Région de Beni en proie d'insécurité ce dernier temp àl'Est dela Rdc ongo : une parole au-delà des larmes ! Le lundi 29 août 2016, le Nonce apostolique du Congo est à Beni. Beni est maintenant connu, non pas à cause de sa chaleur humaine ni moins de son attrait touristique (parc national de Virunga, la neige éternelle du Mont Ruwenzori, etc.) ; mais Beni représente désormais aux yeux du monde le territoire parfait des atrocités (viols, égorgements, massacres, enlèvements…) que le Congo, dit démocratique, traverse depuis bientôt 21 ans. !

Au bout de 20 ans, le peuple est ainsi laissé à son triste sort. Il essaie de se prendre en charge en organisant des manifestations ou des groupes de surveillance pour l’auto-défense locale. Quoi qu’il en soit, ce peuple est essoufflé par ces atrocités, conflits et insécurité qui perdurent de longues années. La société civile, les associations culturelles, les groupes de pressions, les activistes des droits humains, les journalistes indépendants, cherchent à comprendre le mobile de cette guerre et alertent, pour ce fait, ceux qui peuvent et doivent intervenir pour arrêter ces massacres aux allures génocidaires.
Ceux qui ont le pouvoir en place, ces décideurs politiques se caractérisent en même temps par une indifférence notoire à l’égard des massacrés. Ce gouvernement trouve même sa satisfaction dans la simplicité de propos moqueurs. Il va dire par exemple que les tueurs de Beni sont des islamistes alors que quelques semaines plus tôt il accuse des rebelles ADF-Nalu. Et lorsqu’il veut vraiment larguer son peuple, il l’accuse lui-même comme étant complice de son propre malheur : ce sont les congolais de Beni-Butembo qui s’entretuent ! Cette indifférence et, pendant plusieurs jours, ce silence béant nourrissent la thèse d’une grande complicité de ceux qui ont le pouvoir –qu’ils n’utilisent pas – avec les massacreurs à l’Est du pays.
Abandonnés par le pouvoir central – pourtant fort –, les congolais s’en donnent aux larmes. Ils appellent au secours comme des gens qui se trouvent dans les décombres tout en espérant que leur cri sera entendu par un agent de la Croix-Rouge ! Il était donc temps. Ces derniers massacres de Beni du 13 août 2016, où plus de 100 personnes furent sauvagement égorgées, ont choqué le Pape François. Il a dénoncé le silence honteux de la communauté internationale.Oui, nos larmes ont la même couleur. Et personne ne peut aimer lorsqu’on lui piétine les orteils. Telle peut être l’expérience qui soutient la compassion pour l’autre qui souffre. Mais pour le Pape, il n’a pas été seulement question de la compassion passive. Il s’est mis en mouvement vers Beni (Rwangoma) à travers son Nonce apostolique, Monseigneur Luis Maryano Montemayor… Ce dernier est allé directement au lieu des récents massacres et retourne chez lui le lendemain sans s’arrêter à l’évêché. La destination de son voyage était Beni (Rwangoma) devant cette maison où au moins 7 personnes furent égorgées. Tout est dit à partir de l’image : Le Nonce face au mur de la maison, la porte fermée en cadenas. C’est la mort qui plane!
C’est dans les profondeurs de ces horreurs de la mort que le Nonce délivre le message du Pape François à la population de Beni. « Ne vous laissez pas voler l’espérance ». L’espérance nous sort de la fatalité des choses. Elle indique au peuple congolais et à leurs amis, qu’il n’est jamais trop tard de changer et de croire à un Congo uni, prospère où il fait beau vivre… Ensemble, brisons le silence !
Père Gaston Mumbere, Assomptionnisteet membre du MPAC (Mouvement Paix Au Congo du Québec). La géographie sécuritaire à l’est de la RDC fait ressortir une réalité macabre sur les droits humains. Les groupes et forces armés tuent et incendient, violent et pillent les ressources naturelles de la RDC à cause de l’irresponsabilité du gouvernement congolais et, subsidiairement, des faiblesses de la diplomatie onusienne plus ou moins inadaptée aux réalités politico-sociales de l’est de la RDC. Une diplomatie de dialogue plus que d’intervention en faveur de la vie et de la dignité humaine face aux multiples exactions à Beni, à Mutarule, à Walikale, à Kabare et ailleurs.
Alors qu’elle s’étend sur 2.345.409 Km2, le contexte sociopolitique de la RDC montre un pays à un indice de développement humain de 0,433 – 176ème sur 187 (PNUD, 2014). Il est à noter qu’en RDC 40 % du PIB sont fournis par l’agriculture et, même si 28 % sont fournis par les forêts, les mines et les industries, la paix est la condition sine qua non pour développer cette partie du monde. Pour sa part, le premier ministre, Matata Ponyo, ramène la soi-disant évaluation à la hausse du budget de la RDC à 8 milliards USD en 2015 en faisant un lien avec le cours des matières premières 1. Faut-il rappeler qu’en 2014, le même Ministre, avait affirmé sur Radio Okapi que le budget avoisinait les 9 milliards USD 2. Ce qui est à considérer à ce niveau c’est, alors que la RDC doit protéger sa population par une armée républicaine bien prise en charge,« Le budget de fonctionnement du ministère de la Défense est de 14 milliards de Fc. Il s’agit d’une armée de 300.000 hommes, c’est-à-dire, en moyenne 46.000 Fc par personne et par an, soit environ 8 $ par mois et par personne. Il ne s’agit pas de salaire seulement mais de toutes les dépenses de fonctionnement et même de quelques investissements ainsi que de toute la restructuration de l’Armée ».Un budget aussi dérisoire pour un secteur aussi stratégique ne constitue-t-il pas une caution subtile et un encouragement pour les pays

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