementaires nationaux
1. Aux Députés nationaux et provinciaux, de maintenir la décision de se retirer de leur hémicycle, et aux Sénateurs de leur emboiter les pas, aussi longtemps que les solutions pour la paix et la sécurité ne sont pas trouvées.

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