Après l'interview de Corneille Nganga le président dela CENI Rdcongo à paris sur la non organisation des élections en République Démocratique du Congo, une partie d'opposition politique veut monter au créneau


Il ne s’agit pas vraiment une surprise en République démocratique du Congo. A moins de six mois de la fin de l’année en cours, personne ne croyait vraiment à la tenue de ces élections, comme l’exige l’accord signé le 31 décembre. Néanmoins, Corneille Nangaa, président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), a presque officialisé le report, en affirmant qu’il était impossible de voir ces élections avoir lieu en 2017.
Si des personnalités de l’opposition ont tout de suite fustiger cette annonce, y compris Félix Tshisekedi, qui a est à la tête de la principale coalition qui s’oppose à ce report et au président Joseph Kabila, les opposants n’ont pour l’instant pas exactement dit ce qu’ils vont faire.
Dans les coulisses, comme apprend POLITICO.CD ce matin, le Rassemblement et ses alliés s’organisent. L’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) annonce un meeting cet après-midi, qui sera présidé par Félix Tshisekedi. D’après des sources proches de ce parti parlent même d’un appel à la désobéissance civile qui pourrait être envisagé. Du côté du G7, coalition membre du Rassemblement et qui soutient l’opposant Moïse Kautmbi, on ne semble pas étonné par l’annonce du report. Toutefois, son président Pierre Lumbi a annoncé en juin dernier que sa coalition allait appeler à la désobéissance si un calendrier électoral n’est pas publié au 31 décembre de l’année en cours. Report des élections: le Rassemblement prépare sa riposte
Le Rassemblement dirigé par Félix Tshisekedi et plusieurs plateformes de l’opposition se concertent pour répondre à l’annonce du président de la CENI, concernant l’impossibilité de tenir les élections avant la fin de l’année en cours. Corneille Nangaa, Président de la CENI, a annoncé ce dimanche 9 juillet 2017 que, le calendrier électoral sera publié après l’évaluation du processus électoral par son institution, le gouvernement et le Conseil national de suivi de l’Accord (CNSA).
Il a fait cette déclaration sur le plateau du Journal Afrique de TV5 Monde.
« L’accord prévoit que l’évaluation technique soit faite avec le gouvernement et le CNSA. Une fois cette évaluation faite, le calendrier électoral sera alors publié, »a-t-il dit. Le calendrier électoral sera publié après la réunion entre la CENI, le Gouvernement et le CNSA (Nangaa).
Corneille Nangaa, Président de la CENI, a annoncé ce dimanche 9 juillet 2017 que le calendrier électoral sera publié après l’évaluation du processus électoral par son institution, le... Pour
sa part, le CNSA n’est pas encore opérationnel. La loi organique l’instituant n’est pas encore votée. Aubin Minalu, Président de l’Assemblée Nationale, avait affirmé attendre le retour de Léon Kengo, président du sénat, pour convoquer la toute première réunion devant notamment valider les mandats des délégués et constater l’unanimité autour du futur président du CNSA.
Corneille Nangaa a ajouté que le pays n’ira pas aux élections sans les provinces du Kasaï.
Nous avons 33 millions d’électeurs déjà inscrits. Il nous reste les deux provinces du Kasaï, le Kasaï central et les territoires de Kamiji et Luilu dans le Lomami (…). Nous n’irons pas aux élections sans les Kasaï qui représentent environ 10% de l’électorat. Nous devons avoir la même équité. Nous avons déjà commencé les préparatifs des opérations dans cette zone, » a-t-il déclaré.
Il a demandé du temps pour « bien » organiser les élections. Enrôlement des électeurs en RDC : L’OIF note « un manque d’implication généralisé de la classe politique »
Dans le rapport d’évaluation et d’assistance électorale, l’Organisation internationale de la Francophonie note l’absence des partis politiques dans les centres d’enrôlement des électeurs.
« Si la population manifeste... « Je suis le président de la CENI. Je suis le garant de la bonne organisation des élections. Nous sommes devant la possibilité de la toute première alternance pacifique.
Il va falloir avoir le temps nécessaire pour bien organiser les élections. Aller aux élections en laissant de côté les Kasaï va énerver l’Accord, »a martelé Nangaa qui a affirmé avoir enrôlé déjà 80% de la population électorale.
Une situation qui n’a pas évolué depuis.
Selon ce rapport, la CENI a enregistré seulement 457 accréditations de témoins de partis politiques, soit un représentant pour environ 114 Centre d’inscription. L’OIF a noté« un manque d’implication généralisé de la classe politique pour suivre les opérations d’enrôlement et regrette. Dans le rapport d’évaluation et d’assistance électorale, l’Organisation internationale de la Francophonie note l’absence des partis politiques dans les centres d’enrôlement des électeurs.
