Des robes personnalisées avec les données des clientes ? C'est la proposition de Google qui vient de tisser un partenariat avec H&M (et sa ligne Ivyrevel). Déplacements, sorties, météo, activité physique, l'ensemble des données analysées permet de créer un profil personnalisé. En conséquence, la robe proposée sera plus ou moins sophistiquée. Motifs, coupes et tissus devraient varier en fonction de l'analyse des données. Pour ce faire une application mobile Android collecte diverses données et les transmet via une API nommée Awareness API. L'analyse de ces données permet de réaliser un vêtement qui répond aux particularités des clientes, et ce pour 100 € environ :

Google et H&M se lancent dans la robe personnalisée avec vos données.
Technologie : pour ce faire une application mobile Android collecte diverses données et les transmet via une API nommée Awareness API. L'analyse de ces données permet de réaliser un vêtement qui répond aux particularités des clientes, et ce pour 100 € environ. Malgré cette rationalisation, le groupe n’en a pas fini avec la diversification. En octobre 2016, la marque a dévoilé au cours d’un même événement deux nouveaux produits dans le domaine du hardware, dont un nouveau téléphone haut de gamme appelé à rivaliseravec les équivalents de Appleet de Samsung.
Google a aussi lancé Home, un assistant contrôlable par la voix, destiné à commanderde multiples fonctions à domicile : mettrede la musique, actionnerdes appareils connectés, accéderà des services Google… Une réponse au succès du Echo d’Amazon lancé deux ans plus tôt. La firme de Moutain View investit aussi massivement dans le cloud (stockage de données dématérialisé). Jeudi 26 janvier, Ruth Porat a d’ailleurs assuré qu’Alphabet allait poursuivresa politique. Alphabet, la maison mère de Google, a publié, jeudi 26 janvier, ses résultats annuels. Avec un bénéfice net en hausse de 23 %, à 19,5 milliards de dollars (18,3 milliards d’euros), et un chiffre d’affaires de 90,3 milliards de dollars (+ 20 %), l’année 2016 aura été une bonne cuvée. Même si les résultats du dernier trimestre ont quelque peu déçu les observateurs : la progression du bénéfice net (8 %) s’est révélée inférieure aux attentes, en raison de« frais exceptionnels liés à une augmentation du taux d’imposition », selon le groupe.
Tandis que la publicité reste la principale source de revenus pour Alphabet – près de 90 % –, en particulier via Google ou YouTube, la compagnie fait face à une transformation de son marché : le poids de la publicité sur mobile ne cesse de croîtreaux dépends de celles diffusée sur ordinateur. « C’est là l’enjeu essentiel : avec l’accroissement de la part du mobile, le coût par clic[c’est-à-dire le revenu payé par les annonceurs au moteur de recherche à chaque fois qu’un internaute clique sur une publicité],baisse.Pour compenser, le groupe doit maintenirune vive croissance de ses volumes »,pointe Thomas Husson du cabinet Forrester.
Dans ce paysage en pleine mutation, marqué par une concurrence toujours plus forte avec des rivaux tels que Facebook, Microsoftou Amazon, mais aussi des Baidu ou des Tencent en Chine, Google est appelé à faireévoluer progressivement son modèle.
Après la rationalisation, la diversification
Cela s’est déjà traduit par la réorganisation même de l’entreprise démarrée à l’été 2015 avec la création d’Alphabet, propriétaire de toutes les activités du géant américain. L’idée étant de distinguerles métiers historiques de la compagnie de toutes ses activités annexes,« qui seront les relais de croissance de demain »,selon M. Husson. Puis en 2016, sous l’impulsion de la directrice financière, Ruth Porat, les projets les moins rentables ont été abandonnés ou revus à la baisse. Fin octobre, décision a ainsi été prise de leverle pied sur le programme Google Fiber de distribution d’Internet à haut débit. Son développementest désormais cantonné aux neuf villesaméricaines déjà investies et 9 % des effectifs ont été remerciés.
En janvier 2017, le projetde drone solaire, qui devait permettrede distribuerde l’Internet à haut débit, a, lui, été purement et simplement abandonné. A l’inverse, le programme de conduite autonome est désormais mené par une entité indépendante baptisée « Waymo ».
Ces choix de diversification – qualifiés chez Alphabet d’« autres paris»– restent coûteux. Certes, leur chiffre d’affaires progresse – ils ont dégagé au quatrième trimestre un chiffre d’affaires de 262 millions de dollars, contre seulement 150 millions sur la même période de l’année précédente – mais les pertes restent élevées à plus 900 millions de dollars.« Il s’agit d’une phase d’investissement donc il n’y aucune profitabilité à attendreà court terme », relativise M. Husson. « Nous sommes sur le point de changer l’industrie de la mode en apportant la personnalité des clientes dans le processus de conception grâce à la technologie des données » mentionne par communiqué Aleksandar Subosic, le co-fondateur d’Ivyrevel, pour qui cette initiative « doit permettre à chaque femme à travers le monde de se commander une robe qui reflète totalement son mode vie».
Une version bêta fermée de l'application est disponible pour une toute petite sélection d'internautes. La version publique doit être disponible à l'automne 2017.
Véritable innovation ou pâle copie des promesses de la fiction ? La blogueuse Tris Acatrinei donne son propre avis sur la question dans ce billet de blog. La mutation du marché publicitaire oblige Google à bouger
Le géant américain de l’Internet a encore enregistré une vive croissance de ses résultats en 2016. Le groupe investit massivement pour diminuer sa dépendance à la publicité.

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