En RDC Félix Tshisekedi a qualifié de « tentative de génocide » les tueries des civils perpétrées depuis avril dernier dans le territoire de Djugu, en Ituri.
🔴Les tueries à Djugu ressemblent à une « tentative de génocide », Félix Tshisekedi.
Après une mission dite de « pacification » pendant trois jours dans la région, Tshisekedi tend la main aux auteurs des violences afin, dit-il, de les écouter.
« Une main leur est tendue pour qu’ils [Ndlr : miliciens] passent aux aveux et surtout qu’ils disent quel est le soubassement de leurs actions, pourquoi tant de violences, pourquoi tant d’acharnement à mal faire, à commettre le crime.
Manifestement ça ressemble à une tentative de génocide, on voulait pousser la province de l’Ituri à s’embraser, à mener des événements malheureux comme le génocide qu’on a connu dans notre région de Grands.
Et maintenant le plus important c’est de savoir qui est derrière tout ça, et ça je ne lâcherai pas, j’irai jusqu’au bout pour connaître la vérité », a-t-il expliqué au cours d’une conférence de presse ce mardi 2 juillet 2019 à Bunia.
Cette rencontre avec la presse nationale et internationale intervient trois jours après son arrivée en l’Ituri. Pendant son séjour, il a rencontré les responsables provinciaux et locaux. Il a tenu une réunion du comité provincial de sécurité en présence notamment des commandements des Forces armées de la RDC (FARDC), de la Police Nationale Congolaise (PNC) et de l’Agence Nationale des Renseignements (ANR).
Il s’est également adressé à la population de Bunia à travers un meeting. Il a prêché l’amour entre ituriens et annoncé son implication pour le retour de la paix. Félix Tshisekedi s’est également rendu la veille à Djugu où il a promis également que l’armée restera dans cette zone jusqu’au rétablissement total de la paix.
Contexte
Les violences armées ont resurgi en avril dernier dans le territoire de Djugu. L’armée a identifié un certain « Ngudjolo » comme le chef de la milice dont les hommes opèrent dans plusieurs localités et dans la chefferie de Mokambo en territoire de Mahagi.
Mgr Dieudonné Uringi, évêque du diocèse de Bunia, a dénoncé pour sa part, l’existence d’un secte mystico-religieux dénommée CODECO encourageant les violences qui ont déjà fait plus d’une centaine de morts dans le territoire de Djugu. L’armée a annoncé dimanche avoir démantelé ce groupe armé après les offensives menées depuis le 27 juin pour la conquête du bastion des miliciens situé dans la forêt Wago dans le cadre de l’opération « Zaruba ya Ituri (Ndlr : la tempête de l’Ituri) ».
Le territoire de Djugu avait déjà été secoué par des violences meurtrières en 2017 et 2018. Plus de 200 civils étaient tués, des villages entiers incendiés et plus de 2000 personnes avaient traversé le lac Albert pour vivre en Ouganda.
Des centaines de déplacés internes arrivés à Bunia étaient installés autour de l’hôpital général. Cette année, le HCR a dénombré plus de 300 000 personnes qui ont fui les violences depuis début juin dans les territoires de Djugu et Mahagi.
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