Comment le HCR aide les réfugiés à faire face aux défis liés au climat

En plus de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d’améliorer l’environnement, les initiatives vertes aident également les réfugiés à améliorer leur résilience et leur bien-être et rendent leurs communautés plus saines et plus durables.

Avec l'urgence en République démocratique du Congo.

De nouvelles vagues d’agitation en République démocratique du Congo ont provoqué le déplacement de plus de 4,5 millions de personnes dans les régions du Kasaï, du Tanganyika, de l‘Ituri et des Kivus. Des centaines de milliers de réfugiés ont aussi fui vers l'Angola, la Zambie et d'autres pays voisins.

Les personnes fuient leur foyer à un rythme inquiétant, tandis que l’aggravation de la violence détruit des vies et des moyens de subsistance dans l’ensemble du pays.

Plus de 886,910
réfugiés de RDC accueillis dans des pays d’Afrique (au 31 août 2019)
4,5 millions
de personnes déplacées à l’intérieur de la RDC (OCHA, décembre 2017)
Plus de 537 238
réfugiés et 10 165 demandeurs d’asile en RDC (au 31 mai 2019).

République démocratique du Congo : des milliers de personnes fuient l’escalade de la violence dans la province du Kasaï
La République démocratique du Congo (RDC) constitue l’une des situations humanitaires les plus complexes et les plus difficiles du monde, compte tenu de la multiplicité des conflits qui affectent plusieurs zones de ce vaste territoire.

La fin d’une guerre civile longue et coûteuse avait suscité des espoirs en 2003, mais le pays reste le théâtre d’éruptions sporadiques de violence – en particulier dans l’est du pays.

Depuis 2016, de nouvelles violences ont également secoué le Kasaï, une vaste région normalement paisible au centre et au sud du pays.
Actuellement, des milliers de civils luttent pour leur survie.

Bien que de nombreuses personnes soient retournées au Kasaï et dans d’autres régions, elles ont souvent trouvé leurs biens, leurs commerces et leurs écoles en ruines, et des membres de leur famille assassinés.

Les violations des droits de l’homme sont toujours massives, incluant notamment des mutilations physiques, des exécutions, des violences sexuelles, des arrestations et des détentions arbitraires dans des conditions inhumaines.

Que fait le HCR pour aider ?

Le HCR vient en aide aux
personnes déplacées à l’intérieur de la RDC, par le biais d’activités destinées à renforcer la protection des personnes vulnérables, notamment des femmes et des enfants.

Nous fournissons également des abris et un soutien monétaire aux plus vulnérables parmi les déplaces et retournés.

Nous renforçons les organisations communautaires qui travaillent pour la coexistence pacifique, tout en travaillant vers des solutions au déplacement.

Le HCR coopère aussi avec l’Organisation internationale pour les migrations, pour diriger la coordination et la gestion des sites accueillant les déplacés internes dans le Nord Kivu et le Tanganyika.


Nous assurons protection et assistance aux réfugiés congolais dans les pays voisins, en collaboration avec les autorités et les partenaires, notamment ceux forcés de fuir pendant la dernière vague de violence.

Les réfugiés en provenance de pays comme la République centrafricaine, le Soudan du Sud et le Burundi, qui ont trouvé refuge en RDC, reçoivent aussi un soutien vital et une protection de la part du HCR et ses partenaires.

La plupart de ces réfugiés s’installent dans des communautés locales congolaises, et beaucoup peuvent devenir auto-suffisants avec un certain soutien.

Le HCR est à la recherche active de solutions durables pour ces réfugiés, notamment à travers des partenariats stratégiques avec le PNUD, le PAM ou la FAO, mais aussi en cherchant à réduire l’impact environnemental, dont la déforestation, dans les endroits où vivent les réfugiés.

Malgré les besoins énormes, le HCR a reçu tout juste un quart des 201 millions de dollars nécessaires pour fournir une assistance et une protection vitales aux réfugiés, déplacés internes et autres personnes vulnérables en RDC.

Des soutiens supplémentaires sont nécessaires d’urgence. Merci d’aider maintenant.

Tandis que ces conflits ont forcé de nombreux Congolais à fuir leurs foyers, le pays accueille également plus d’un demi-million de réfugiés originaires de pays voisins.