« Si la population manifeste son engouement, sur le terrain, pour une reprise du processus électoral, à travers sa mobilisation pour l’enrôlement, la classe politique est, pour sa part, peu représentée dans les centres d’inscription,» dit l’OIF dans ce rapport d’une mission effectuée du 30 avril au 14 mai et consulté par ACTUALITE.CD.
Processus électoral : pas d’élections en décembre 2017, selon le président de la Ceni, Corneille Nangaa. En effet, les violences qui frappent de plein fouet le centre du pays et ailleurs, notamment la partie Est toujours en proie à l’activisme des groupes armés, ne sont pas de nature à favoriser le déroulement des activités préélectorales.
On le disait déjà des bouts de lèvres. La perspective d’organiser les élections présidentielle et législatives conformément à l’accord signé le 31 décembre 2016 relevait du domaine de l'impossible. Tous les esprits avertis étaient unanimes à reconnaître le côté aléatoire de cette échéance qui procédait plus de l’illusion politique que de la réalité vraie.
Cette fois-ci, la Céni, après avoir longtemps maintenu le suspense sur cette question, a finalement décidé d’ôter ses masques pour évoluer à découvert disant les choses telles qu’elles sont. De passage à Paris, le président de la Céni a déclaré au cours d’un point de presse tenu le 7 juillet à l’issue d'une réunion sur le processus électoral en RDC organisée au siège parisien de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), qu’il n’était pas possible d’organiser les élections avant la fin de l’année.
Pour une première fois, Corneille Naanga n’a pas usé de circonlocutions ni de langage ambigu pour déclarer la non-tenue des élections d’ici décembre. Dans les conditions fixées par l'accord signé le 31 décembre 2016 qui prévoyait que les élections présidentielle,législatives et locales soient organisées simultanément au plus tard en décembre 2017, il ne sera donc pas possible de tenir ce pari, a-t-il indiqué. Le patron de la Centrale électorale a évoqué la situation sécuritaire précaire dans la région du Kasaï et dans plusieurs provinces du pays, comme une des raisons ayant justifié ce report.
En effet, les violences qui frappent de plein fouet le centre du pays et ailleurs, notamment la partie Est toujours en proie à l’activisme des groupes armés, ne sont pas de nature à favoriser le déroulement des activités préélectorales.
Corneille Naanga espère que très bientôt la sécurité sera rétablie au Kasaï central et dans les environs pour permettre à son institution d’être opérationnelle dans cette partie du pays. Il projette d’ailleurs lancer les opérations d‘enrôlement pour les électeurs du Kasaï avant le mois d’août.
Pour en revenir au report des élections, le président de la Céni s’en remet à l’article IV.2 de l’accord de la Saint-Sylvestre qui dispose que dans l'hypothèse de la non- tenue des scrutins au plus tard en décembre 2017, le Conseil national de suivi de l'accord et du processus électoral (CNSA), le gouvernement et la Céni peuvent unanimement apprécier le temps nécessaire pour le parachèvement desdites élections.
Il s’agit ici de maintenir la dynamique électorale déjà en branle avec le processus d’identification des électeurs qui poursuit son bonhomme de chemin. Autrement dit, les trois organes précités vont se mettre ensemble pour évaluer objectivement le travail qui a été fait et fixer les différents délais « nécessaires avant ces scrutins ».
Les trois organes sont, en effet, les trois habilités à prendre une décision d’extension du processus électoral qui pourrait vraisemblablement aller jusqu’au mois d’avril 2018 ou même au début de janvier 2019, selon les estimations les plus pessimistes.
Pour la Céni, il n’y a pas lieu de s’agiter étant entendu que l’institution maintient le cap pour avoir déjà enrôlé à ce jour plus de 31 millions d’électeurs, soit environ 78% du total attendu. « Nous travaillons de toutes nos forces pour parvenir à l'organisation de ces élections, qui sont voulues par le peuple congolais », a tenu à rassurer Corneille Naanga. Entre-temps, les partenaires occidentaux continuent à faire pression en exigeant à Kinshasa la publication d'un « calendrier électoral officiel et consensuel pour l'organisation des élections ». Ce qui tarde encore à venir.
Par ailleurs, cette déclaration de Corneille a entraîné une levée de boucliers dans les milieux politiques de l‘opposition où l’on estime que cela découle incontestablement de la mauvaise foi du pouvoir en place et de tous ses acteurs institutionnels commis à l’organisation des élections. « Il s’agit manifestement d’un schéma préétabli destiné à empêcher et à priver définitivement le peuple congolais de son droit le plus légitime d’élire ses dirigeants », a pour sa part déclaré le président de l’Union démocratique africaine originelle, Claudel Lubaya, dans une déclaration rendue publique le 8 juillet. Il a rejeté ladite déclaration susceptible, à ses yeux, de «plonger le pays dans une situation «aux conséquences incalculables ». Et d’ajouter que cette déclaration « faite en dehors du pays et sans évaluation préalable avec toutes les parties prenantes à l’accord du 31 décembre 2016 » n’engage que son auteur.

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