Près de deux semaines après sa mort, aucune date n'est fixée pour le retour en République démocratique du Congo (RDC) de la dépouille de l'opposant historique Etienne Tshisekedi, sa famille souhaitant des garanties préalables, notamment sur le lieu de sépulture et sur la sécurité lors des funérailles. "Aucune date n'est fixée pour le rapatriement et les obsèques", a expliqué lors d'une conférence de presse lundi à Bruxelles le frère du défunt, l'évêque de Mweka Gérard Mulumba, disant s'exprimer "au nom de la famille" :

L’UDPS, le parti d’Etienne Tshisekedi, a fait une nouvelle mise au point après le décès de l'opposant congolais à Bruxelles, le 1er février. L'organisation de ses obsèques à Kinshasa est devenue un sujet de crispation entre le gouvernement d'un côté, sa famille et son parti de l'autre. L'UDPS qui a donc tenu une conférence de presse, ce matin, à Bruxelles.
La date du rapatriement du corps d’Etienne Tshisekedi à Kinshasa n’est toujours pas connue, car pour la famille, les conditions de ce rapatriement ne sont toujours pas remplies. Il faut d’abord se mettre d’accord sur le lieu de sépulture où sera érigé un mausolée.
Le clan Tshisekedi a proposé plusieurs sites dans la capitale : devant le palais de justice, sur la place Triomphale, mais ces propositions ont, semble-t-il, toutes été rejetées par les autorités de Kinshasa. « Il faut aussi s’assurer que les obsèques d’Etienne Tshisekedi se dérouleront dans de bonnes conditions de sécurité, insiste son fils Félix, car mon père était un homme de paix. Nous ne voulons pas que ses funérailles se transforment en un bain sang », précise-t-il.
Parmi ses préoccupations, la famille souhaite notamment que les funérailles d’Etienne Tshisekedi en RDC puissent être consécutives à la mise en œuvre effective de l’accord de la Saint Sylvestre.
« La famille prie diligemment, la médiation de la CENCO, les parties prenantes à l’Accord, de fixer la famille sur les préoccupations exprimées afin de lui permettre de planifier le programme d’inhumation de l’illustre disparu, la tenue et la clôture de son deuil. »
Jusque-là, aucun programme des obsèques n’a été publié.
Le parti a cependant publié un programme dit « partiel » des hommages des militants à Kinshasa.
Mgr Gérard Mulumba, évêque de Mweka et jeune frère d’Etienne Tshisekedi, a au noms des Tshisekedi exhorte ce lundi 13 février 2017 la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) à accélérer les négociations sur l’exécution de l’accord du 31 décembre.
« A cet égard, la famille exhorte la CENCO, dans son rôle de médiation, de mettre fermement tout en œuvre pour que les parties prenantes arrivent, de bonne foi, à l’exécution urgente des engagements mutuels pris dans le cadre de cet Accord « , lit-on dans une déclaration de celui-ci, rendue publique au cours d’une conférence de presse à Bruxelles.
La famille s’est également indignée et a condamné « fermement » ce qu’elle qualifie des diverses tentatives de récupération politique autour des obsèques d’Etienne Tshisekedi.
Mgr Gérard Mulumba souhaite également des obsèques nationales impliquant les autorités de l’Etat.
« Le président Etienne Tshisekedi Wa Mulumba mérite des obsèques nationales dignes et devant connaitre la participation de tous, y compris des représentants de l’Etat congolais pour lequel il s’est donné corps et âme toute sa vie», poursuit – il dans la même déclaration.

Félix Tshisekedi a notamment évoqué deux sites symboliques du centre de la capitale congolaise, la Place Triomphale et les alentours du palais de Justice et du ministère des Affaires étrangères.
Mais ces propositions ont été rejetées selon lui par le gouverneur de la ville-province de Kinshasa, André Kimbuta, qui n'a à ce jour pas proposé d'alternative.
La famille est par ailleurs "très inquiète quant aux risques" de violence que pourraient engendrer des funérailles mal organisées, alors que le pouvoir a promis des obsèques "dignes", a affirmé Félix Tshisekedi.
"Nous ne voulons pas de bain de sang, Etienne Tshisekedi était un homme de paix", a ajouté le fils de l'opposant, mort à 84 ans.
D'un point de vue plus politique, la famille estime que les obsèques "devraient être consécutives à la mise en oeuvre effective de l'accord de la Saint-Sylvestre.
Cet accord, censé sortir le pays de la crise liée au maintien au pouvoir du président Joseph Kabila, dont le mandat est échu depuis le 20 décembre, prévoit la mise en place d'une transition politique jusqu'à la tenue de la présidentielle "fin 2017", perspective qui semble déjà très incertaine.
Félix Tshisekedi a assuré que l'application préalable de la transition était un "souhait" et non une "condition" au retour de la dépouille de son père en RDC.

Etienne Tshisekedi est décédé d'une embolie pulmonaire, selon les médecins, le 1er février à l'hôpital Sainte-Elisabeth de Bruxelles, où il s'était rendu une semaine plus tôt pour des soins médicaux.
Il s'agit désormais, selon son frère, de choisir un lieu où élever un "mausolée" pour accueillir la dépouille de celui qui fut Premier ministre de la RDC au début de la décennie 1990, pendant la période d'ouverture démocratique sous la dictature de Mobutu (1965-1997), avant de devenir la figure de proue de l'opposition aux régimes qui se sont succédé à Kinshasa.
"Plusieurs lieux ont été proposés par la famille", a enchaîné le fils d'Etienne Tshisekedi et secrétaire général adjoint de l'UDPS, son parti.
En République Démocratique du Congo : toujours pas de date pour le retour de la dépouille de E.Tshisekedi...

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