De nouveaux réfugiés continuent d’arriver du Burundi, de la République centrafricaine et du Soudan du Sud.

Tandis que ces conflits ont forcé de nombreux Congolais à fuir leurs foyers, le pays accueille également plus d’un demi-million de réfugiés originaires de pays voisins.

De nouveaux réfugiés continuent d’arriver du Burundi, de la République centrafricaine et du Soudan du Sud.

Un programme de distribution de gaz de pétrole liquéfié aux réfugiés rohingyas au Bangladesh a touché plus de 100 000 ménages en mars 2019, y compris au sein des communautés d’accueil, fournissant une énergie propre et fiable pour la cuisine.

Le camp d’Azraq en Jordanie est devenu le premier camp de réfugiés au monde alimenté par une énergie renouvelable en 2017. Soutenue par la Fondation IKEA, cette initiative fournit de l’électricité abordable et durable à 40 000 réfugiés syriens.

Au Caire, en Egypte, le HCR a soutenu les efforts de nettoyage d’un tronçon très fréquenté du Nil en fournissant du matériel et en mobilisant des volontaires de différentes communautés de réfugiés pour transporter des tonnes de déchets plastiques.

Dans le nord de l’Ouganda, le HCR soutient un effort de reboisement afin de remplacer les arbres abattus pour fabriquer des abris et faire la cuisine - activités qui avaient créé des tensions entre les réfugiés et les communautés locales concernant ces ressources.

Qu’en est-il de l’empreinte environnementale de l’agence ?

Une organisation de 17 000 personnes travaillant dans plus de 130 pays a clairement une « empreinte » opérationnelle ayant un impact sur l’environnement. Mais nous avons aussi la capacité et la possibilité d’apporter des changements à grande échelle.

Dans le cadre de sa politique d’écologisation, le HCR s’efforce de réduire le gaspillage de plastique et de papier, d’économiser l’eau et l’énergie, de réduire les déchets électroniques en favorisant les fournisseurs durables et le recyclage des biens électroniques, d’éliminer progressivement l’utilisation des combustibles fossiles et de créer un fonds pour l’utilisation de l’énergie verte et la durabilité.

Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, est une organisation mondiale qui se consacre à sauver des vies, à protéger les droits et à bâtir un avenir meilleur pour les réfugiés, les communautés déplacées de force et les apatrides.

Le HCR soutient également les efforts de réinstallation planifiée, qui visent à mettre les personnes à l'abri des dangers lorsque l'élévation du niveau de la mer menace de rendre certaines régions inhabitables.

En collaboration avec l'Université de Georgetown et d'autres partenaires, le HCR a élaboré des directives sur la réinstallation planifiée des populations à risque afin de les protéger des catastrophes et des effets du changement climatique tout en respectant leurs droits humains.

Le HCR a récemment pris part à un exercice mené par les gouvernements du Costa Rica et du Panama pour simuler une catastrophe et faire face en temps réel aux « retombées virtuelles » - exercice suivi par la publication de directives concernant le type de protection dont les personnes déplacées pourraient avoir besoin dans un tel scénario.

Enfin, le HCR ne croit pas contribuer à renforcer la durabilité et la résilience de son impact en parachutant des technologies propres aux populations bénéficiaires et en les imposant d’en haut.

Le HCR continuera au contraire de plaider en faveur de l’autonomisation des réfugiés
et des communautés d’accueil en les faisant participer pleinement à la planification et à la mise en œuvre des programmes énergétiques, au transfert des connaissances et au renforcement des capacités techniques, ainsi qu’en soutenant l’innovation sur base d’une approche ascendante pour créer des interventions localement appropriées.

Comme on l’a vu plus haut, les changements climatiques et les catastrophes aggravent souvent les conditions qui provoquent les déplacements forcés transfrontaliers, ce qui renforce le besoin de fuir des populations.

En particulier, lorsque des personnes sont déplacées à la suite d’une combinaison de facteurs climatiques et liés à un conflit ou à des persécutions, la Convention de 1951 est susceptible de s’appliquer.

