Les Etats-Unis sont ouverts à l'idée de mener des opérations militaires conjointes avec la Russie contre les jihadistes du groupe Etat islamique en Syrie, a affirmé lundi le porte-parole de la Maison Blanche. Cette annonce de l'exécutif américain intervient dans la foulée d'un démenti du Pentagone sur une "opération conjointe" en Syrie, annoncée lundi par Moscou. "S'il y a une possibilité de combattre l'Etat islamique avec n'importe quel pays, que ce soit la Russie ou un autre, et que nous partageons un intérêt national sur la question, (alors) bien sûr, nous sommes preneurs", a affirmé Sean Spicer lors de sa première conférence de presse sous la présidence Donald Trump :

"Le président des États-Unies, a dit très clairement qu'il va travailler avec tout pays qui partage nos intérêts dans la défaite de l'EI", a-t-il précisé.
Cette ouverture s'applique-t-elle au régime du président syrien Bachar al-Assad?
"Soyons clairs. Il s'agit de s'assurer que (les pays) tiennent compte des intérêts américains dans ce qu'ils font. Donc, nous n'allons pas nous allier avec des personnes sous prétexte de vouloir défaire l'EI" si les intérêts américains ne sont pas leur priorité, a ajouté M. Spicer.
L'armée russe avait annoncé plus tôt lundi avoir effectué des bombardements aériens contre l'EI en Syrie, coordonnés selon Moscou avec les Etats-Unis.
Selon le ministère russe de la Défense, le commandement du contingent aérien russe en Syrie a reçu dimanche "de la partie américaine (...) les coordonnées des cibles de l'EI situées près d'Al-Bab, dans la province d'Alep" (nord), avant d'effectuer des frappes aériennes "contre les sites des terroristes" avec deux avions de la coalition internationale menée par les Etats-Unis.
Il s'agit, selon le ministère russe, d'une "opération conjointe", ce qu'a démenti le Pentagone, affirmant que "le département de la Défense ne coordonne pas les frappes aériennes avec l'armée russe en Syrie". Syrie: Trump ouvert à l'idée d'opérations anti-EI avec la Russie ; Les négociations de paix pour la Syrie doivent se poursuivre mardi à Astana après une première journée sans avancée apparente, au moment où la nouvelle administration américaine se disait ouverte à une coopération avec la Russie contre le groupe Etat islamique (EI) dans ce pays.
Les négociations dans la capitale du Kazakhstan sont les premières entre Damas et des chefs rebelles ayant plusieurs milliers de combattants sous leur bannière et contrôlant effectivement des territoires.
Les opposants politiques, qui ont négocié sans succès avec le régime lors de précédentes rencontres, sont cette fois cantonnés à un rôle de conseillers. Les rebelles ont en revanche refusé à la dernière minute de négocier en face-à-face avec les émissaires du régime, même s'ils étaient tous assis autour de la même table pendant la cérémonie d'ouverture.
Les discussions qui doivent avoir lieu mardi se dérouleront également "au travers d'une médiation", a dit M. al-Aridi.
"Pour qu'un cessez-le-feu soit atteint, pour que l'effusion de sang s'arrête, pour que les troupes étrangères et les milices quittent la terre syrienne (...), nous ferons tout ce qu’il faut", a-t-il assuré.
- Frappes russes coordonnées avec Washington ? - Les discussions ont avant tout porté lundi sur le cessez-le-feu instauré le 30 décembre en Syrie grâce à la médiation russo-turque et qui a conduit à une réduction de la violence malgré des violations régulières.
Les représentants rebelles se sont ainsi entretenus à ce sujet avec les Turcs, leurs parrains, mais également avec les Russes, alliés du régime de Damas, et l'envoyé spécial de l'ONU, Staffan de Mistura.
Ces rencontres ont été "longues et productives", a souligné un porte-parole de la délégation des rebelles, Yehya al-Aridi, ajoutant avoir eu des discussions "en profondeur" sur les "problèmes politiques" en Syrie avec l'envoyé de Moscou. "Si ce qui sort d'Astana renforce le cessez-le-feu, améliore l'accès à l'aide humanitaire et revient à Genève, c'est quelque chose que nous désirons", a résumé un diplomate occidental interrogé par l'AFP.
La trêve est encore régulièrement violée. Les rebelles reprochent ainsi aux forces gouvernementales de poursuivre les combats près de Wadi Barada, zone clé pour l'approvisionnement en eau de la capitale syrienne.
L'armée russe a pour sa part annoncé lundi avoir effectué des frappes aériennes contre l'EI en Syrie, coordonnées d'après Moscou avec les Etats-Unis, une déclaration qui a aussitôt été démentie par le Pentagone.
Mais cette perspective ne semble pas tellement éloignée, à en croire les déclarations de Sean Spicer, porte-parole du nouveau président américain Donald Trump.
"S'il y a une possibilité de combattre l'Etat islamique avec n'importe quel pays, que ce soit la Russie ou un autre, et que nous partageons un intérêt national sur la question, (alors) bien sûr, nous sommes preneurs", a affirmé M. Spicer. "Le président a dit très clairement qu'il va travailler avec tout pays qui partage nos intérêts dans la défaite de l'EI", a-t-il précisé.
Au cours d'une conversation téléphonique lundi, les ministres américain et britannique de la Défense, James Mattis et Michael Fallon, se sont engagés à travailler ensemble dans les prochains mois, en s'accordant "sur le maintien de l'objectif d'éliminer (le groupe jihadiste Etat islamique) EI".
- 'Continuer le combat' -
Sur le front des négociations d'Astana, les rebelles syriens ont fait savoir qu'ils reprendraient le combat en cas d'échec des négociations, organisées sous le patronage de la Russie, de la Turquie et de l'Iran, et devant servir de base aux pourparlers sous l'égide de l'ONU à Genève le 8 février 2017 en cours.

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