Les discussions entre opposition et majorité doivent reprendre à 16h, ce vendredi. Elles trainent en longueur. Les différentes parties ne se sont toujours pas mis d'accord sur ce qu'elles appellent « l'arrangement particulier », sans lequel l'accord signé le 31 décembre dernier ne pourra pas être pleinement appliqué. Et les évêques s'impatientent. La patience des évêques aurait-elle des limites ? Le président de la Cenco a en tout cas donné jusque samedi inclus aux deux parties pour se mettre d'accord, sans dire toutefois ce qui pourrait se passer dans le cas contraire :

« Les parties prenantes à ce forum qui se déroule à Kinshasa la capital, nous ont dit qu’ils n’ont pas encore fini de discuter, et nous on a pas à dicter aux politiques. Nous reportons donc la plénière pour demain samedi à 13 heures, et nous leur demandons de tenir compte de la misère de la population, avec l’instabilité de notre économie »a dit Donatien N’shole au téléphone d’ACTUALITE.CD.
« S'il y a de la bonne volonté, c'est tout à fait faisable. C'est une question de volonté », répétait jeudi le porte-parole de la Conférence épiscopale. Les différentes commissions, ont donc poursuivi le travail jeudi mais dans l'après-midi, les points d'achoppement semblaient toujours les mêmes : la composition du conseil national de suivi de l'accord, la répartition des postes au sein du futur gouvernement, et la procédure de désignation du Premier ministre.
Sur ce dernier point par exemple, la majorité demande au Rassemblement de désigner cinq candidats parmi lesquels le président Kabila pourraitin finechoisir. Mais l'opposition estime que le choix lui revient et ne souhaite donc proposer qu'un seul candidat.
« Donner le dernier choix au président serait contraire à l'esprit de l'accord du 31 décembre », estime Me Kapiamba, l'un des délégués de la société civile dans ces discussions. Lui, soutient par ailleurs la démarche des évêques, qui souhaitent avoir bouclé leur mission au plus tard ce samedi. Il dit craindre sinon que ces discussions ne soient «une nouvelle manœuvre dilatoire» pour ne pas organiser les élections en 2017. Mubake : la proposition de la MP sur la nomination du premier ministre bouleverse l’esprit de l’accord
Valentin Mubake, l’un des négociateurs principaux du Rassemblement aux négociations sous la médiation des évêques catholiques, a fortement critiqué la proposition de la majorité Présidentielle ; En ce moment les différentes parties sont en discussions sur les différents points de divergences, notamment la répartition de 46 portefeuilles, le mode de désignation du premier ministre et la composition au Conseil national de suivi de l’accord. Arrangements particuliers : La plénière reportée à samedi
Le secrétaire général intérimaire de la CENCO, l’abbé Donatien N’shole a annoncé le report de la plénière prévue pour ce vendredi 20 janvier 2017. Valentin Mubake, l’un des négociateurs principaux du Rassemblement aux négociations sous la médiation des évêques catholiques, a fortement critiqué la proposition de la majorité Présidentielle relative à la nomination du prochain Chef du gouvernement. Tous les membres du gouvernement sont les collaborateurs du président de la République; soutient ce haut cadre de l’UDPS qui rejette la thèse d’un front que le premier ministre fera à Joseph Kabila. Pour la MP, le Rassemblement doit proposer cinq noms au Chef de l’Etat pour la primature et insiste pour que le futur premier ministre soit le proche collaborateur du président. Qu’en pensez-vous ?
Il est vrai que tous les membres du gouvernement sont des collaborateurs du Chef de l’Etat. Nous sommes venus négocier l’accord signé le 31 décembre. Cet accord prévoit que le premier ministre sera présenté par le Rassemblement au Chef de l’Etat pour nomination. C’est le libellé de l’accord. Il ne faut pas mélanger la collaboration avec le Chef de l’Etat et l’initiative de présenter un premier ministre qui revient au Rassemblement. L’accord ne parle pas de candidature. Selon l’accord, le gouvernement est dirigé par le premier ministre, chef du gouvernement présenté par le Rassemblement.
Est-ce un problème si la MP vous propose de présenter un panel de cinq candidats ?
Ça bouleverse l’esprit de l’accord. Vous ne pouvez pas commencer à remettre en cause le premier ministre présenté par le Rassemblement. Il est bien entendu que le Rassemblement va présenter un premier ministre qui correspond au profil que nous avons tous convenus ici. C’est même regrettable qu’au niveau de la Majorité on dise qu’il y a des gens qui veulent combattre le président de la République. Pourquoi ? Chacun doit respecter l’accord.
Pour vous, pas question de présenter un panel de Cinq noms ?
C’est l’accord qui l’interdit. Il ne parle pas de candidat. Ce n’est dit nulle part. L’arrangement particulier ne peut pas déroger à l’accord parce qu’il fait partie intégrante de l’accord.
La MP vous accuse aussi de vouloir faire une distribution inéquitable concernant le quota de membres à affecter au CNSA pour chaque composante. qu’en dites-vous?
Sur cette question, la commission en charge de la question va présenter son rapport à la plénière. Je ne peux pas donner un point de vue à ce sujet. Au moment important nous donnerons notre avis.
Pensez-vous que la rencontre du président Sassou Nguesso avec le cardinal Mosengo peut accélérer les discussions ?
J’espère que le président Sassou Nguesso va s’impliquer, même de manière discrète pour prodiguer de conseil à ceux qui tenteraient de rallonger les discussions avec tout ce que cela implique pour la République.

Commentaires