Certaines personnes déplacées et franchissant une frontière internationale dans le contexte du changement climatique ou de catastrophes naturelles peuvent tomber sous la définition de « réfugié » au titre de certains instruments juridiques régionaux si et quand la fuite est le résultat d’une perturbation grave de l’ordre public.

Ceux qui ne tombent pas sous cette définition peuvent cependant aussi avoir besoin d’une protection internationale, telle qu’une protection et droit de séjour temporaires, ou d’autres formes de résidence dans le pays où ils se sont réfugiés.

En résumé, le droit international peut avoir un rôle à jouer dans un large éventail de situations liées au changement climatique et au déplacement forcé.

Alors qu’il est probable que de plus en plus de personnes seront déplacées par des facteurs environnementaux dans les années à venir, le HCR participe activement à l’élaboration des politiques et à l’élaboration et l’adaptation des cadres juridiques dans ce domaine.

Compte tenu de son expertise en matière de protection internationale et de son expérience de plusieurs décennies dans les situations d’urgence liées au déplacement, l’agence est prête à mettre ses ressources à disposition chaque fois que son aide est nécessaire.

« En cas de déplacement lié à une catastrophe, une réponse opérationnelle forte, guidée par des considérations de protection, est souvent nécessaire. Le HCR continuera de travailler avec les autres agences humanitaires pour soutenir les gouvernements, en s’appuyant sur sa solide expertise en matière d’intervention d’urgence », a déclaré Filippo Grandi.

Il a ajouté que le Pacte mondial pour les réfugiés, véritable feuille de route devant guider les États sur la question du partage de la responsabilité en matière de réfugiés, appelle à inclure les réfugiés dans les stratégies de réduction des risques de catastrophe.

Les populations réfugiées existantes peuvent également être victimes du changement climatique ou de catastrophes naturelles.

« Certains facteurs climatiques poussent les gens à quitter leur foyer, mais les mouvements de réfugiés à grande échelle - qu’ils soient ou non induits par le climat - ont à leur tour un impact sur l’environnement, et les réfugiés se trouvent souvent dans des endroits particulièrement vulnérables », a déclaré Filippo Grandi.

« Au HCR, nous travaillons depuis des années à la réduction de l’impact environnemental des crises de réfugiés par le biais des énergies renouvelables, d’activités de reboisement et de l’accès à des combustibles et des technologies propres pour la cuisine.

Nous avons maintenant lancé une nouvelle stratégie énergétique et nous améliorons nos outils pour relever ces défis. »
Que dit la loi au sujet du lien entre changements climatiques et réfugiés ?

La plupart des déplacements liés au changement climatique sont internes et non transfrontaliers.

Lorsque des personnes sont déplacées uniquement en raison des effets de catastrophes climatiques et de risques naturels et qu'elles traversent des frontières internationales, elles ne deviennent généralement pas des réfugiés au sens de la définition de la Convention de 1951 sur les réfugiés : une personne qui a franchi une frontière internationale et « qui craint avec raison d'être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques. »

Techniquement parlant, le terme de « réfugié climatique » est donc quelque peu mal choisi, car il n'a aucun fondement en droit international et ne reflète pas exactement les manières complexes dont le climat et la mobilité humaine interagissent.

Mais, comme l'a souligné le chef du HCR, « l'image qu'elle véhicule - celle de personnes chassées de chez elles à la suite de l'urgence climatique - a à juste titre retenu l'attention du public ».

Changement climatique et déplacements.

Comment les conflits et les changements climatiques forment une combinaison néfaste qui pousse les gens à quitter leurs foyers.

L’importance des questions environnementales pour les réfugiés et le HCR.

L'interaction entre le climat, les conflits, la pauvreté et la persécution accroît considérablement la complexité des crises de réfugiés.

« Les déplacements forcés au-delà de frontières internationales peuvent résulter de l'interaction entre le changement climatique et les catastrophes, d’une part, et les conflits et la violence d’autre part, tout comme ils peuvent résulter des seules catastrophes naturelles ou d'origine humaine.

L'une ou l'autre situation peut déclencher des besoins de protection internationale », a déclaré Filippo Grandi, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés.

Le changement climatique et les catastrophes naturelles peuvent accroître et aggraver les menaces qui forcent les gens à fuir au-delà des frontières internationales.

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