Oicha-Nord-Kivu ; Vu la situation sécuritaire préoccupante dans la région, la société civile interpelle le président Félix Tshisekedi

 Tueries à Beni : La société civile appelle le chef de l’État à s’installer personnellement à Oïcha.

Les forces-vives, coordination territoriale de Beni montent au créneau face à la persistance de l’insécurité qu’entretiennent les rebelles ADF dans la région.

Celles-ci déplorent les récentes tueries par armes à feu et blanches des civils à Oïcha-Mabasele et Eringeti-Centre et souhaitent voir, le chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi, venir vite s’installer dans le territoire de Beni-Oïcha conquis ces derniers jours par les groupes armés à savoir les combattants ADF et les Maï-Maï.

Dans une assemblée extraordinaire tenue ce jeudi 25 juillet 2019 à Oïcha, les forces-vives, coordination de Beni estiment que la présence du commandant suprême de la RDC dans le Nord-Kivu permettra de relancer les opérations de traque des "djihadistes ADF" par les forces républicaines (FARDC).

"Que son excellence Félix Antoine Tshisekedi vienne s’installer à Oicha pour se rendre compte de la situation socio-sécuritaire entretenue par les ADF qui sont les premiers à lancer des assauts contre les agglomérations sans être poursuivis par l’armée qui semble jouer ces jours à la défensive", indique Lewis Saliboko, cadre de la société civile de Beni-territoire.

Rappelons qu’en l’espace de deux semaines, des dizaines des civils ont été tués par les rebelles ADF à Beni.

RDC : Alors que les tueries ont repris à Beni, l’ONU a enregistré moins d’attaques des combattants ADF entre mars et juin

La région de Beni était restée plus ou moins calme entre mars et juin derniers, avec moins d’attaques armées des combattants de Allied democratic force (ADF), révèle un rapport du secrétaire général de l’ONU publié mercredi. Toutefois, près de 100 civils ont été tués pendant cette période et de nombreux disparus.

« Par rapport à la période visée dans mon précédent rapport, les Forces démocratiques alliées (ADF) ont perpétré moins d’attaques contre les civils dans le territoire de Beni (…) Des éléments présumés des ADF ont perpétré 49 attaques contre des civils, tuant 89 personnes, dont 29 femmes, et enlevant 202 personnes, dont 32 femmes. Ils ont également mené 14 attaques contre des positions des FARDC sur le territoire de Beni.

La MONUSCO a prêté main forte aux FARDC après que des éléments des ADF ont attaqué une position des FARDC à Ngite, à proximité de Mavivi, le 30 mai. », dit le rapport d’Antonio Guterres.

En revanche, « les FARDC ont tué 26 éléments des ADF lors d’une contre-offensive. Le 3 juin, des éléments des ADF ont attaqué le quartier de Rwangoma de la ville de Beni, manifestement à titre de représailles, tuant 12 civils (sept femmes et cinq hommes) et deux soldats des FARDC », ajoute le rapport.

Cette période d’accalmie n’aura été que de court moment parce que les tueries regagnent le terrain dans le territoire et ville de Beni. La société civile locale a dénombré au moins 26 personnes tuées en l’espace de moins d’une semaine. Mercredi, une journée de deuil a été observée dans le territoire de Beni à l’appel de la société civile qui note des « failles dans les opérations militaires » contre les rebelles.