Violences post-électorales au Gabon: Ali Bongo s'adresse aux acteurs politique de l'opposition, selon une source de Rfi à Libertville. !

Quelques heures après l'annonce de la réélection d'Ali Bongo à la tête du Gabon, le quartier général de son principal opposant, Jean Ping, a été pris d'assaut par les forces de sécurité, dans la nuit du mercredi 31 août au jeudi 1er septembre. Cette attaque a fait au moins un mort et 16 blessés, selon notre envoyé spécial. L'opposition a appelé à manifester ce jeudi en fin de journée alors qu'Internet ne fonctionne plus.
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Ce qu'il faut savoir :
►Au lendemain de la réélection contestée d'Ali Bongo Ondimba avec 49,80 % des voix, plusieurs émeutes et pillages ont éclaté dans la capitale du Gabon, Libreville. L'Assemblée nationale a également été incendiée. Dans la nuit de mercredi à jeudi, le QG de Jean Ping a été pris d'assaut par les forces de sécurité.
► Au moins une personne est décédée et 16 autres blessées lors de l'assaut au quartier général de Jean Ping
► L'opposition gabonaise affirme que six de ses leaders ont été arrêtés, dont René Ndemezo'o Obiang, directeur de campagne de Jean Ping. Elle appelle ses partisans à manifester en fin de journée.
► Internet et les réseaux sociaux fonctionnent difficilement. Depuis le 28 août, la capacité de la bande passante a été réduite. Par ailleurs, près d'un millier d'interpellations ont eu lieu dans le pays depuis mercredi soir, selon les autorités.
■Un millier d'interpellations en moins de 24h
«Sur Libreville, il y a entre 600 et 800 interpellations, et 200 à 300 sur le reste du pays », a déclaré le ministre gabonais de l'Intérieur, Pacôme Moubelet-Boubeya, lors d'une brève conférence de presse tenue jeudi à l'issue de l'allocution du président Ali Bongo au palais présidentiel.
■15h30 (à Libreville) : Ali Bongo s'exprime
«La démocratie s'accorde mal des succès autoproclamés, des groupuscules formés à la destruction. La démocratie s'accommode mal de la prise d'assaut d'un parlement et de la télévision nationale», a déclaré le président du Gabon Ali Bongo, lors d'une courte déclaration à la presse au palais présidentiel
De son côté, le président Hollande, qui exprime «sa profonde inquiétude» appelle à «l'apaisement» et à «la transparence» ( lire les réactionsde la communauté internationale).
■L'intervention de la garde républicaine au QG de Jean Ping
Vers minuit, la garde républicaine est intervenue, appuyée par des hélicoptères. Des soldats ont fait tomber la barrière qui entoure le QG de Jean Ping, et sont entrés dans l'enceinte du bâtiment. Les bérets verts ont tiré à balle réelle sur les nombreux partisans de l'opposition qui étaient rassemblés. Une partie d'entre eux avaient participé aux manifestations pour contester le résultat de la présidentielle quelques heures plus tôt.
Contacté par RFI, un membre de la Commission électorale (Cenap), qui se cachait à l'intérieur, a décrit les assaillants : des militaires tirant à l'arme lourde. Il parlait de M-16, de Famas. Jointe par téléphone, une militante cachée quelque part dans le QG murmurait que les soldats étaient entrés à l'intérieur du bâtiment et disait avoir vu des victimes avant que la ligne ne coupe.
A ce moment-là, les blessés ont dû se contenter de soins rudimentaires.
■ Les forces de l'ordre lance l'assaut
On a passé toute la nuit à se cacher, on était à l’intérieur du QG
Ecouter le récit de Jean-Didier présent au QG de Jean Ping au moment de l’assaut. Vers 6 h, les forces de l'ordre ont donné l'assaut. Jean-Didier, un témoin interrogé à l'hôpital par notre envoyé spécial, raconte : « Ils sont venus, peut-être à trois, quatre contingents. C’est d’abord la gendarmerie, ensuite la GR a contourné pour nous encercler. On a passé toute la nuit à se cacher ! On était à l’intérieur du QG.
Ils sont rentrés avec force. Ils ont cassé toutes les portes ! » Les occupants ont tenté de rester cachés mais les forces de l'ordre ont fini par les déloger.
Tous ceux qui se trouvaient à l'intérieur du bâtiment ont été sortis, un par un. « Ils nous ont repérés à 5h30-6 h, par là... Ils nous ont fait sortir de force. Il y a des gens qui sont blessés », poursuit Jean-Didier.
La plupart d'entre eux ont été mis à genou et contraints à décliner leur identité.
Les leaders politiques ont ensuite été installés sur des chaises. Selon François Ondo Edou, vice-président du parti d'opposition Union nationale, René Ndemezo Obiang, directeur de campagne de Jean Ping, Paul-Marie Gondjout, commissaire de la Commission électorale qui avait claqué la porte la veille, et Zacharie Myboto, président de l'Union nationale, auraient été emmenés par les forces de l'ordre. Plusieurs témoins qui se trouvaient sur place confirment cette information.
■Ali Bongo doit s'exprimer et l'opposition appelle à manifester
Alors que le chef de la police annonce l'arrestation de 200 pillards,l'opposition gabonaise affirme que six de ses leaders ont été arrêtés. Il s'agit de René Ndemezo'o Obiang, directeur de campagne de Jean Ping, Paul-Marie Gondjout, commissaire de la Cenap et sa femme Michèle.

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